Archimède, Œuvres choisies
Notre camarade est un « mathématicien professionnel ». La SCM qu’il dirige intervient comme consultant, diffuse des rapports, participe à des conférences et édite les 10 livres qu’il a écrits depuis 2005. On connaît ses réflexions sur les probabilités expérimentales (cf. leur présentation en 2023 dans ces colonnes).
C’est aussi un grand admirateur d’Archimède. Ce petit livre veut renouer avec une tradition : jusqu’à Laurent de Médicis, les autorités veillaient à réunir ses œuvres complètes. Ensuite, on a perdu plusieurs recueils de copies et traductions sur parchemin des écrits du savant, sauf le palimpseste découvert en 1906. Les textes dont nous disposons souffrent, d’après Bernard Beauzamy, de quelques contresens dus aux erreurs des copistes et traducteurs successifs.
Ce livre a diverses facettes : les premières pages saluent les capacités intellectuelles d’Archimède, ses méthodes et son « incroyable aptitude à définir des concepts fondamentaux », par exemple : le centre de gravité, le bras de levier de forces, les approximations, les nombres irrationnels… Le contexte historique évoqué dans les dernières pages est une somme de textes de Plutarque, Cicéron, Polybe et Tite-Live.
Dans les chapitres centraux, comme celui sur l’équilibre des corps flottants, l’auteur veut être compris par les lycéens ; sa présentation détaillée comporte à la fois des calculs actuels de géométrie analytique et un aperçu des raisonnements d’Archimède.
La fable des dernières pages montre ses talents de polémiste. Si des mathématiciens devaient de nos jours résister au siège de Syracuse, au lieu des huit mois d’Archimède, ils ne tiendraient que quelques secondes. Cet ancien professeur d’université dénonce ici avec humour les dysfonctionnements qu’il a sans doute connus.