Archéologie du signe
Théorie unifiée de l’information et de la connaissance
Dans les années 50, des chercheurs de divers horizons, neurobiologistes, informaticiens, linguistes, psychologues, ont allié leurs efforts pour s’attaquer au problème de l’esprit, donnant naissance à une nouvelle discipline : les sciences cognitives. De nombreux cognitivistes admettent comme un postulat que le cerveau est une machine à traiter de l’information, produisant les comportements, que ceux-ci soient intelligents ou réflexes. Or ceux qui sont familiers de la théorie de l’information originelle (Shannon, 1948) savent bien qu’elle met de côté le problème de la sémantique, ne tentant pas d’expliquer comment les signaux (signifiants) peuvent acquérir un sens (signifié).
Jean Argouarc’h prend ce problème au sérieux et propose dans cette Archéologie du signe une théorie novatrice selon laquelle le cerveau est avant tout une machine à traiter les connaissances, plutôt que l’information. L’un des pivots de la théorie est la capacité des systèmes nerveux, même les plus primitifs, à mémoriser des expériences sous forme d’engrammes, que la notion de code neural ne décrit pas de manière satisfaisante, argumente Jean Argouarc’h. Traiter l’information ne concerne à proprement parler que les espèces utilisant des codes pour communiquer (par exemple, abeilles, singes vervets, humains…). L’ouvrage Archéologie du signe, théorie unifiée de l’information et de la connaissance, à la fois très accessible et érudit, est d’une lecture stimulante, explorant des domaines qui s’étendent de la neurobiologie à la philosophie de l’esprit.