Anniversaire : 25 ans du Festival de Verbier
Dans la station valaisanne de Verbier, où chalets et hôtels étaient fermés l’été, la belle endormie a été réveillée en 1993 par l’initiative de Martin Engström de créer ce fameux festival. « J’ai transposé à Verbier le modèle d’Aspen, créé en 1949 dans le Colorado, pour en faire le festival majeur en montagne pour la musique classique », raconte-t-il. Dès la première édition, son énorme carnet d’adresses d’ex-agent d’artistes stars et d’ex-directeur de Deutsche Grammophon en a assuré le succès.
Parterre de stars à Verbier
Pour célébrer fin juillet 2018 les 25 ans du Festival de Verbier, les organisateurs ont invité une quarantaine de stars et mis en scène des concerts en en réunissant un nombre impressionnant. Ce long DVD permet d’en voir une bonne partie et de se régaler des surprises que nous réserve ce gala. Devant 1 700 spectateurs, c’est probablement le plus grand rassemblement de stars internationales en un seul concert, bien que les galas de ce genre soient généralement bien fournis.
Place aux cordes
La première partie du concert réunit les cordes, avec plusieurs tubes, et commence par le Troisième Concerto brandebourgeois de Bach, réunissant les plus grands artistes sur plusieurs générations : Maxim Vengerov, Vladimir Repin, Renaud Capuçon, Lisa Batiashvili, Leonidas Kavakos, Vilde Frang, Pinchas Zukerman, Ilya Gringolts, Dmitry Sitkovetsky au violon, Gérard Caussé, Nobuko Imai et Tabea Zimmermann à l’alto, Mischa Maisky et Edgar Moreau au violoncelle… Incroyable ! Au programme notons la très curieuse série de variations sur le thème de Happy Birthday par Peter Heidrich, dans les styles de Mozart, Brahms, Dvořák…
Alliances inattendues de pianistes
Puis nous avons une succession de pièces jouées au piano de deux à huit artistes par les huit grands pianistes de la soirée dont Kissin, Trifonov, Yuja Wang, András Schiff et Seong-Jin Cho. C’est l’occasion de retrouver des œuvres rares (Sonate de Smetana pour deux pianos et huit mains) ou des arrangements impressionnants (ouverture de Guillaume Tell pour quatre pianos et seize mains). Notre moment préféré de cette séquence pianistique est l’ensemble de Danses slaves de Dvořák par le duo improbable constitué d’une Yuja Wang lumineuse et d’un Sir András Schiff d’une espièglerie qu’on ne lui connaissait pas, montrant tous les deux une parfaite mais cocasse indépendance des phrasés.
L’orchestre se déhanche
Pour le final, le chef boulimique, et doué d’ubiquité, Valery Gergiev dirige l’ouverture de La Chauve-Souris de Strauss avec les quinze stars des cordes, à qui il impose un déhanché impressionnant (on aurait aimé voir les répétitions !). Avant en bis de « diriger » une ouverture de Guillaume Tell bruitée par l’ensemble de la troupe, dont les huit pianistes, les cordes et les choristes.
Un feu d’artifice difficile à oublier.
Un DVD ou un Blu-ray Naxos
Site Internet du Festival de Verbier : https://www.verbierfestival.com/