Alexis LOIREAU (98) au Brésil

Alexis LOIREAU (98), l’escalade de la vie

Dossier : TrajectoiresMagazine N°727 Septembre 2017Par : Nicolas ALIACAR (97)

Ce qui défi­nit Alexis Loi­reau c’est évi­dem­ment son éner­gie, sa géné­ro­si­té et sa force de vie. C’est aus­si une volon­té d’authenticité, de res­ter libre. Cela résonne avec sa rela­tion intense à la nature et à l’effort phy­sique et cela peut per­mettre de com­prendre son parcours. 

Né à Vitry-sur- Seine le 9 jan­vier 1978, Alexis Loi­reau pra­tique l’escalade et la mon­tagne depuis sa plus tendre enfance : ses parents ne se sont-ils pas ren­con­trés en grim­pant sur les rochers de Fontainebleau. 

DE L’X VERS LES MONTAGNES DU MONDE

En 1998, il intègre l’École poly­tech­nique. Inves­ti au binet mon­tagne, mis­saire, il voyage en com­pa­gnie de ses amis. En 2000, il part mar­cher en Hima­laya et réside pen­dant son stage ouvrier dans un vil­lage iso­lé, où, seul Occi­den­tal au milieu des sher­pas, il se met à leur ser­vice en tant que maçon, ins­ti­tu­teur et infirmier. 

Après un stage de fin d’études en Cali­for­nie sur le phé­no­mène cli­ma­tique El Niño, Alexis pour­suit ses études aux Ponts et Chaus­sées avec l’intention de com­men­cer sa car­rière dans le domaine de la ges­tion de l’eau.

C’est dans ce but qu’il col­la­bore à des pro­jets d’approvisionnement en eau potable en Boli­vie, en Aus­tra­lie, puis en France au sein de Suez, et enfin au Brésil. 

Ses dif­fé­rents séjours à l’étranger lui servent aus­si de pré­texte à la pra­tique de son acti­vi­té favo­rite, l’escalade, dans les parcs natio­naux de l’Ouest amé­ri­cain, ou dans quelques-unes des plus belles mon­tagnes de la cor­dillère Blanche au Pérou et de la cor­dillère Royale en Bolivie. 

LE BRÉSIL ET ROKAZ


Au Bré­sil, l’escalade, la fête, la nature superbe et la cha­leur humaine l’ont nourri.

En 2007, las­sé de sa car­rière d’ingénieur, il décide de créer avec deux asso­ciés bré­si­liens l’une des plus grandes salles d’escalade d’Amérique latine : Rokaz. Mais sur­tout, Alexis va pou­voir se consa­crer à ses vraies pas­sions dans la vie : la mon­tagne et l’écriture.

Au Bré­sil, l’escalade, la fête, la nature superbe et la cha­leur humaine l’ont nour­ri. Au beau milieu d’une foule, on le recon­nais­sait à sa façon de dan­ser, une main sur le ventre et l’autre sur la tête, et les jambes : supersoniques ! 

Les étés, il rentre en France retrou­ver ses amis et les Alpes, sou­vent en com­pa­gnie de quelques Bré­si­liens pour les­quels il s’improvise guide de haute montagne. 

Puis il ren­contre Cora­lie, la com­pagne avec qui il va désor­mais construire sa vie. En 2010, il la rejoint pen­dant trois mois durant sa tra­ver­sée de l’Amérique latine à vélo, et en pro­fite pour visi­ter les plus beaux sites d’escalade colom­biens, boli­viens et argentins. 

CARNETS D’AVENTURES

Ren­tré en France en 2011, après cinq années pas­sées au Bré­sil, Alexis va désor­mais se consa­crer plus inten­sé­ment à sa pas­sion de l’écriture. Il reprend avec sa femme la rédac­tion en chef du maga­zine Car­nets d’Aventures. Et il publie La grâce de l’escalade dans la col­lec­tion Trans­bo­réal inti­tu­lée « Petite phi­lo­so­phie du voyage ». 

S’étant for­tui­te­ment décou­vert atteint par un léio­myo­sar­come en 2015, Alexis, l’aventurier, l’alpiniste déci­dé, pen­dant deux ans lutte contre la mala­die, comme peu de gens seraient par­ve­nus à lutter. 

“ Que retenir de toi, Alexis ? Le goût de la vie, de la montagne, de l’aventure ”

Il goûte la saveur de chaque ins­tant pour pro­fi­ter de l’amour de ses proches, de sa femme et de sa fille Thaïs. Récem­ment, il avait écrit un très beau texte sur son « aven­ture inté­rieure », d’une grande luci­di­té, dans le numé­ro 47 de Car­nets d’Aventures. Il s’est éteint le 4 juin 2017. 

Alors que rete­nir de toi, Alexis ? Le goût de la vie, de la mon­tagne, de l’aventure. L’exigence d’amitiés sin­cères et pas­sion­nées, la recherche d’une vie vécue pour ses pas­sions et ses idéaux. 

Cette quête, c’était le mes­sage que tu por­tais par ta vie et qui nous fai­sait, et nous fera encore, nous dépasser.

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