Alexis LOIREAU (98), l’escalade de la vie
Ce qui définit Alexis Loireau c’est évidemment son énergie, sa générosité et sa force de vie. C’est aussi une volonté d’authenticité, de rester libre. Cela résonne avec sa relation intense à la nature et à l’effort physique et cela peut permettre de comprendre son parcours.
Né à Vitry-sur- Seine le 9 janvier 1978, Alexis Loireau pratique l’escalade et la montagne depuis sa plus tendre enfance : ses parents ne se sont-ils pas rencontrés en grimpant sur les rochers de Fontainebleau.
DE L’X VERS LES MONTAGNES DU MONDE
En 1998, il intègre l’École polytechnique. Investi au binet montagne, missaire, il voyage en compagnie de ses amis. En 2000, il part marcher en Himalaya et réside pendant son stage ouvrier dans un village isolé, où, seul Occidental au milieu des sherpas, il se met à leur service en tant que maçon, instituteur et infirmier.
Après un stage de fin d’études en Californie sur le phénomène climatique El Niño, Alexis poursuit ses études aux Ponts et Chaussées avec l’intention de commencer sa carrière dans le domaine de la gestion de l’eau.
C’est dans ce but qu’il collabore à des projets d’approvisionnement en eau potable en Bolivie, en Australie, puis en France au sein de Suez, et enfin au Brésil.
Ses différents séjours à l’étranger lui servent aussi de prétexte à la pratique de son activité favorite, l’escalade, dans les parcs nationaux de l’Ouest américain, ou dans quelques-unes des plus belles montagnes de la cordillère Blanche au Pérou et de la cordillère Royale en Bolivie.
LE BRÉSIL ET ROKAZ
Au Brésil, l’escalade, la fête, la nature superbe et la chaleur humaine l’ont nourri.
En 2007, lassé de sa carrière d’ingénieur, il décide de créer avec deux associés brésiliens l’une des plus grandes salles d’escalade d’Amérique latine : Rokaz. Mais surtout, Alexis va pouvoir se consacrer à ses vraies passions dans la vie : la montagne et l’écriture.
Au Brésil, l’escalade, la fête, la nature superbe et la chaleur humaine l’ont nourri. Au beau milieu d’une foule, on le reconnaissait à sa façon de danser, une main sur le ventre et l’autre sur la tête, et les jambes : supersoniques !
Les étés, il rentre en France retrouver ses amis et les Alpes, souvent en compagnie de quelques Brésiliens pour lesquels il s’improvise guide de haute montagne.
Puis il rencontre Coralie, la compagne avec qui il va désormais construire sa vie. En 2010, il la rejoint pendant trois mois durant sa traversée de l’Amérique latine à vélo, et en profite pour visiter les plus beaux sites d’escalade colombiens, boliviens et argentins.
CARNETS D’AVENTURES
Rentré en France en 2011, après cinq années passées au Brésil, Alexis va désormais se consacrer plus intensément à sa passion de l’écriture. Il reprend avec sa femme la rédaction en chef du magazine Carnets d’Aventures. Et il publie La grâce de l’escalade dans la collection Transboréal intitulée « Petite philosophie du voyage ».
S’étant fortuitement découvert atteint par un léiomyosarcome en 2015, Alexis, l’aventurier, l’alpiniste décidé, pendant deux ans lutte contre la maladie, comme peu de gens seraient parvenus à lutter.
“ Que retenir de toi, Alexis ? Le goût de la vie, de la montagne, de l’aventure ”
Il goûte la saveur de chaque instant pour profiter de l’amour de ses proches, de sa femme et de sa fille Thaïs. Récemment, il avait écrit un très beau texte sur son « aventure intérieure », d’une grande lucidité, dans le numéro 47 de Carnets d’Aventures. Il s’est éteint le 4 juin 2017.
Alors que retenir de toi, Alexis ? Le goût de la vie, de la montagne, de l’aventure. L’exigence d’amitiés sincères et passionnées, la recherche d’une vie vécue pour ses passions et ses idéaux.
Cette quête, c’était le message que tu portais par ta vie et qui nous faisait, et nous fera encore, nous dépasser.