Festival de Verbier

Anniversaire : 25 ans du Festival de Verbier

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°765 Mai 2021
Par Marc DARMON (83)

Affiche du 25e festival de VerbierDans la sta­tion valai­sanne de Ver­bier, où cha­lets et hôtels étaient fer­més l’été, la belle endor­mie a été réveillée en 1993 par l’initiative de Mar­tin Eng­ström de créer ce fameux fes­ti­val. « J’ai trans­po­sé à Ver­bier le modèle d’Aspen, créé en 1949 dans le Colo­ra­do, pour en faire le fes­ti­val majeur en mon­tagne pour la musique clas­sique », raconte-t-il. Dès la pre­mière édi­tion, son énorme car­net d’adresses d’ex-agent d’artistes stars et d’ex-directeur de Deutsche Gram­mo­phon en a assu­ré le succès.

Parterre de stars à Verbier

Pour célé­brer fin juillet 2018 les 25 ans du Fes­ti­val de Ver­bier, les orga­ni­sa­teurs ont invi­té une qua­ran­taine de stars et mis en scène des concerts en en réunis­sant un nombre impres­sion­nant. Ce long DVD per­met d’en voir une bonne par­tie et de se réga­ler des sur­prises que nous réserve ce gala. Devant 1 700 spec­ta­teurs, c’est pro­ba­ble­ment le plus grand ras­sem­ble­ment de stars inter­na­tio­nales en un seul concert, bien que les galas de ce genre soient géné­ra­le­ment bien fournis.

Place aux cordes

La pre­mière par­tie du concert réunit les cordes, avec plu­sieurs tubes, et com­mence par le Troi­sième Concer­to bran­de­bour­geois de Bach, réunis­sant les plus grands artistes sur plu­sieurs géné­ra­tions : Maxim Ven­ge­rov, Vla­di­mir Repin, Renaud Capu­çon, Lisa Batia­sh­vi­li, Leo­ni­das Kava­kos, Vilde Frang, Pin­chas Zuker­man, Ilya Grin­golts, Dmi­try Sit­ko­vets­ky au vio­lon, Gérard Caus­sé, Nobu­ko Imai et Tabea Zim­mer­mann à l’alto, Mischa Mais­ky et Edgar Moreau au vio­lon­celle… Incroyable ! Au pro­gramme notons la très curieuse série de varia­tions sur le thème de Hap­py Bir­th­day par Peter Hei­drich, dans les styles de Mozart, Brahms, Dvořák

Alliances inattendues de pianistes

Puis nous avons une suc­ces­sion de pièces jouées au pia­no de deux à huit artistes par les huit grands pia­nistes de la soi­rée dont Kis­sin, Tri­fo­nov, Yuja Wang, András Schiff et Seong-Jin Cho. C’est l’occasion de retrou­ver des œuvres rares (Sonate de Sme­ta­na pour deux pia­nos et huit mains) ou des arran­ge­ments impres­sion­nants (ouver­ture de Guillaume Tell pour quatre pia­nos et seize mains). Notre moment pré­fé­ré de cette séquence pia­nis­tique est l’ensemble de Danses slaves de Dvořák par le duo impro­bable consti­tué d’une Yuja Wang lumi­neuse et d’un Sir András Schiff d’une espiè­gle­rie qu’on ne lui connais­sait pas, mon­trant tous les deux une par­faite mais cocasse indé­pen­dance des phrasés.

L’orchestre se déhanche

Pour le final, le chef bou­li­mique, et doué d’ubiquité, Vale­ry Ger­giev dirige l’ouverture de La Chauve-Sou­ris de Strauss avec les quinze stars des cordes, à qui il impose un déhan­ché impres­sion­nant (on aurait aimé voir les répé­ti­tions !). Avant en bis de « diri­ger » une ouver­ture de Guillaume Tell brui­tée par l’ensemble de la troupe, dont les huit pia­nistes, les cordes et les choristes. 

Un feu d’artifice dif­fi­cile à oublier. 


Un DVD ou un Blu-ray Naxos

Site Inter­net du Fes­ti­val de Ver­bier : https://www.verbierfestival.com/

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