Une ingénierie française et pluridisciplinaire de référence au service de la filière nucléaire

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Béatrice ARBELOT (X91)
Par Benoît CLOCHERET (X88)

Dans un contexte mar­qué par la tran­si­tion envi­ron­ne­men­tale, le néces­saire déve­lop­pe­ment d’une éner­gie bas car­bone et la relance du nucléaire, le groupe Arte­lia se posi­tionne comme un par­te­naire de choix pour accom­pa­gner et sou­te­nir la filière fran­çaise du nucléaire qui doit mener de front des pro­jets com­plexes et de grande enver­gure sur le parc exis­tant, et pour déve­lop­per le nou­veau nucléaire sur le ter­ri­toire natio­nal et à l’international. Béa­trice Arbe­lot (X91), Direc­trice exé­cu­tive, et Benoît Clo­che­ret (X88), Pré­sident exé­cu­tif d’Artelia, nous en disent plus dans cet entre­tien croisé.

Quels sont les métiers et le positionnement d’Artelia ?

Clas­sé par­mi les lea­ders des ingé­nie­ries fran­çaises, le groupe Arte­lia se posi­tionne sur le mar­ché comme une ingé­nie­rie mul­ti­dis­ci­pli­naire et indé­pen­dante inter­ve­nant dans les sec­teurs de l’eau, du bâti­ment, de la mobi­li­té, de l’énergie et de l’industrie. 100 % du capi­tal de l’entreprise est déte­nu par nos mana­gers et sala­riés. Forts de nos 8 900 col­la­bo­ra­teurs dans une qua­ran­taine de pays en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie-Paci­fique et aux Amé­riques, nous sommes pré­sents sur toute la chaîne de valeur : conseil, mana­ge­ment de pro­jet, maî­trise d’œuvre en concep­tion, réa­li­sa­tion, ges­tion du patri­moine, asset management…

Qu’en est-il plus particulièrement dans le domaine du nucléaire ?

En tant qu’ingénierie mul­ti­dis­ci­pli­naire cen­te­naire, nous appor­tons à la filière nucléaire une exper­tise mul­ti­sec­to­rielle à forte valeur ajou­tée, au ser­vice de la réa­li­sa­tion de grands pro­jets com­plexes. À par­tir de nos métiers his­to­riques dédiés à l’eau et au bâti­ment, nous avons déve­lop­pé notre acti­vi­té dans les domaines de la mobi­li­té, de l’industrie et de l’énergie. Dans ces sec­teurs, nous avons réa­li­sé de grands pro­jets com­plexes fai­sant appel à nos dif­fé­rentes exper­tises de pointe. C’est donc natu­rel­le­ment que nous nous sommes inté­res­sés au monde du nucléaire.

Ce posi­tion­ne­ment est éga­le­ment en par­faite cohé­rence avec notre rai­son d’être « créer des solu­tions pour une vie posi­tive » qui nous invite à nous mobi­li­ser sur le déve­lop­pe­ment d’énergies bas car­bone, dont le nucléaire est un maillon clé. D’un point de vue plus opé­ra­tion­nel, nous sommes actifs dans le nucléaire de la défense aux côtés du CEA DAM, de Naval Group ou encore de Tech­ni­cA­tome. Nous inter­ve­nons aus­si sur le cycle du com­bus­tible avec Ora­no et l’ANDRA. Nous sommes pré­sents dans la recherche avec le CEA. Enfin, nous inter­ve­nons dans le sec­teur de l’électronucléaire, auprès d’EDF et de Fra­ma­tome, sur le parc en exploi­ta­tion et les pro­jets du nou­veau nucléaire.

Au sein de nos équipes, près de 200 ingé­nieurs et tech­ni­ciens tra­vaillent dans ce domaine avec l’appui de tous nos centres de com­pé­tences qui déve­loppent et péren­nisent les savoirs clés d’Artelia autour de nos prin­ci­paux métiers. Ils réa­lisent éga­le­ment une veille tech­no­lo­gique conti­nue, afin de res­ter à la pointe des der­nières inno­va­tions sur tous nos domaines d’intervention. En paral­lèle, nous sommes par­ti­cu­liè­re­ment fiers d’avoir été récem­ment cer­ti­fiés ISO 19443 sur un pre­mier péri­mètre de nos acti­vi­tés. Cette cer­ti­fi­ca­tion spé­ci­fique au sec­teur nucléaire atteste de notre capa­ci­té à res­pec­ter les contraintes en matière de sûre­té nucléaire dans le cadre de nos interventions. 

Sur quelle typologie de projets intervenez-vous ?

Nous sommes pré­sents à dif­fé­rents niveaux de la chaîne de valeur de la filière nucléaire. En amont, nous tra­vaillons sur les dos­siers régle­men­taires, la pré­pa­ra­tion des chan­tiers, les ana­lyses géo­tech­niques… En capi­ta­li­sant sur notre exper­tise recon­nue dans le domaine de l’eau, nous sommes éga­le­ment régu­liè­re­ment sol­li­ci­tés sur des pro­blé­ma­tiques rele­vant du génie mari­time. Sur le volet du trai­te­ment de l’eau, nous avons récem­ment signé un contrat avec le Centre natio­nal d’équipement et de pro­duc­tion d’électricité pour la réa­li­sa­tion des études liées au trai­te­ment de l’eau sur le parc en exploi­ta­tion et le nou­veau nucléaire. Enfin, nous inter­ve­nons aus­si au niveau des équi­pe­ments, de l’ingénierie des pro­cé­dés, du pilo­tage et de la super­vi­sion de pro­jets… Notre péri­mètre d’action englobe véri­ta­ble­ment tous les maillons de la filière nucléaire.

Une ingénierie françaiseet pluridisciplinaire de référence 
au service de la filière nucléaire
Robot MIS. © EDF

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

Arte­lia par­ti­cipe à la concep­tion du réac­teur de recherche Jules Horo­witz, pilo­tée par le CEA, un pro­jet pour lequel nous sommes char­gés de la concep­tion des boucles d’essai. Dans le domaine de l’électronucléaire, nous avons requa­li­fié le com­por­te­ment sous séisme de nom­breux équi­pe­ments dans le cadre des rééva­lua­tions qui ont été réa­li­sées suite à Fuku­shi­ma. En paral­lèle, nous inter­ve­nons en sou­tien de l’ingénierie en charge du parc en exploi­ta­tion dans le contexte de la pré­pa­ra­tion des pro­chaines visites décen­nales. En col­la­bo­ra­tion avec des entre­prises spé­cia­li­sées dans les tra­vaux, nous réa­li­sons de grands pro­jets sur le parc en exploi­ta­tion tels que le confi­ne­ment liquide, les sources d’eau ultime… 

Avec notre filiale Prin­ci­pia, nous avons une très forte acti­vi­té dans le domaine de la concep­tion des pis­cines nucléaires et nous tra­vaillons sur l’EPR de Fla­man­ville et d’Hinkley Point. En paral­lèle, nous valo­ri­sons les retours d’expérience dans le cadre du pro­jet EPR2 pour la concep­tion des pis­cines du bâti­ment réac­teur et du bâti­ment com­bus­tible. Enfin, aux côtés de nom­breux autres acteurs de la filière nucléaire, nous sommes aus­si mobi­li­sés sur les pro­jets de type SMR, ces réac­teurs modu­laires qui sont en cours de conception. 

Alors que la France a relancé la filière nucléaire sous l’impulsion du Président de la République française, comment vous projetez-vous ? Quelles sont vos ambitions ?

Arte­lia mobi­lise l’ensemble de ses exper­tises et com­pé­tences au ser­vice de ce pro­gramme de relance très ambi­tieux qui vise à étendre la durée de vie des ins­tal­la­tions et du parc exis­tant et à déve­lop­per le nou­veau nucléaire. Grâce à nos retours d’expérience plu­ri­dis­ci­pli­naires, nous sommes en pre­mière ligne pour accom­pa­gner et contri­buer à la réus­site de ces grands pro­jets com­plexes. Pour ce faire, nous nous appuyons sur plus de 4 000 ingé­nieurs et tech­ni­ciens, répar­tis dans une cin­quan­taine d’agences situées sur le ter­ri­toire natio­nal, ce qui nous per­met d’être au plus près des centres d’ingénierie et des projets. 

Grâce à notre pré­sence dans plus de 40 pays, nous nous mobi­li­sons éga­le­ment pour accom­pa­gner la filière nucléaire fran­çaise à l’export. Comme pré­cé­dem­ment men­tion­né, nous sommes déjà impli­qués dans le pro­jet de l’EPR d’Hinkley Point. Nous par­ti­ci­pons aus­si au pro­jet de Size­well. En Inde, où nous sommes éga­le­ment pré­sents, nous avons pris part à deux mis­sions. En paral­lèle, nous sommes ouverts à des oppor­tu­ni­tés en Europe cen­trale, notam­ment en Répu­blique tchèque, où nous dis­po­sons d’une filiale.

Dans cette démarche, quels sont vos enjeux ?

Aujourd’hui, le recru­te­ment repré­sente le prin­ci­pal enjeu de la filière. Dans les dix pro­chaines années, nous esti­mons que celle-ci va contri­buer à créer plus de 100 000 postes. Le nucléaire est un sec­teur qui agrège et com­bine dif­fé­rents métiers, com­pé­tences et exper­tises. Les besoins en matière de recru­te­ment ne cessent d’augmenter. Et à cela s’ajoute la néces­si­té de renou­ve­ler les effec­tifs et de faire mon­ter en com­pé­tences nos ingé­nieurs et nos tech­ni­ciens, alors que nous déve­lop­pons aujourd’hui le nou­veau nucléaire. Arte­lia déploie donc une poli­tique de recru­te­ment très active. 

En paral­lèle, nous ren­for­çons notre pro­gramme de for­ma­tion pour faire mon­ter en com­pé­tences nos col­la­bo­ra­teurs qui opèrent déjà dans la filière, pour inté­grer effi­ca­ce­ment les nou­veaux talents qui nous rejoignent, mais éga­le­ment pour ame­ner d’autres col­la­bo­ra­teurs du groupe sur les métiers du nucléaire. Pour ce faire, nous avons récem­ment déve­lop­pé et mis en place un par­cours de for­ma­tion interne pour les métiers du nucléaire, que nous com­plé­tons régu­liè­re­ment au moyen de nou­veaux modules. 


En bref

Arte­lia est un groupe inter­na­tio­nal mul­ti­dis­ci­pli­naire de conseil, d’ingénierie et de mana­ge­ment de pro­jet dans les sec­teurs de la mobi­li­té, de l’eau, de l’énergie, du bâti­ment et de l’industrie. Fort de 8 900 col­la­bo­ra­teurs, Arte­lia est un acteur de réfé­rence en Europe, avec un chiffre d’affaires de 982 M€ en 2023 et une pré­sence dans plus de 40 pays en Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie Paci­fique et Amé­riques. Arte­lia est déte­nu à 100 % par ses mana­gers et salariés.

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