ASSUREUR D’EMPLOIS
Contrairement à ce qui a été dit, on n’a pas peut-être pas encore « tout essayé pour l’emploi » : Bernard Houot propose de créer des entreprises de droit privé et soumises à la concurrence, des « assureurs d’emplois », dont la fonction empruntera à celle de l’intérim et à celle de l’assurance. Les salariés de ces entreprises s’engagent à remplir les missions qui leur seront demandées même si elles les emmènent loin de chez eux ou ne correspondent pas à leurs capacités.
En contrepartie, les « assureurs d’emplois » n’ont pas le droit de les licencier sauf faute grave. Ces entreprises et leurs salariés seront donc dispensés de cotisation d’assurance contre le chômage.
L’État jouera le rôle d’assureur de dernier recours.
En quoi ce système serait-il plus efficace que le système actuel ? Pour deux raisons surtout, selon l’auteur : l’obligation librement consentie faite à l’employé de ces entreprises de remplir les missions qui lui sont demandées ; l’autonomie de gestion de ces entreprises et l’émulation qui naîtront de la concurrence qu’elles se livreront. L’auteur se montre à mon avis assez convaincant sur ces deux points et sur les autres avantages qu’il passe en revue, en s’appuyant sur une intéressante comparaison internationale.
Pourtant, le lecteur s’interroge : ces entreprises ne refuseront-elles pas de recruter les personnes qui ont le plus de mal à trouver un emploi, laissant les « mauvais risques » au système public ? L’auteur répond que l’État pourrait fixer aux employeurs finals des quotas d’embauche pour certaines catégories ciblées de demandeurs d’emplois, ce qui créera une demande à laquelle les « assureurs d’emplois » répondront en recrutant des personnes appartenant à ces catégories. Cela sera-t-il suffisant ?
En tout cas, cet ouvrage facile à lire et petit en taille apporte sur un problème lancinant une idée neuve qui vaut la peine d’être expertisée et mise à l’épreuve.