AU COURRIER : Deux réflexions sur l’énergie
Deux exemples de ce que permet le stockage : les barrages hydroélectriques et les chauffe-eau solaires
Stocker l’énergie électrique
L’énergie électrique fournie par les moyens « alternatifs » au nucléaire et au « thermique » (pétrole, gaz, charbon) ne sera vraiment économique que si est résolu le problème de son stockage à grande échelle. Les batteries actuelles ne peuvent le réaliser de façon économique. Il ne s’agit pas du problème du poids des batteries, qui n’intéresse que le transport routier, mais de l’économie générale de l’énergie électrique : des batteries, mêmes lourdes et encombrantes, qui permettraient de stocker l’énergie à faible coût, autoriseraient des productions intermittentes -, qu’il s’agisse du soleil, du vent, etc. -, transportables à longue distance. Un réseau en haute tension continue, sur de longues distances, est plus économique qu’en alternatif, mais il n’autorise pas les coupures, seul le courant alternatif le permet, il faut donc stocker intermédiairement l’énergie avant de la remettre en circuit sous forme de courant alternatif. On peut donc se dire qu’un programme de recherche à long terme (dizaine d’années), qui coûterait assez peu, en comparaison de la fusion nucléaire par exemple, serait un bon investissement au regard de ce qu’il ouvrirait comme possibilités. Deux exemples de ce que permet le stockage : les barrages hydroélectriques, les chauffe-eau solaires. Je crois savoir que la Chine a un gros programme de recherche sur ce sujet du stockage de l’énergie électrique.
Fabriquer du carburant liquide
Il existe depuis soixante-dix ans un type de procédé inventé en Allemagne par Fischer et Tropsch, qui a fonctionné pendant toute la dernière guerre et qui fonctionne toujours en Afrique du Sud où il fut relancé au moment de l’embargo. Ce procédé donne des hydrocarbures à partir du carbone du charbon et de l’hydrogène du méthane ou du gaz à l’eau ; le coût du baril « d’huile » obtenu est de l’ordre de 50 euros. L’eau est inépuisable à l’échelle de la question, et le charbon est abondant. La seule raison qui s’oppose au développement du procédé est le coût variable du pétrole, encore abondant semble-t-il, et spéculatif. Dans les conditions de marché actuelles toute usine montée risquerait d’être rapidement mise en faillite par la concurrence du pétrole naturel. Mais le coût du procédé met, à long terme, une borne supérieure au prix du pétrole. Il ne s’agit pas d’une spéculation éthérée de ma part, puisque la Chine monte trois usines à partir du procédé Sasol d’Afrique du Sud, qu’aux Émirats il est question de monter un pilote, que les États- Unis firent de même en Virginie dans les années soixante-dix, et que l’Allemagne se réintéresse au procédé, mais en disant qu’il s’agit de partir de « carbone naturel », voulant faire oublier ses réserves de lignites.
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