Avec Homaio, investissez dès aujourd’hui dans la décarbonation de l’Europe !
Le marché des quotas d’émissions européens offre l’opportunité unique aux investisseurs d’allier performance financière à un impact réel sur les émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2023, Homaio rend accessible ce marché aux investisseurs privés et familiaux. Valentin Lautier, fondateur de Homaio, plante pour nous le décor de cet univers méconnu et nous en dit plus sur ce marché, ses caractéristiques et ce qui en fait une nouvelle classe d’actifs séduisante. Rencontre.
Crédit carbone, compensation d’émissions de gaz à effet de serre, permis carbone, quota d’émission sont autant de concepts techniques et différents qu’il faut bien distinguer avant de se lancer dans une démarche d’investissement. Qu’en est-il concrètement ?
Il existe essentiellement deux marchés qui sont différents, mais très souvent confondus. D’une part, le marché des crédits carbone ou marché volontaire, qui est un marché de financement de projets de compensation ou d’évitement d’émissions de gaz à effet de serre. Cette compensation ou cet évitement est réalisé entre deux agents économiques indépendants qui vont s’échanger un crédit carbone. C’est donc essentiellement un marché de gré à gré.
D’autre part, il y a le marché des quotas d’émission, sur lequel Homaio opère. Concrètement, les quotas d’émission sont les unités d’échange, négociables et transmissibles, d’un marché réglementaire. Ces marchés sont mis en place par des juridictions, dont l’Union européenne, pour plafonner les émissions de gaz à effet de serre de secteurs économiques assujettis, et progressivement diminuer ce plafond. En Europe, cela concerne près de 40 % des émissions européennes. Parmi les industries concernées, on retrouve notamment les énergéticiens, les cimentiers, les métallurgistes, les avionneurs, les transporteurs maritimes, les producteurs de papier, de carton, de sucre…
Concrètement, les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre doivent à la fin de chaque année restituer à l’Union européenne un nombre de quotas d’émission équivalent à leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour les obtenir, les entreprises concernées peuvent les acheter auprès de la Commission européenne, qui représente le marché primaire, ou les acquérir auprès d’autres acteurs assujettis. Ce marché organisé entre la Commission européenne, qui fixe l’offre, et les acteurs assujettis, qui forment la demande, représentent 1 000 milliards d’euros de volume d’échanges par an et couvre plus de 1 milliard de tonnes de CO2.
Dites-nous en plus sur l’organisation de ce marché et sa structuration.
À l’origine de la mise en place de ce marché, on retrouve la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau européen. Chaque année, l’Union européenne émet un nombre de permis équivalent au plafond d’émission qu’elle a fixé. Ces permis sont négociables et transmissibles, ils ont donc un prix. Cela permet d’attribuer un prix aux émissions, car un quota est équivalent à une tonne de CO2 émise. De manière schématique, à chaque fois qu’un industriel émet une tonne de CO2 dans l’atmosphère, il doit s’acquitter du coût d’un permis carbone. Chaque année, le plafond d’émission est revu à la baisse et le prix du permis carbone augmente en conséquence. Ce système a ainsi un effet incitatif visant à accélérer l’investissement des industriels dans des solutions de décarbonation. C’est le moteur de la décarbonation industrielle en Europe depuis 20 ans.
L’acquisition des permis carbone par les industries assujetties passe par une vente aux enchères sur une plateforme d’échange dédiée, European Energy Exchange (EEX). C’est le marché primaire, c’est-à-dire l’achat directement auprès de la Commission européenne, qui est l’émetteur. Il existe également un marché secondaire organisé qui met en relation les différents acteurs. L’essentiel du volume a lieu sur le marché secondaire. Un peu comme pour les actions cotées.
Le marché des permis carbone concerne plus de 11 000 sites industriels au travers de l’Europe et plusieurs centaines de compagnies aériennes et de transport maritime. En 2023, il a généré plus de 40 milliards d’euros de recettes pour la Commission européenne. Ces recettes ont été redistribuées aux États membres pour le financement de leur politique de transition énergétique et climatique. Elles ont également alimenté les fonds de modernisation et d’innovation, ainsi que le fond social du climat.
Quels sont les facteurs qui influencent le prix des permis carbone ?
Comme sur tout marché, le prix est influencé par l’offre et la demande. L’offre a la particularité d’être fixée en quantité limitée par la Commission européenne avec une trajectoire de réduction prévisible. Cette réduction progressive de l’offre crée les conditions d’appréciation du cours des quotas sur le long terme. D’ailleurs, les quotas d’émission européenne se sont appréciés de
25 % par an en moyenne au cours des 10 dernières années.
La volatilité à court terme provient de la fluctuation de la demande. Celle-ci dépend de l’activité industrielle donc de la conjoncture macroéconomique, mais aussi de la consommation énergétique des ménages, et donc de la météo. Enfin, le prix des matières premières influence également le mix énergétique, et donc la demande en quotas d’émission. Par exemple, quand le gaz est trop cher, les énergéticiens vont se tourner vers le charbon, qui est deux fois plus émissif pour une même quantité d’énergie produite, ce qui va entraîner une hausse de la demande des quotas d’émission et, in fine, du prix.
Quels sont les acteurs que l’on peut retrouver sur ce marché ?
Depuis sa création en 2005, ce marché s’est financiarisé et sophistiqué. On retrouve ainsi de nombreux intermédiaires et acteurs financiers, comme des banques, des courtiers, des investisseurs. C’est un marché de professionnels, et plus récemment d’institutionnels. Jusque-là, il n’était pas accessible aux investisseurs individuels, privés et familiaux. Nous avons créé Homaio afin que ce marché leur soit accessible.
Dans cet écosystème, quel est donc votre positionnement ?
Notre mission est de donner la possibilité aux investisseurs privés de combiner performance financière et impact réel sur les émissions. Au fil de nos recherches, nous nous sommes rendu compte que les quotas d’émission sont des actifs financiers qui, par construction, associent rendement et impact. Ce sont des actifs déflationnistes, donc disponibles en quantité limitée, ce qui entraîne une augmentation des prix dans le temps.
Ce sont également des mécanismes très efficaces pour réduire rapidement et massivement les gaz à effet de serre dans les juridictions qui les implémentent. Depuis le lancement des permis carbone en 2005, l’Europe a ainsi enregistré une baisse des émissions des industriels assujettis de l’ordre de 47 %.
Sur ce marché qui reste complexe, à quoi faut-il être plus particulièrement vigilant ?
Les quotas d’émission sont un investissement risqué. Il y a une forte volatilité à court terme. Il est primordial d’être précautionneux et mesuré dans sa démarche d’investissement et de bien s’informer et se documenter avant de se lancer. En parallèle, il faut aussi garder à l’esprit que c’est un marché qui s’apprécie sur des temps longs et dont les paramètres dépendent des choix et de la continuité du soutien politique de la Commission européenne.
Selon vous, comment ce marché va-t-il poursuivre son évolution ?
Le marché va continuer à s’étendre en Europe avec un élargissement des secteurs économiques qui vont y être assujettis. L’objectif de cette démarche est que la couverture des marchés carbone européens passe de 40 à 80 % des émissions dans les années qui viennent, avec différentes mesures qui vont venir se superposer. À une échelle internationale, il y a également de plus en plus de systèmes d’échange de quotas d’émission qui se structurent. À date, on en recense une quarantaine qui couvrent à peu près 10 milliards de tonnes de CO2, soit environ 20 % des émissions mondiales. De plus en plus de pays grands émetteurs comme l’Inde, la Turquie, l’Indonésie ou encore le Brésil travaillent, par ailleurs, à la mise en place de leurs propres marchés.
En Europe, nous nous attendons à une hausse continue du prix en cohérence avec les ambitions politiques de décarbonation de l’Union européenne. Pour maximiser l’effet incitatif de cette démarche en faveur de la décarbonation, le prix doit continuer de croître. Au cours des dernières, les énergéticiens ont notamment fortement décarboné la production d’électricité, car le coût marginal de réduction de leurs émissions était au même niveau que le coût du carbone. Pour que la décarbonation soit appréhendée comme l’alternative la plus intéressante et pertinente pour un métallurgiste, un cimentier ou un transporteur maritime, la hausse du coût des permis carbone doit donc se poursuivre !
Les projections des différents acteurs du marché indiquent un prix avoisinant 150 euros à horizon 2030 et 200 euros d’ici 2035. Cela correspond à une croissance annualisée de l’ordre de 12 % à 16 %.
Dans cette continuité, comment vous projetez-vous ?
Actuellement, nous nous adressons aux investisseurs privés et familiaux qui disposent d’un certain patrimoine et qui cherchent à allouer une partie de leur portefeuille à des actifs ayant un impact réel sur les trajectoires de décarbonation. Si nous couvrons aujourd’hui uniquement le marché européen, notre objectif est d’élargir notre périmètre d’action à d’autres marchés. Enfin, sur le plus long terme, nous souhaitons accompagner et servir une plus large clientèle avec des tickets d’investissement plus faibles dans une logique universaliste et démocratique afin que chacun puisse, à son niveau, aiguiller les capitaux privés vers des produits d’investissement ayant un impact réel sur la décarbonation !