Au pays de Numérix
La France s’est souvent trouvée à l’avant-garde des innovations scientifiques et de leur utilisation, domaines où les pouvoirs publics ont traditionnellement tenu un rôle important, parfois moteur, par exemple pour rattraper le retard pris pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une exception de taille : Alexandre Moatti montre dans Au pays de Numérix combien nos gouvernants et notre administration sont désarçonnés par les spécificités du numérique, devenu au XXIe siècle une composante essentielle de pratiquement l’ensemble des activités humaines.
Mortifiés par le fait que les produits numériques utilisés dans le monde entier sont presque toujours américains, nos gouvernants ont voulu à plusieurs occasions reproduire dans ce domaine le succès mondial qu’a connu Airbus dans l’aéronautique : ces tentatives ont échoué.
Ne pouvant concurrencer les produits numériques américains, notre pays a alors développé une culture de défiance exagérée à leur égard, parfois au nom d’une prétendue « exception culturelle ».
Effets pervers de cette situation : la réglementation française limite les bénéfices que nous pourrions tirer de l’utilisation du numérique ; de plus, elle a créé et entretient de véritables rentes de situation injustifiées.
En conclusion, Alexandre Moatti souhaite que l’État joue en France un véritable rôle de stratège et mette en place ce que l’auteur appelle « un véritable humanisme numérique », permettant au pays de tirer le meilleur parti possible de ces nouvelles technologies