Assurer la pérennité pour plus de quarante ans
L’investissement « post-Fukushima » devrait peser en France dix milliards d’euros. Il concerne des mesures relatives aux risques naturels, à la défaillance des systèmes de sécurité et à la gestion des accidents graves. Ce « post- Fukushima » s’insère dans un plan encore plus vaste, le « grand carénage EDF ».
Ce programme prévoit cinq milliards d’euros d’investissements par an jusqu’en 2025, afin d’assurer la pérennité du parc nucléaire au-delà de quarante ans. Il s’agit d’améliorer la sûreté en intégrant les retours d’expérience et de donner au parc une nouvelle jeunesse en changeant les gros composants.
REPÈRES
Après Fukushima, certains pays ont été amenés à reconsidérer la part du nucléaire dans leur production énergétique nationale, voire son existence même. La Finlande, la France, le Royaume-Uni, la Pologne et la Suède maintiennent l’option nucléaire. L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Italie et la Suisse décident d’abandonner le nucléaire ou confirment leur désengagement
Stocker les combustibles usés
Parmi les grands projets en cours, on peut citer le redimensionnement du système de dépressurisation entre enceintes des centrales 1 300 MWe. C’est un projet d’ensemblier. Il a démarré récemment par des études d’ingénierie mécanique et de process et se poursuivra jusqu’aux interventions sur le site, qui se dérouleront de 2015 à 2023.
Citons aussi une étude concernant le démantèlement téléopéré de vannes et conduits de ventilation sous fortes radiations (100 mSv/h) pour la centrale de Daiichi à Fukushima. Cette étude, réalisée pour la société japonaise Atox, doit contribuer à la première étape du démantèlement.
Citons encore le développement d’un « rack » (conteneur) de stockage à haute densité pour le combustible usé. Pour sa conception, plusieurs innovations ont fait l’objet de dépôts de brevets. Un prototype à taille réelle a été réalisé, confirmant ses hautes performances en matière de sûreté, de technique et d’adaptabilité, mais aussi sur le plan commercial avec un excellent rapport performances-prix.
Un contrôleur radiologique volant piloté à distance
Cartographier les zones menacées
À Fukushima même, l’accident a fait naître un besoin de cartographie de zones particulièrement étendues et difficiles d’accès. Ainsi a été préparé un concept de contrôleur radiologique volant qui intéresse l’exploitant japonais Tepco.
Cet hélicoptère « drone » est piloté automatiquement à distance. Il est dérivé des travaux effectués depuis 2003 pour cartographier les voiries des sites EDF avec des contrôleurs radiologiques tout-terrain.
Piscine nucléaire ONET