Accompagner les élèves et les faire grandir
En stage civil, dès qu’il a reçu son affectation, chaque élève prend contact avec l’organisme d’accueil. Parallèlement, le BOE (Bureau organisation études) adresse à tous les organismes partenaires, civils et militaires, des informations sur les élèves qu’ils vont accueillir.
“ Tout se fait en confiance et dans l’intérêt des élèves ”
Les élèves, durant leur stage, sont à complète disposition du partenaire. L’École ne demande pas de contact régulier, sauf en cas de problème. Une élève était très mal logée : nous avons contacté l’organisme, qui a rectifié le tir.
Un autre ne trouvait pas d’intérêt à son stage d’enseignement. Le lycée a bien voulu mettre un terme à ce stage, et un autre partenaire associatif a accepté le nouvel arrivant.
Tout se fait en confiance et dans l’intérêt des élèves.
REPÈRES
Au terme de leur stage, les élèves rédigent un rapport de stage qu’ils présentent devant un jury formé d’un binôme cadre militaire et ancien X civil bénévole. Cette démarche est pour eux une première hors du milieu scolaire. Les élèves répondent également à un questionnaire ; la synthèse des réponses permet à l’École de prendre la mesure de la pertinence des stages et d’affiner l’organisation de l’année suivante via un processus de retour d’expérience bien rodé.
Un partenariat gagnant-gagnant
Les stages militaires commencent par une formation en école d’officiers de l’une des armées : Terre, Air, Marine, Gendarmerie et Sapeurs-pompiers.
D’octobre à décembre, le commandant de promotion, accompagné ou non du chef de corps, directeur de la FHM, visite ces écoles. Des tables rondes permettent de « prendre la température ».
DÉSERTEUR INVOLONTAIRE
Dans le cadre militaire, un élève a « déserté » malgré lui. En vue d’un départ en opération, le régiment lui a demandé divers papiers administratifs pour son départ, et sans rien dire à personne il est rentré chez lui pour les récupérer. J’ai appelé l’élève qui s’est expliqué, et je l’ai remis sur le bon chemin.
Le commandant de promotion se laisse un peu plus de temps pour les organismes civils : les visites commencent début décembre. On rencontre le partenaire, on constate sur le terrain l’adéquation du stage avec sa description.
Autre intérêt : à cette occasion, l’élève fait un petit rapport d’étape oral. Il est difficile de voir tous les partenaires civils. Une structure visitée une année n’est pas forcément revue l’année suivante. Certains organismes ayant plusieurs implantations, la DFHM alterne les sites.
Nous essayons de visiter tous nos nouveaux partenaires pour leur montrer l’intérêt que nous leur portons, pour voir si les élèves stagiaires correspondent à leurs attentes et si le stage correspond à l’attente de l’élève. Les deux parties doivent se sentir gagnantes dans cet échange.
Tutorat
L’École demande au tuteur de recevoir l’élève au début du stage pour lui expliquer ce qu’on attend de lui. Il serait souhaitable qu’il le voie aussi à mi-parcours, pour échanger sur leurs impressions réciproques – mais cela n’a pas toujours lieu.
À la fin du stage, le tuteur remplit une feuille d’évaluation avec une note manuscrite nous permettant de juger, au retour des élèves, comment leur stage a été vécu et ressenti.
Rapports de stage
Instructions et conseils concernant le rapport figurent dans le livret remis aux élèves à La Courtine, avec des témoignages d’élèves de promotions précédentes, un exemple de plan, et ce que l’on attend d’eux à la soutenance, avec une grille de notation. Deux mois avant la fin du stage, un courriel à toute la promotion rappelle ces dispositions.
Le rapport, en général, est attendu dans le courant de la première semaine du retour. Avant d’entamer le cycle de soutenances, le jury mène tout un travail de préparation. De plus, les entretiens doivent débuter assez vite car les élèves auront bientôt d’autres projets académiques à mener.
Soutenances
Les élèves, durant leur stage, sont à complète disposition du partenaire.
Certains capitaines, commandants d’unité, quittent l’École en juillet, d’autres restent au-delà de l’été, ou plus. Ceux qui restent commencent les soutenances en général un mois après les retours de stage.
Pour ceux qui partent l’été, ce sont leurs successeurs qui se chargent en septembre des soutenances, ce qui leur permet de découvrir les élèves. Les soutenances se terminent fin décembre-début janvier afin de pouvoir communiquer les notes à la direction des études.
L’évaluation
Le déroulement de la soutenance permet d’apprécier qui a tiré le meilleur de cette expérience de vie, mais aussi qui est passé à côté. Un élève a produit une description très scientifique de ce qu’il avait fait, mais n’a pas su en décrire la partie humaine.
Très scolaire, il n’a pas vu ce que le stage lui avait apporté dans ses relations avec les sous-officiers, avec ses supérieurs. Il l’a réalisé à la fin de sa soutenance.
Toutes les situations ne rentrent pas dans la grille de notation, aussi la constitution du jury est-elle intéressante : le binôme cadre militaire-ancien X civil apporte un double éclairage, recherché par la direction de la FHM.
Chacun de nous évalue avec sa part de subjectivité. Même si le coefficient de la note n’est pas très élevé, elle entre dans le classement final.
Retour d’expérience
À la fin du stage, les élèves reçoivent un questionnaire qui leur donne la possibilité de faire des commentaires et permet au commandant de promotion de rédiger un rapport de stage au directeur général de l’École.
“ Les deux parties doivent se sentir gagnantes dans l’échange ”
Ce rapport, qui donne la répartition détaillée des stages (enseignement, associations, armées, etc.) avec une synthèse des observations effectuées, fournit un « retour d’expérience » très précieux car il permet d’en tirer des effets concrets pour l’année suivante.
Ainsi, certains stages militaires, intéressants pour la structure d’accueil, n’apportent guère de bénéfice en termes de formation humaine. Le BOE expose ces retours d’expérience aux organismes partenaires : les objectifs sont alors redéfinis pour l’année suivante.
Naissance d’une promotion
PETITS-DÉJEUNERS POLYTECHNICIENS
Le directeur général de l’École organise des petits-déjeuners avec des groupes d’une dizaine d’élèves : Air, Marine, associations, etc. Les élèves, à l’École depuis un ou deux mois, ont souvent une liberté de parole plus affirmée que lorsqu’ils ont rempli le questionnaire de fin de stage. Cela enrichit à nouveau le retour d’expérience.
Le recul donne deux visions du polytechnicien : à l’incorporation en septembre, cheveux tondus, chétif, timide, yeux grands ouverts. Et six mois après, au premier amphi d’avril, des gaillards, mieux dans leur peau. Ce ne sont plus les mêmes, ils sont passés à autre chose. Plus souriants, plus à l’aise dans les discussions, ils n’évitent plus les cadres militaires. Ils ont gagné en maturité.
On sent aussi que les stages ont soudé les élèves. Les « Terriens » se réunissent, la « Légion » fait un petit dîner de groupe, les « Pompiers » de même, etc. Ils se retrouvent « anciens », devant décrire leurs stages aux futurs nouveaux.
Malgré leurs origines différentes, ils deviennent les élèves d’une promotion de l’École polytechnique.