André Bollier « Vélin ». Artisan héroïque des journaux clandestins (1920−1944).
Dès les premières pages, on est saisi par la force de la personnalité d’André Bollier et on sent l’admiration de Vianney Bollier pour ce père mort quelques mois avant sa naissance, à 24 ans, les armes à la main dans l’attaque de son imprimerie par la Milice et la Gestapo : il avait fabriqué et diffusé pendant trois ans le journal de Combat, le mouvement fondé par Henri Frenay.
Lauréat du concours général, entré brillamment à l’X à 18 ans en 1938 et sorti quatrième, André Bollier était promis au plus bel avenir, mais le sort en a décidé autrement. Après avoir failli mourir de ses graves blessures en juin 1940, il entre dans la Résistance au printemps 1941 et se consacre à la presse clandestine. Ce travail dangereux lui vaut d’être deux fois arrêté. Deux fois évadé, devenu clandestin, il prend le pseudonyme de Vélin et crée à l’été 1943 une imprimerie entièrement camouflée qui sortira bientôt plus d’un million et demi de journaux et de tracts par mois.
Derrière chaque grand homme, il y a une femme. Ce livre rend aussi hommage à Noëlle, son épouse tant aimée. Ils se rencontrent en 1939 et, respectant son idéal, elle reste à ses côtés dans les épreuves. Devenue veuve avec deux jeunes enfants, elle se reconstruit dans la fidélité à son souvenir et recevra la Légion d’honneur en 2006.
S’appuyant sur des sources largement inédites, Vianney Bollier décrit également la vie à l’X de 1939 à 1941 et nous fait découvrir le quotidien des Résistants.
L’un des 33 X Compagnons de la Libération, Vélin, héros exceptionnel, mérite d’être mieux connu. Ce livre émouvant et attachant y contribuera sûrement.