Au cœur du développement international…
Pouvez-vous présenter RAZEL-BEC ?
RAZEL-BEC est le pôle Travaux Publics du Groupe Fayat, 4e groupe de BTP en France. En 2014, RAZEL-BEC a réalisé un chiffre d’affaires de près de 800 millions d’euros, dont 64 % dans les grands projets. La société est composée de 6 000 collaborateurs permanents hors appoints de personnels locaux pour ses chantiers à l’étranger. De la conception à la réalisation, RAZEL-BEC intervient dans tous les domaines des Travaux Publics : terrassement, routes, ouvrages d’art, génie civil industriel, barrages, travaux souterrains, travaux urbains. Cette expertise multimétiers place RAZEL-BEC au cœur des grands projets de Construction.
Aujourd’hui, quels sont les enjeux relatifs aux grands ouvrages ?
Le contexte actuel de raréfaction des grands projets d’infrastructures en France a conduit l’entreprise à faire le choix d’accroître la part de son activité Export en trouvant de nouveaux territoires en Afrique, et en Asie du Sud Est. Ces zones ont des besoins dans le domaine de l’hydroélectricité et représentent une opportunité pour RAZEL-BEC de mettre en avant son expertise dans les travaux souterrains et les barrages. Pour les barrages en BCR (Béton Compacté au Rouleau), spécialité de la société, les enjeux techniques sont liés au matériel de ce processus industriel : définition du juste besoin, autonomie, fiabilité et performance rapidement atteintes des installations.
Avez-vous quelques exemples de grands ouvrages réalisés dernièrement ?
Parmi les grands projets, nous réalisons la galerie de sécurité du tunnel du Fréjus côté français et italien. Le percement de cette galerie de plus de 13 km de long s’est fait en novembre 2014, et la fin des travaux est prévue en décembre 2016. Ce chantier est piloté par le département Travaux souterrain de RAZEL-BEC, au sein duquel travaillent notamment Alain Besson (04) et Jean- Félix Hubert (05). Il s’agit d’une activité à forte valeur ajoutée, avec des perspectives de croissance intéressantes tant en France (avec les projets du Grand Paris), qu’à l’export. En Algérie, après avoir réalisé le barrage de Koudiat Acerdoune, nous travaillons sur le barrage de Tabellout et sa galerie de transfert de 14 km. Les travaux de ce barrage courbe en BCR (béton compacté au rouleau) de 1 million de m3 sont en cours de finition. Concernant la galerie d’Aïn Sebt, des contraintes géologiques exceptionnelles font que les 9,6 km restant à réaliser (4,4 km sont achevés) doivent être réétudiés et le tracé révisé.
Quelle est votre expérience de l’Afrique, justement ?
Dès 1948, l’entreprise a exporté son savoir-faire de terrassier sur le continent africain et plus particulièrement au Cameroun. Aujourd’hui, nous sommes également identifiés dans le cadre de marchés de génie civil, et plus particulièrement les réhabilitations ou constructions de ponts.
Où se situent vos dernières réalisations sur ce continent ?
En juillet dernier, deux ponts en béton armé et béton précontraint ont été livrés par RAZEL-BEC en Guinée Équatoriale, l’un situé sur la partie insulaire dans la capitale de Malabo, l’autre dans la grande ville portuaire de Bata sur la partie continentale du pays. Le pont de Malabo est un pont en béton précontraint en 2×2 voies et à double travée. Il surplombe une autoroute urbaine et permet la desserte du nouveau port de commerce de Malabo sans perturber le trafic local. Il faut savoir que l’entreprise avait déjà réalisé ce type d’ouvrage au Ghana en 1995⁄1997. Il s’agissait alors du Kanda Overpass, double pont dalle en béton précontraint de 192 m de long à 7 travées continues. L’ouvrage de Bata quant à lui est un pont à poutres en béton armé. Destiné au franchissement d’un cours d’eau, il est similaire à ceux que nous réalisons couramment dans le cadre de nos marchés de travaux routiers en Afrique.
Dans quels autres métiers s’exporte votre expertise ?
Après la réalisation de l’aéroport de Bamako au Mali, et les travaux en cours sur celui de Maputo au Mozambique, le marché de réhabilitation de la piste de l’aéroport international Toussaint Louverture de Port au Prince à Haïti confirme le savoir-faire RAZEL-BEC dans les travaux aéroportuaires à l’international, soit une expertise poussée sur le métier des enrobés.
Qu’en est-il de l’activité en France ?
Pose du dôme du réacteur de recherche nucléaire Jules Horowitz à Cadarache pour le CEA. © Jérôme Cabanel
En France, nous sommes fortement impliqués dans le génie civil industriel et notamment les travaux dans le secteur nucléaire auprès du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). L’entreprise réalise l’ensemble du génie civil des bâtiments et les installations du réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH) à Cadarache, dont la mise en service est prévue en 2017. Ces travaux se déroulent dans un contexte extrèmement exigeant, supervisé par l’Autorité de Séreté Nucléaire (ASN). Le CEA a également attribué le marché CHÉOPS (Circuits et Halls d’Essais des gros composants en Sodium), qui consiste à concevoir et à livrer, clés en main, un hall d’essai sur des boucles de Sodium dans lequel des expérimentations permettront de développer les technologies des futurs réacteurs nucléaires à neutrons rapides.
Dans ce contexte, quelles sont les missions du Département Techniques & Méthodes (DTM) que vous dirigez ?
DTM réalise des études d’avant-projet, d’exécution, de méthodes, de contrôle et d’assistance technique auprès de l’ensemble des entités de RAZEL-BEC dans le domaine du génie civil. Elle a vocation à intervenir sur l’ensemble des chantiers où est présent RAZEL-BEC, que l’entreprise intervienne seule, ou en groupement, qu’elle soit mandataire, cotraitante ou sous-traitante. Elle peut également intervenir pour des chantiers extérieurs si le cadre juridique le permet. Les ouvrages susceptibles d’être étudiés recouvrent l’ensemble des domaines d’intervention de l’entreprise : béton armé et précontraint, charpente métallique, fondations et soutènements, travaux maritimes, voirie et assainissement, et d’une manière générale toutes études de génie civil, d’ouvrages d’art, de travaux souterrains et de réparations d’ouvrages. Selon les besoins des unités opérationnelles, le service Méthodes réalise des prestations de planification/ organisation, la définition de cahier des charges et la conception des ouvrages provisoires nécessaires à la prise d’affaires, à la préparation et à l’exécution du chantier, dans le respect des règles de sécurité du personnel. Il peut également réaliser des missions de réception d’ouvrages provisoires. Ce modèle d’un service intégré regroupant à la fois les activités de bureau d’études et de méthodes est particulièrement efficace pour traiter des chantiers complexes.
LE PONT DU LOM AU CAMEROUN
Dans le cadre du chantier de la route Garoua- Boulaï-Nandéké (RGBN) au Cameroun, RAZEL-BEC a réalisé les travaux routiers, mais aussi quatre ponts et notamment celui du Lom.
Pont à structure mixte (acier/béton) de 150 mètres de long, l’ouvrage présente la particularité d’être construit intégralement par les entreprises du Groupe FAYAT : RAZELCameroun pour le génie civil, PAIMBOEUF pour la charpente métallique et FRANKI-Sénégal pour la réalisation des fondations.
Enfin, comment s’illustre l’innovation au sein de RAZEL-BEC ?
RAZEL-BEC a placé l’innovation au cœur de ses priorités. Pour le génie civil, notamment, l’innovation porte sur les matériaux incorporés à l’ouvrage, la structure proprement dite de l’ouvrage, les méthodes et moyens mis en œuvre pour le réaliser, et les nouvelles technologies. L’effort de recherche constant de RAZEL-BEC se traduit à travers de nombreux brevets, que l’entreprise s’attache à faire évoluer, notamment dans l’activité export. Mais l’innovation se fait aussi au quotidien, en amont des affaires, lorsque l’entreprise propose des variantes lors des appels d’offres, et sur les chantiers, pour faire face aux situations inattendues, géologiques ou contractuelles. Dans le contexte actuel des travaux publics, le maintien d’un savoir-faire technique de pointe est un réel facteur différenciant par rapport à la concurrence.