André Adamsbaum (X52) artiste et collectionneur de renom
Décédé le 7 mai 2023, André Adamsbaum a mené une carrière dans l’aéronautique. Sa passion pour l’art l’a conduit à devenir un collectionneur éclectique et un photographe renommé.
André est né en 1932 à Lens. Ses parents, juifs de Lituanie et de Pologne (Varsovie), ont émigré en France dans les années 20 et André Adamsbaum était français par déclaration. Fuyant Lens en 1940 à la suite de l’invasion allemande en 1939, André Adamsbaum a habité ensuite en zone libre à Villeneuve-sur-Lot avec sa mère et sa sœur, Gisèle. À l’été 1945, il a rejoint Lille et est entré au collège Franklin. André Adamsbaum est diplômé de l’École polytechnique, puis de l’École nationale supérieure des télécommunications.
De l’industrie au conseil
André Adamsbaum a d’abord été officier mécanicien de l’Air. En quittant l’armée, André est entré chez Élecma, filiale de la Snecma, dont il est devenu directeur. Il développe une activité hautement technologique d’intérêt national en faisant d’Élecma une entreprise d’électronique de pointe pour les moteurs d’avions civils et militaires. André s’est lancé ensuite dans une activité indépendante de conseil et d’expertise (expert judiciaire près la cour d’appel de Paris, agréé par la Cour de cassation) au sein de la société Sorbil qu’il a créée en 1973.
C’est en 1956 qu’il s’est marié avec Édith Nahum, épouse, muse et complice à la fois. Leur union durera exactement 67 ans puisqu’il a paisiblement quitté Édith le jour de leur anniversaire de mariage, pendant leur sieste, main dans la main. Ils ont eu 2 filles, Catherine et Françoise, 6 petits-enfants et 2 arrière-petites-filles.
Une inlassable curiosité artistique
Passionné par la littérature, les arts, la musique, la géopolitique, les sciences et la technologie de pointe, homme d’esprit, fin observateur et doté d’une culture hors pair, André avait une curiosité naturelle qui l’a porté à découvrir les arts premiers des civilisations non occidentales. Avec Édith, depuis 1984, ils vont constituer pas à pas une collection de renom d’art brut, d’art africain et d’art contemporain. André était un homme amical et généreux, très apprécié de ses amis, dont la communauté des artistes polytechniciens ArplastiX.
En effet, intéressé depuis son plus jeune âge par la photographie et inspiré par le génie de Léonard de Vinci qui était pour lui un modèle d’intelligence et de compréhension du monde, André Adamsbaum a développé avec enthousiasme une pratique amateur depuis 1984. Proposant un regard percutant sur des murs porteurs d’affiches déchirées au gré du hasard ou par lui-même, il expliquait sur son site : « C’est d’abord l’image du désordre. Je recherche un ordre, une harmonie au sein de ce désordre. » (http://a.adamsbaum.photos.free.fr/aaphotos/explications.html)
« La vie est dure mais pas tous les jours »
De fait, André a été un artiste poète, très méticuleux dans le choix de ses couleurs et de ses compositions. Son œuvre a été exposée notamment dans des hôpitaux et tout récemment, pour sa plus grande fierté, à la mairie du 6e à Paris comme invité d’honneur des artistes d’Arplastix.
André Adamsbaum était amateur de citations qu’il aimait partager, telle cette phrase de Léonard de Vinci : « Si tu regardes des murs barbouillés de taches ou faits de pierres d’espèces différentes et qu’il te faille imaginer quelque scène, tu y verras des paysages variés, des montagnes, fleuves, rochers, arbres, plaines, grandes vallées et divers groupes de collines… Il en est, de ces murs et mélanges de pierres différentes, comme du son des cloches, dont chaque coup t’évoque le nom ou le vocable que tu imagines. » (Les carnets de Léonard de Vinci 2, Gallimard, Paris, 1942–1999, p. 247).
À ses heures, il pouvait même glisser malicieusement dans ses listes quelques citations dont il était lui-même l’auteur : « La vie est dure mais pas tous les jours. » André Adamsbaum était un grand Monsieur, un Mensch.