Au cœur de la science du vivant
Plus jeune, j’aimais les sciences, en particulier les maths et la physique, mais aussi les langues et l’histoire. Je n’avais pas d’idée précise du métier que je voulais exercer.
À ce moment-là, faire une prépa signifiait pour moi relever un défi et pousser les portes qu’ouvrait l’intégration d’une grande école.
Des années décisives
De la prépa, je me souviens bien sûr des soirées et week-ends studieux, des papillons dans le ventre avant les « khôlles » (les interrogations orales), et des moments de découragement.
Je me souviens aussi des loisirs, certes rares mais toujours pleinement vécus, et de moments forts d’amitié. Avec le recul, ces années et les personnes que j’y ai côtoyées ont sans doute été décisives dans la construction de la personne que je suis devenue.
Entre physique et biologie
À l’X, j’ai suivi une spécialisation à l’interface entre la physique et la biologie. Je me suis ensuite peu à peu orientée vers la médecine régénératrice, d’abord par un stage, puis via mon doctorat.
“ Apporter des solutions thérapeutiques pour la réparation des tissus lésés ”
Ce domaine vise à apporter des solutions thérapeutiques pour la réparation des tissus lésés. Ces solutions se caractérisent par l’utilisation de cellules comme « architectes » de la réparation. Ces dernières peuvent intervenir seules (thérapies cellulaires) ou en conjonction avec d’autres éléments de manière à former un tissu (ingénierie tissulaire).
Le domaine de la médecine régénératrice m’a attirée pour plusieurs raisons. Il fait appel à des compétences fortement pluridisciplinaires et ouvre la perspective de thérapies de rupture.
Enfin, il s’agit d’une industrie encore jeune où beaucoup de choses restent à construire.
L’aventure start-up
Aujourd’hui, je m’occupe du pôle produits d’une toute jeune start-up, un métier auquel je ne pensais pas lors de mes études.
Mes activités quotidiennes consistent à participer à la stratégie de l’entreprise et à la définition des axes de développement des produits, à monter des projets et à organiser les équipes associées, à coordonner les différentes activités et à gérer le budget.
Un processus innovant
Nous développons des tissus biologiques à partir de notre technologie propriétaire de bioimpression 3D.
L’impression 3D est un processus additif de fabrication. Elle fonctionne comme l’assemblage d’un Lego, où la structure 3D est obtenue en suivant des plans successifs d’instruction.
On parle ici de bioimpression car les briques élémentaires qui sont manipulées et assemblées contiennent de la matière vivante : des cellules, capables de former ensuite un tissu.
Des applications cosmétiques et pharmaceutiques
Nos tissus bioimprimés sont destinés aux industries cosmétiques et pharmaceutiques pour le test de molécules en laboratoire.
On parle de bioimpression car les briques élémentaires qui sont manipulées et assemblées contiennent de la matière vivante
(Bioimprimante Poietis).
À plus long terme, nous envisageons de créer des tissus qui pourront servir de greffons dans le cadre de thérapies.
Diversifier les modes de pensée
À l’avenir, j’aimerais que mon activité compte une dimension internationale plus importante. Les années que j’ai passées en Allemagne et aux États-Unis pour mes études m’ont appris des modes de pensée et de résolution de problèmes différents de ceux que je connaissais en France.
C’est sans doute ce qui m’a amenée à apprécier autant la diversité et appris à faire travailler ensemble des personnes de cultures ou spécialités différentes.
Enfin, si je devais laisser un message aux jeunes filles en prépa ou préparant le bac, je leur dirais d’oser : croire en leurs capacités et faire preuve de ténacité et de courage.