Aider les élèves étrangers dans leur orientation professionnelle
Un suivi régulier
L’AX propose aux X de parrainer des élèves internationaux dès leur entrée à l’École.
Un parrainage orienté
Philippe Tourneur a bénéficié de prestations de « repositionnement professionnel » d’un grand cabinet spécialisé au cours de sa carrière. Cette expérience lui a permis d’acquérir une compétence qu’il a transformée en activité à temps partiel pendant sa retraite. Il a alors proposé à Vincent Cousin (69), qui gère l’affectation des filleuls pour la tranche de promotions dont fait partie Philippe Tourneur, un parrainage tourné vers l’orientation professionnelle.
Ayant toujours été très intéressé par l’international, j’ai posé ma candidature, en proposant un parrainage de type outplacement, s’adressant à des élèves qui s’interrogent sur leurs futures orientations de carrière. Je n’étais pas sûr qu’une procédure plutôt tournée a priori vers le repositionnement de cadres expérimentés puisse s’appliquer à des étudiants. J’avais prévenu Xin, ma première filleule, et nous avons été d’accord pour essayer. Les résultats ont été probants. Je travaille avec Xin et Jianqiao, depuis leur intégration, environ un dimanche sur deux pendant environ deux heures. Ces entretiens sont complétés par des échanges de courriels ou d’appels téléphoniques, en déroulant les procédures classiques du repositionnement professionnel.
« Y a pas le feu au lac »
Je les ai également aidées dans la préparation de comptes rendus d’entretiens (dans le cadre d’une recherche de stage, par exemple) et de courriels de remerciements avec synthèse à la suite d’un entretien. Et aussi en corrigeant, par échange de mails, des projets de comptes rendus ou de courriels de remerciements. C’est une occasion de faire progresser la filleule dans le français écrit en utilisant utilement la fonction « révision » de Word. La correction de ces textes est souvent un délice du fait de l’utilisation d’expressions savoureuses.
Au fil de l’eau, nous sommes passés à une relation de type coaching
En outre, l’achat de DVD de chansonniers français avec sous-titrage français a permis à mes filleules de progresser aussi dans la langue courante, voire argotique, avec également un progrès dans la connaissance de la France, facilitant ainsi leurs intégrations auprès des Français. Leur apprendre aussi des expressions courantes, telles que « La roche Tarpéienne est près du Capitole » ou « Y a pas le feu au lac », est apparu utile.
Au fil de l’eau pour Xin, nous sommes passés à une relation de type coaching : introduction auprès de camarades dans des groupes français, préparation de courriels, analyse comparative de propositions, réflexions sur le contrat de travail, la notion de détachement, etc.
Une activité gratifiante
L’accompagnement de deux polytechniciennes s’est révélé extrêmement gratifiant.
Des outils pour organiser sa recherche
Pour bien organiser sa recherche d’emploi, de nombreux outils sont indispensables : liste documentée du réseau professionnel (il faut prendre conscience de l’importance d’un réseau professionnel, savoir l’entretenir) ; fiches d’analyse des principales réalisations (avec présentation du problème, de la solution, du résultat obtenu et d’une courte synthèse) ; analyse de la personnalité, des atouts et des talents ; liste des compétences professionnelles ; projet professionnel, présentation en trois minutes (avec préparation d’un script, puis entraînement en utilisant la vidéo), préparation de CV, etc.
Il demande disponibilité, honnêteté intellectuelle et transparence. Leur vitesse d’apprentissage de la langue française, orale et écrite, et de la façon de fonctionner en France sont stupéfiantes. Pour moi, c’est le plaisir infini d’un pilote de formule 1 prenant en main une nouvelle Ferrari. Par ailleurs, quand je rencontre des camarades de promotion, j’entends toujours la question : « Alors, où en es-tu avec tes filleules ? » Plusieurs de mes camarades ont rencontré Xin pour parler de différents sujets de leurs domaines de compétences. Pour Xin, un de mes camarades l’a fait rencontrer un de ses amis, camarade grand dirigeant d’une multinationale française, dans laquelle elle a fait des stages et est en cours de recrutement.
J’ai commencé à « piloter » une nouvelle Ferrari : Jianqiao, très brillante, très drôle. Quelle réactivité à la conduite ! Ces parrainages sont de vrais plaisirs.
Enfin, je remercie vivement les amis de mon réseau et les amis de ces amis, qui ont accepté de passer du temps avec elles, et de les accompagner aussi.
Attirée par la culture française
Je suis née dans une petite ville de la province de Sichuan, au centre de la Chine, région célèbre pour sa production de poivre. Au collège et au lycée, j’étais passionnée par la physique, et j’ai reçu plusieurs prix régionaux et nationaux dans ce domaine.
Après le lycée et un voyage de trente-sept heures en train, j’ai commencé mes études à l’université de Nanjing, une des plus réputées de Chine. En première année, je me suis investie dans toutes les activités. Représentante des élèves de ma faculté, j’ai beaucoup participé à l’organisation de fêtes, exposés et spectacles.
À la fin de l’année, j’ai demandé mon transfert à la faculté de physique. L’année suivante, il m’a fallu beaucoup travailler pour rattraper les cours que j’avais manqués.
En troisième année, j’ai eu la chance d’étudier à l’université de Hongkong pendant six mois. J’ai bien profité de mon séjour. J’ai enseigné bénévolement le mandarin aux élèves d’un collège et j’ai assisté à beaucoup de conférences.
À la fin de mon cursus, attirée par la réputation de l’École polytechnique et par une culture brillante totalement différente de la mienne, j’ai pris la décision de passer le concours de l’X, que j’ai rejointe après avoir réussi.
Avec les difficultés de la langue française (alphabet latin, concordance des temps, les genres en français, etc.), mes débuts n’ont pas été faciles.
Mais les choses fonctionnent de mieux en mieux. Surtout, les conseils et l’aide d’un parrain français très au fait de mon nouvel environnement m’ont donné beaucoup d’assurance :
Philippe Tourneur m’aide à bien m’adapter à la France. De plus, nous avons entamé ensemble des démarches de type outplacement.
Jianqiao Li (2011)
Xin Wang, Philippe Tourneur et Jianqiao Li.
Une passionnée de mathématiques
Je suis en école d’application aux Mines ParisTech. Je viens du centre de la Chine et ai grandi dans une petite ville de la province de Hubei, à côté de la rivière Yangtze. Avec un deuxième prix d’un concours national en mathématiques des lycéens, je suis entrée à l’université des sciences et de la technologie de Huazhong, la meilleure université du Hubei et aussi une des universités chinoises les plus réputées. J’ai choisi le département mathématiques afin de satisfaire ma grande passion pour les mathématiques.
J’avais à peine dix-huit ans quand j’ai quitté l’Empire du milieu, où j’avais tout le confort et la tranquillité, en embarquant pour le pays des Gaulois le 6 septembre 2005 afin de suivre un programme d’échange avec l’université de Picardie Jules-Verne. Je suis très vite tombée amoureuse de la langue française. L’esprit cartésien et l’humour des Français m’ont décidée à poursuivre mes études à Amiens, une ville calme et douce.
Via le concours d’entrée à Polytechnique destiné aux élèves internationaux, j’ai intégré la promotion 2008 et commencé une nouvelle aventure. Trois ans sur le campus de Palaiseau m’ont non seulement formée à des connaissances dans des domaines scientifiques divers, mais aussi complètement ouvert l’esprit. J’ai pu à la fois approfondir mon contact avec la culture française, renforcer mes capacités à apprendre, et surtout appréhender l’art de vivre et de travailler.
Grâce au parrainage de l’AX, mon parrain Philippe Tourneur m’aide beaucoup dans tous ces apprentissages et dans l’orientation du choix professionnel : j’aimerais rejoindre une multinationale française travaillant avec la Chine.
Merci à l’École, merci à l’AX, et merci à mon parrain.
Xin Wang (2008)