Arborescences
Un recueil de poèmes ne se lit pas comme un roman ; je m’en suis délecté à petites doses. On y reconnaît l’influence de Rimbaud (Archipels, p. 55), de Verlaine (Offrande vernale, p. 75), de Baudelaire (un peu partout, notamment dans Mille vies, p. 98). Mais la manière dont Paul Blondel évoque “ les parfums, les sons et les couleurs ” n’appartient qu’à lui, dans une ambiance marine (Pertuis breton, p. 49) ou plus souvent bucolique, en véritable amoureux de la nature, des fleurs et de tout ce qui embellit ses rêves dans ses “ havres de paix ” à la campagne (Jardins de villes et Fleurs des champs, p. 79, Le Chèvrefeuille, p. 118). Dans ce poème, comme dans bien d’autres, les images cueillies dans “ les taillis du ciel ” lui permettent d’évoquer et d’esquisser par petites touches ses sentiments et ses émotions.
Un autre leitmotiv de ses poèmes est, si j’ose dire, sa “ nostalgie qui positive ”, comme dans le dernier quatrain de Mille vies, ou encore dans Mélancolie, p. 19. C’est aussi le thème du chapitre “ Le pendule du temps ”, que l’on retrouve dans Arachné, p. 90, une intéressante vision d’Internet par le poète…
Paul Blondel sait être espiègle ou délicatement sensuel (Innocence, p. 139 et plusieurs pièces de Féeries et de Pétales de lune). Il pratique avec bonheur l’art d’être grandpère… et arrière-grand-père. Il a choisi de s’exprimer suivant la prosodie classique et l’on ne peut qu’admirer son heureux choix des fins dessins de son père pour embellir un ouvrage dont la réalisation est d’une remarquable qualité