Avec Homaio, investissez dès aujourd’hui dans la décarbonation de l’Europe !

Avec Homaio, investissez dès aujourd’hui dans la décarbonation de l’Europe !

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Valentin LAUTIER

Le mar­ché des quo­tas d’émissions euro­péens offre l’opportunité unique aux inves­tis­seurs d’allier per­for­mance finan­cière à un impact réel sur les émis­sions de gaz à effet de serre. Depuis 2023, Homaio rend acces­sible ce mar­ché aux inves­tis­seurs pri­vés et fami­liaux. Valen­tin Lau­tier, fon­da­teur de Homaio, plante pour nous le décor de cet uni­vers mécon­nu et nous en dit plus sur ce mar­ché, ses carac­té­ris­tiques et ce qui en fait une nou­velle classe d’actifs sédui­sante. Rencontre.

Crédit carbone, compensation d’émissions de gaz à effet de serre, permis carbone, quota d’émission sont autant de concepts techniques et différents qu’il faut bien distinguer avant de se lancer dans une démarche d’investissement. Qu’en est-il concrètement ? 

Il existe essen­tiel­le­ment deux mar­chés qui sont dif­fé­rents, mais très sou­vent confon­dus. D’une part, le mar­ché des cré­dits car­bone ou mar­ché volon­taire, qui est un mar­ché de finan­ce­ment de pro­jets de com­pen­sa­tion ou d’évitement d’émissions de gaz à effet de serre. Cette com­pen­sa­tion ou cet évi­te­ment est réa­li­sé entre deux agents éco­no­miques indé­pen­dants qui vont s’échanger un cré­dit car­bone. C’est donc essen­tiel­le­ment un mar­ché de gré à gré.

D’autre part, il y a le mar­ché des quo­tas d’émission, sur lequel Homaio opère. Concrè­te­ment, les quo­tas d’émission sont les uni­tés d’échange, négo­ciables et trans­mis­sibles, d’un mar­ché régle­men­taire. Ces mar­chés sont mis en place par des juri­dic­tions, dont l’Union euro­péenne, pour pla­fon­ner les émis­sions de gaz à effet de serre de sec­teurs éco­no­miques assu­jet­tis, et pro­gres­si­ve­ment dimi­nuer ce pla­fond. En Europe, cela concerne près de 40 % des émis­sions euro­péennes. Par­mi les indus­tries concer­nées, on retrouve notam­ment les éner­gé­ti­ciens, les cimen­tiers, les métal­lur­gistes, les avion­neurs, les trans­por­teurs mari­times, les pro­duc­teurs de papier, de car­ton, de sucre…

Concrè­te­ment, les prin­ci­paux sec­teurs émet­teurs de gaz à effet de serre doivent à la fin de chaque année res­ti­tuer à l’Union euro­péenne un nombre de quo­tas d’émission équi­valent à leurs émis­sions de gaz à effet de serre. Pour les obte­nir, les entre­prises concer­nées peuvent les ache­ter auprès de la Com­mis­sion euro­péenne, qui repré­sente le mar­ché pri­maire, ou les acqué­rir auprès d’autres acteurs assu­jet­tis. Ce mar­ché orga­ni­sé entre la Com­mis­sion euro­péenne, qui fixe l’offre, et les acteurs assu­jet­tis, qui forment la demande, repré­sentent 1 000 mil­liards d’euros de volume d’échanges par an et couvre plus de 1 mil­liard de tonnes de CO2.

Dites-nous en plus sur l’organisation de ce marché et sa structuration. 

À l’origine de la mise en place de ce mar­ché, on retrouve la volon­té de réduire les émis­sions de gaz à effet de serre au niveau euro­péen. Chaque année, l’Union euro­péenne émet un nombre de per­mis équi­valent au pla­fond d’émission qu’elle a fixé. Ces per­mis sont négo­ciables et trans­mis­sibles, ils ont donc un prix. Cela per­met d’attribuer un prix aux émis­sions, car un quo­ta est équi­valent à une tonne de CO2 émise. De manière sché­ma­tique, à chaque fois qu’un indus­triel émet une tonne de CO2 dans l’atmosphère, il doit s’acquitter du coût d’un per­mis car­bone. Chaque année, le pla­fond d’émission est revu à la baisse et le prix du per­mis car­bone aug­mente en consé­quence. Ce sys­tème a ain­si un effet inci­ta­tif visant à accé­lé­rer l’investissement des indus­triels dans des solu­tions de décar­bo­na­tion. C’est le moteur de la décar­bo­na­tion indus­trielle en Europe depuis 20 ans.

L’acquisition des per­mis car­bone par les indus­tries assu­jet­ties passe par une vente aux enchères sur une pla­te­forme d’échange dédiée, Euro­pean Ener­gy Exchange (EEX). C’est le mar­ché pri­maire, c’est-à-dire l’achat direc­te­ment auprès de la Com­mis­sion euro­péenne, qui est l’émetteur. Il existe éga­le­ment un mar­ché secon­daire orga­ni­sé qui met en rela­tion les dif­fé­rents acteurs. L’essentiel du volume a lieu sur le mar­ché secon­daire. Un peu comme pour les actions cotées.

Le mar­ché des per­mis car­bone concerne plus de 11 000 sites indus­triels au tra­vers de l’Europe et plu­sieurs cen­taines de com­pa­gnies aériennes et de trans­port mari­time. En 2023, il a géné­ré plus de 40 mil­liards d’euros de recettes pour la Com­mis­sion euro­péenne. Ces recettes ont été redis­tri­buées aux États membres pour le financement de leur poli­tique de tran­si­tion éner­gé­tique et cli­ma­tique. Elles ont éga­le­ment ali­men­té les fonds de moder­ni­sa­tion et d’innovation, ain­si que le fond social du climat. 

Quels sont les facteurs qui influencent le prix des permis carbone ? 

Comme sur tout mar­ché, le prix est influen­cé par l’offre et la demande. L’offre a la par­ti­cu­la­ri­té d’être fixée en quan­ti­té limi­tée par la Com­mis­sion euro­péenne avec une tra­jec­toire de réduc­tion pré­vi­sible. Cette réduc­tion pro­gres­sive de l’offre crée les condi­tions d’appréciation du cours des quo­tas sur le long terme. D’ailleurs, les quo­tas d’émission euro­péenne se sont appré­ciés de
25 % par an en moyenne au cours des 10 der­nières années.

La vola­ti­li­té à court terme pro­vient de la fluc­tua­tion de la demande. Celle-ci dépend de l’activité indus­trielle donc de la conjonc­ture macroé­co­no­mique, mais aus­si de la consom­ma­tion éner­gé­tique des ménages, et donc de la météo. Enfin, le prix des matières pre­mières influence éga­le­ment le mix éner­gé­tique, et donc la demande en quo­tas d’émission. Par exemple, quand le gaz est trop cher, les éner­gé­ti­ciens vont se tour­ner vers le char­bon, qui est deux fois plus émis­sif pour une même quan­ti­té d’énergie pro­duite, ce qui va entraî­ner une hausse de la demande des quo­tas d’émission et, in fine, du prix.

Quels sont les acteurs que l’on peut retrouver sur ce marché ? 

Depuis sa créa­tion en 2005, ce mar­ché s’est finan­cia­ri­sé et sophis­ti­qué. On retrouve ain­si de nom­breux inter­mé­diaires et acteurs finan­ciers, comme des banques, des cour­tiers, des inves­tis­seurs. C’est un mar­ché de pro­fes­sion­nels, et plus récem­ment d’institutionnels. Jusque-là, il n’était pas acces­sible aux inves­tis­seurs indi­vi­duels, pri­vés et fami­liaux. Nous avons créé Homaio afin que ce mar­ché leur soit accessible.

Dans cet écosystème, quel est donc votre positionnement ? 

Notre mis­sion est de don­ner la pos­si­bi­li­té aux inves­tis­seurs pri­vés de com­bi­ner per­for­mance finan­cière et impact réel sur les émis­sions. Au fil de nos recherches, nous nous sommes ren­du compte que les quo­tas d’émission sont des actifs finan­ciers qui, par construc­tion, asso­cient ren­de­ment et impact. Ce sont des actifs défla­tion­nistes, donc dis­po­nibles en quan­ti­té limi­tée, ce qui entraîne une aug­men­ta­tion des prix dans le temps.

Ce sont éga­le­ment des méca­nismes très effi­caces pour réduire rapi­de­ment et mas­si­ve­ment les gaz à effet de serre dans les juri­dic­tions qui les implé­mentent. Depuis le lan­ce­ment des per­mis car­bone en 2005, l’Europe a ain­si enre­gis­tré une baisse des émis­sions des indus­triels assu­jet­tis de l’ordre de 47 %.

Sur ce marché qui reste complexe, à quoi faut-il être plus particulièrement vigilant ?

Les quo­tas d’émission sont un inves­tis­se­ment ris­qué. Il y a une forte vola­ti­li­té à court terme. Il est pri­mor­dial d’être pré­cau­tion­neux et mesu­ré dans sa démarche d’investissement et de bien s’informer et se docu­men­ter avant de se lan­cer. En paral­lèle, il faut aus­si gar­der à l’esprit que c’est un mar­ché qui s’apprécie sur des temps longs et dont les para­mètres dépendent des choix et de la conti­nui­té du sou­tien poli­tique de la Com­mis­sion euro­péenne.

Selon vous, comment ce marché va-t-il poursuivre son évolution ? 

Le mar­ché va conti­nuer à s’étendre en Europe avec un élar­gis­se­ment des sec­teurs éco­no­miques qui vont y être assu­jet­tis. L’objectif de cette démarche est que la cou­ver­ture des mar­chés car­bone euro­péens passe de 40 à 80 % des émis­sions dans les années qui viennent, avec dif­fé­rentes mesures qui vont venir se super­po­ser. À une échelle inter­na­tio­nale, il y a éga­le­ment de plus en plus de sys­tèmes d’échange de quo­tas d’émission qui se struc­turent. À date, on en recense une qua­ran­taine qui couvrent à peu près 10 mil­liards de tonnes de CO2, soit envi­ron 20 % des émis­sions mon­diales. De plus en plus de pays grands émet­teurs comme l’Inde, la Tur­quie, l’Indonésie ou encore le Bré­sil tra­vaillent, par ailleurs, à la mise en place de leurs propres marchés. 

En Europe, nous nous atten­dons à une hausse conti­nue du prix en cohé­rence avec les ambi­tions poli­tiques de décar­bo­na­tion de l’Union euro­péenne. Pour maxi­mi­ser l’effet inci­ta­tif de cette démarche en faveur de la décar­bo­na­tion, le prix doit conti­nuer de croître. Au cours des der­nières, les éner­gé­ti­ciens ont notam­ment for­te­ment décar­bo­né la pro­duc­tion d’électricité, car le coût mar­gi­nal de réduc­tion de leurs émis­sions était au même niveau que le coût du car­bone. Pour que la décar­bo­na­tion soit appré­hen­dée comme l’alternative la plus inté­res­sante et per­ti­nente pour un métal­lur­giste, un cimen­tier ou un trans­por­teur mari­time, la hausse du coût des per­mis car­bone doit donc se poursuivre !

Les pro­jec­tions des dif­fé­rents acteurs du mar­ché indiquent un prix avoi­si­nant 150 euros à hori­zon 2030 et 200 euros d’ici 2035. Cela cor­res­pond à une crois­sance annua­li­sée de l’ordre de 12 % à 16 %.

Dans cette continuité, comment vous projetez-vous ? 

Actuel­le­ment, nous nous adres­sons aux inves­tis­seurs pri­vés et fami­liaux qui dis­posent d’un cer­tain patri­moine et qui cherchent à allouer une par­tie de leur por­te­feuille à des actifs ayant un impact réel sur les tra­jec­toires de décar­bo­na­tion. Si nous cou­vrons aujourd’hui uni­que­ment le mar­ché euro­péen, notre objec­tif est d’élargir notre péri­mètre d’action à d’autres mar­chés. Enfin, sur le plus long terme, nous sou­hai­tons accom­pa­gner et ser­vir une plus large clien­tèle avec des tickets d’investissement plus faibles dans une logique uni­ver­sa­liste et démo­cra­tique afin que cha­cun puisse, à son niveau, aiguiller les capi­taux pri­vés vers des pro­duits d’investissement ayant un impact réel sur la décarbonation !

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