Au-delà des fractures chrétiennes
Qui ne s’inquiète aujour‑d’hui de la montée des intolérances ? Elles fracturent l’Église catholique, que l’on pouvait croire immunisée par ses valeurs.
Au-delà des fractures chrétiennes, le nouveau livre de Philippe d’Iribarne – on connaît la clairvoyance et la rigueur de ses analyses – jette un éclairage saisissant sur la faille qui menace l’unité du catholicisme. Le livre s’ouvre sur une analyse de la postmodernité et de sa promesse d’un paradis « inclusif » sur terre. Les Lumières nous ont donné foi dans la raison et promis l’égalité future ; la postmodernité y a substitué le dogme d’une égalité immédiate professant que tout que ce qui en écarte relève des méfaits des « dominants ».
Cette nouvelle religion a trouvé un allié dans l’Église catholique qui, dans la nécessaire modernisation portée par Vatican II, rêvait de tolérance et de fraternité. Mais elle a alors oublié que les Évangiles montrent Jésus sans complaisance par rapport à la capacité des humains à errer et se méfiant des faux prophètes. L’auteur passe en revue les influences, multiples et inconscientes, des croyances postmodernes et éclaire en retour les crispations identitaires qui en résultent chez certains. Enfin, il esquisse la voie d’un avenir soucieux de « vérité ».
D’autres domaines sont concernés par les effets paralysants de la logique postmoderne. Pensons à l’enseignement supérieur, où la loi d’airain de l’inclusivité mine sans cesse la valorisation de l’excellence.
Tous les lecteurs épris de vérité – notamment les évêques – devraient se saisir d’Au-delà des fractures chrétiennes pour mieux comprendre l’état du monde et les voies pour surmonter ses clivages.