A propos du n° 581, janvier 2003

Dossier : ExpressionsMagazine N°583 Mars 2003Par : Marc Pélegrin (43) et Maurice Champavère (42)

Marc Péle­grin (43)
Article d’A­lain Chau­dron (70) et Cyril Loi­sel (93) : La forêt, le bois et l’ef­fet de serre.

Le car­bone que la forêt absorbe pro­vient en très large majo­ri­té, sinon en tota­li­té, du CO2 atmo­sphé­rique (ques­tion sub­si­diaire, quelle est la part en pro­ve­nance du sol ? [voir ci-des­sous]). Pen­dant sa crois­sance l’arbre absorbe donc du CO2 ; cepen­dant, une par­tie de ce CO2 se trouve dans les feuilles, celles-ci tombent à l’au­tomne, puis pour­rissent et pro­duisent du CH4, gaz à effet de serre 20 fois supé­rieur à celui du CO2 d’où bilan for­te­ment néga­tif pour cette séquence (ques­tion sub­si­diaire : quelle est la durée de vie du CH4 dans l’at­mo­sphère ? que devient-il ? et d’a­bord, où siège-t-il ? dans la tro­po­pause, dans la stratosphère ?).

Bref, l’arbre croît, en taille, en force et en sagesse.

À terme, dix ans, cent ans, mille ans ou plus… (c’est là, comme tu vas le voir, que gît le cœur de l’am­bi­guï­té de ces dis­cus­sions), l’arbre est cou­pé pour deve­nir com­bus­tible (bilan glo­bal nul), ou pour deve­nir bois d’œuvre ; ou bien, il meurt de sa belle mort, per­sonne ne s’en occupe, il pour­rit, certes len­te­ment, mais une majeure par­tie, du moins je le sup­pose, se trans­forme en CH4, etc. Qu’en est-il du bois d’œuvre ? Ne sera-t-il pas inexo­ra­ble­ment trans­for­mé en CO2 par com­bus­tion ou en CH4 par pour­ris­sage ? (Le Vésuve peut col­la­bo­rer à retar­der ce retour au CO2, c’est ce qu’il fit le 24 août 79, en ense­ve­lis­sant la ville de Pom­péi sous ses cendres [celles du Vésuve] -, alors que les poutres de cer­taines mai­sons sont encore là, et espé­rons-le pour encore quelques millénaires…)

Cepen­dant si l’on regarde un peu plus en détail l’é­vo­lu­tion de l’arbre, on constate, au moins dans le cas du brû­lage, qu’il y a des rési­dus solides (cendres) ; ces cendres contiennent pro­ba­ble­ment des com­po­sés miné­raux ; sont-ils créés in situ, c’est-à-dire pen­dant la crois­sance ou la vie de l’arbre, ou bien sont-ils créés lors de la com­bus­tion ? Y a‑t-il des car­bo­nates ? Si oui, il y a des chances qu’ils soient défi­ni­ti­ve­ment stables (?), alors la forêt contri­bue­rait effec­ti­ve­ment à pié­ger du C (puits de C) ; mais j’ai­me­rais savoir quel est le pour­cen­tage du C cap­té par l’arbre qui subi­ra cette transformation.

J’en arrive à ma conclu­sion qui dépasse le cadre de ce sujet : je pense que pour toute étude concer­nant l’é­co­lo­gie de la pla­nète, il faut spé­ci­fier un hori­zon tem­po­rel ; les conclu­sions aux­quelles on arrive dépendent direc­te­ment de l’ho­ri­zon auquel on se place. Ain­si sur un hori­zon de cent à cinq cents ans la forêt est effec­ti­ve­ment un puits de C ; à mille ans elle ne l’est que par­tiel­le­ment ; à dix mille ans elle ne l’est plus – à la petite réserve men­tion­née ci-des­sus, si elle est avé­rée. Les effets de la forestation/déforestation ne sont que transitoires.

Et je géné­ra­li­se­rai : pour toutes inno­va­tions (ne sommes-nous pas des inno­va­teurs ?) il faut expli­ci­ter leurs consé­quences sur la péren­ni­té de la pla­nète à des hori­zons tem­po­rels variés : cinq cents ans est un hori­zon mini­mal, mille ans est rai­son­nable, dix mille ans est bien et cent mille ans est vertueux.

Mer­ci, par avance, aux cama­rades… ou spé­cia­listes qui accep­te­ront de répondre à mes questions.

Mau­rice Cham­pa­vère (42) :
Au sujet de l’ar­ticle de Hen­ri Arnoux (46) : Fron­tin, ingé­nieur au 1er siècle après J.C.

Il a été trou­vé il y a quelques années une pierre à Cha­gnon, petit vil­lage entre Loire et Rhône, sur laquelle est écrit :

« Par ordre de l’Em­pe­reur César, Hadrien, Auguste, per­sonne n’a le droit de labou­rer, de semer ou de plan­ter dans cet espace qui est des­ti­né à la pro­tec­tion de l’aqueduc. »

Ceci confirme le carac­tère « jaco­bin » des Romains. Ce qui se fai­sait à Rome, se fai­sait de même à quelque 2 000 kilo­mètres de là, même en construction.

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