Arianespace toujours leader du lancement de satellites commerciaux

Dossier : Dossier FFEMagazine N°700 Décembre 2014
Par Stéphane ISRAËL

Quelle est précisément la double vocation d’Arianespace ?

La pre­mière consiste à assu­rer à l’Europe un accès auto­nome à l’espace. Pour ce faire, Aria­nes­pace est liée à l’Agence Spa­tiale Euro­péenne (ESA) par une conven­tion et dis­pose de trois lan­ceurs : Ariane 5, Soyuz et Vega, qu’elle opère depuis le Centre Spa­tial Guya­nais. Avec ces trois lan­ceurs, Aria­nes­pace répond à l’ensemble des besoins de mise en orbite de satel­lites institutionnels.

Sa deuxième mis­sion est d’aller, avec suc­cès, sur le mar­ché com­mer­cial des satel­lites commerciaux.

Quelle est la raison de cette double vocation ?

Depuis les années 1970, l’Europe a fait le choix d’un accès auto­nome à l’espace. Par ailleurs, en rai­son de l’étroitesse du mar­ché ins­ti­tu­tion­nel euro­péen, il est vital pour un acteur comme Aria­nes­pace de se posi­tion­ner sur le mar­ché com­mer­cial, ce qu’elle fait depuis plus de trois décennies.

Le carnet de commande en cours d’Arianespace pour l’année 2014 représente 60 % du marché mondial. Qui sont vos clients ?

Nos 32 clients se répar­tissent entre des acteurs pure­ment com­mer­ciaux et des ins­ti­tu­tions telles que la Com­mis­sion Euro­péenne, deve­nue, à tra­vers l’ESA, le pre­mier client d’Arianespace avec les pro­grammes Gali­leo et Coper­ni­cus. Nous comp­tons éga­le­ment dans notre car­net de com­mandes tous les grands opé­ra­teurs mondiaux.

Ce car­net de com­mandes (2÷3 com­mer­cial et 13 ins­ti­tu­tion­nel) repré­sente 4,5 mil­liards d’euros et garan­tit à Aria­nes­pace une acti­vi­té jusqu’en 2018.

Quelle est la stratégie commerciale ?

Notre stra­té­gie consiste à conti­nuer à cap­tu­rer des satel­lites pour ces trois lan­ceurs ! Aria­nes­pace doit faire preuve de toute la sou­plesse néces­saire pour faire face aux évo­lu­tions de la concurrence.

EN BREF

  • 1980 : Fondation d’Arianespace
  • 3 lanceurs complémentaires Ariane, Véga et Soyuz
  • 90 clients publics et privés depuis sa création
  • 1 milliard d’euros de nouveaux contrats au 30 septembre 2014

La concur­rence nou­velle sur le seg­ment des petits satel­lites de télé­coms des­ti­nés à la posi­tion basse d’Ariane nous a ain­si impo­sé d’opérer des efforts sur nos prix, efforts que nous avons gagés par un plan de com­pé­ti­ti­vi­té d’A­ria­nes­pace et de l’en­semble de la filière.

Les trois prin­ci­paux atouts de nos lan­ceurs, la fia­bi­li­té, la dis­po­ni­bi­li­té et la qua­li­té par­ti­cipent étroi­te­ment au main­tien et au ren­for­ce­ment de notre compétitivité.

Pour la décen­nie 2020, notre objec­tif est de réus­sir l’in­tro­duc­tion d’A­riane 6, celle-ci ayant pour voca­tion de répondre aux besoins ins­ti­tu­tion­nels de l’Eu­rope tout en étant ultra-com­pé­ti­tive sur le mar­ché commercial.

Comment Arianespace se positionne-t-elle face à un monde toujours en mouvement où la concurrence ne cesse de croître et où les efforts de compétitivité sont plus forts ?

La volon­té d’A­ria­nes­pace est de mettre sa triple excel­lence opé­ra­tion­nelle, com­mer­ciale et finan­cière, la force de sa marque et la moti­va­tion de ses équipes à la dis­po­si­tion d’une nou­velle gou­ver­nance de l’ensemble de la filière. Cette nou­velle gou­ver­nance s’af­firme dans la pers­pec­tive de la pro­chaine confé­rence minis­té­rielle de l’ESA pré­vue en décembre à Luxembourg.

L’Europe s’apprête à se doter d’un nou­veau lan­ceur, Ariane 6, et à faire évo­luer les rela­tions entre les agences, l’industrie et Aria­nes­pace : parce que la concur­rence s’accroit, Aria­nes­pace veut être à la pointe de ces changements.

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