Avant-propos
Lorsque nos concitoyens sont appelés à dire quelle est la catégorie d’acteurs qui, selon eux, est la principale fauteuse de troubles en matière d’environnement, il est très fréquent – sinon inévitable – de voir arriver « les entreprises » sur la première marche du podium. Certes, les agriculteurs sont rarement oubliés si la question porte spécifiquement sur l’eau, ou les transports s’il s’agit de gaz à effet de serre, mais si la question porte simplement sur « la pollution », le coupable couramment désigné est bien l’industrie, qui non seulement pollue, mais en outre renâclerait de tout son possible dès lors que qui que ce soit entendrait modifier la situation.
Bien entendu, ce numéro n’a en rien pour vocation de proposer sa propre vérité en la matière. Nous avons juste cherché, plus modestement, à éclairer le lecteur sur les outils et méthodes qui sont ou seront à la disposition des entreprises pour gérer leur relation avec l’environnement, et qui ont pour nom éco-conception, rapport environnement, ISO 14 000, engagements volontaires, indicateurs ou encore permis négociables. En quoi consistent ces outils ? Quelles sont leurs finalités ? Peut-on dresser un premier bilan de leurs apports et de leurs limites, et les entreprises qui les utilisent sont-elles plus vertueuses que celles qui ne les utilisent pas ? Enfin comment évoluent les réponses à ces questions selon l’individu qui se les pose ?
C’est à ces quelques interrogations que tentent de s’attaquer les articles qui suivent. Il s’agira bien plus d’ouvrir le débat que de le refermer, tant il est vrai que les interrogations sur le « bon niveau » de prise en compte de l’environnement par les entreprises, les résultats à atteindre, et les outils et méthodes qui permettent d’y parvenir, sont probablement destinés à durer aussi longtemps que l’existence même d’entreprises pour héberger les activités humaines.
Je remercie vivement les auteurs de ces articles pour avoir accepté de nous consacrer un peu de leur temps, qui trouve généralement à s’employer ailleurs sans problème, et j’espère sincèrement que le lecteur trouvera quelque intérêt à la lecture de ces pages.
Comme les neuf éditions qui ont précédé – c’est notre dixième parution ! – l’intégralité de ce numéro peut se retrouver sur notre site www.x‑environnement.org, où le curieux pourra aussi trouver l’annonce des réunions-débats que nous organisons régulièrement, voire adhérer au groupe s’il en a l’audace.
Très bonne lecture à tous.