Avere-France : l’association représentative de la mobilité électrique en France

Avere-France : l’association représentative de la mobilité électrique en France

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Antoine HERTEMAN

L’association natio­nale pour le déve­lop­pe­ment de la mobi­li­té élec­trique, l’Avere-France, pro­meut l’électromobilité depuis 1978. Avec l’accélération du déploie­ment de l’électromobilité et son rôle stra­té­gique dans la tran­si­tion vers une mobi­li­té et, in fine, un monde moins car­bo­né, l’association se mobi­lise pour appor­ter une vision et une infor­ma­tion fiable à toutes les par­ties pre­nantes de cet éco­sys­tème. Elle est aus­si en pre­mière ligne pour accom­pa­gner les démarches et ini­tia­tives notam­ment publiques en faveur de la mobi­li­té élec­trique. Expli­ca­tions d’Antoine Her­te­man, son président.

Pouvez-vous nous présenter l’association et vos adhérents ?

L’Avere-France, l’association natio­nale pour le déve­lop­pe­ment de la mobi­li­té élec­trique, a été créée en 1978, une époque où la mobi­li­té élec­trique en était encore à ses pré­mices. Dès le départ, son ambi­tion a été de fédé­rer et de repré­sen­ter l’ensemble des com­po­santes de l’électromobilité dans les domaines indus­triel, com­mer­cial, ins­ti­tu­tion­nel et asso­cia­tif afin de pro­mou­voir l’utilisation des véhi­cules élec­triques et hybrides rechargeable. 

Aujourd’hui, l’Avere-France regroupe plus de 250 adhé­rents en France, des entre­prises et des acteurs issus de dif­fé­rents éco­sys­tèmes cou­vrant l’intégralité de la chaîne de la valeur : des construc­teurs et des équi­pe­men­tiers, des éner­gé­ti­ciens et des dis­tri­bu­teurs d’énergie, des opé­ra­teurs de mobi­li­té, des ins­tal­la­teurs de solu­tions de recharge, des acteurs de la main­te­nance, des orga­nismes ins­ti­tu­tion­nels (asso­cia­tions, écoles, recherche), des cabi­nets de conseil, des banques, des com­pa­gnies d’assurance, ain­si que des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales et des syn­di­cats d’énergies…

“Aujourd’hui, l’Avere-France regroupe plus de 250 adhérents en France, des entreprises et des acteurs issus de différents écosystèmes couvrant l’intégralité de la chaîne de la valeur : des constructeurs et des équipementiers, des énergéticiens et des distributeurs d’énergie, des opérateurs de mobilité, des installateurs de solutions de recharge, des acteurs de la maintenance, des organismes institutionnels (associations, écoles, recherche), des cabinets de conseil, des banques, des compagnies d’assurance, ainsi que des collectivités territoriales et des syndicats d’énergies… ”

Asso­cia­tion mul­ti-sec­to­rielle, elle couvre éga­le­ment toutes les mobi­li­tés élec­triques sauf le domaine de l’aéronautique : véhi­cules, poids lourds, uti­li­taires, deux roues, bus, fer­ro­viaire, bateau. 

Comment cet engagement se traduit-il ? Quelles sont vos missions ? 

Notre action s’articule autour de quatre axes :

  • Pro­mou­voir la mobi­li­té élec­trique auprès de dif­fé­rents publics : élus, ins­ti­tu­tions, entre­prises, grand public…) ;
  • Infor­mer l’ensemble des par­ties pre­nantes et les uti­li­sa­teurs au tra­vers de la dif­fu­sion d’informations objec­tives, fiables et à valeur ajoutée ;
  • Défendre des posi­tions favo­rables au déve­lop­pe­ment de la mobi­li­té élec­trique et les inté­rêts com­muns des acteurs de cet écosystème ;
  • Repré­sen­ter la diver­si­té des acteurs de l’écosystème de la mobi­li­té élec­trique dans leur complémentarité ;
  • Fédé­rer tous les acteurs de la mobi­li­té électrique.

Dans cette démarche, l’Avere-France s’appuie sur des valeurs fortes : l’indépendance et la fia­bi­li­té des tra­vaux qu’elle pro­duit et dif­fuse ; la trans­pa­rence dans son mode de fonc­tion­ne­ment et ses actions ; l’engagement et l’agilité de ses membres et de ses équipes.

Vous menez différents travaux qui donnent lieu à des publications : baromètres, guides, livres blancs… Quelles sont les principales ? 

En effet ! Au tra­vers de ces diverses publi­ca­tions, nous assu­rons notre mis­sion d’information auprès de nos adhé­rents et du grand public. 

Nous pro­dui­sons le baro­mètre des imma­tri­cu­la­tions de véhi­cules neufs depuis 2018, ain­si que le baro­mètre de la recharge que nous cosi­gnons avec le minis­tère de la Tran­si­tion éner­gé­tique. Ce tra­vail col­la­bo­ra­tif avec les auto­ri­tés et les pou­voirs publics per­met d’apporter une infor­ma­tion com­plète, fiable et trans­pa­rente à tous. Au-delà, la publi­ca­tion men­suelle de ces baro­mètres nous per­met de suivre l’évolution de l’électromobilité et d’avoir une cer­taine visi­bi­li­té sur le déve­lop­pe­ment de la mobi­li­té élec­trique grâce à dif­fé­rents indi­ca­teurs sur la qua­li­té, la dis­po­ni­bi­li­té et le prix de la recharge que nous par­ta­geons avec les pou­voirs publics. En paral­lèle, nous fai­sons aus­si évo­luer le péri­mètre de nos baro­mètres afin d’être au plus près de la réa­li­té ; nous allons ain­si lan­cer pro­chai­ne­ment le baro­mètre sur les véhi­cules élec­triques d’occasion.

“Nous produisons le baromètre des immatriculations de véhicules neufs depuis 2018, ainsi que le baromètre de la recharge que nous cosignons avec le ministère de la Transition énergétique.”

Nous publions aus­si des guides qui sont des ouvrages de réfé­rence qui ont été pen­sés et rédi­gés pour appor­ter des élé­ments de réponse concrets aux publics qu’ils visent pour objec­ti­ver et éclai­rer leurs prises de déci­sion. Les deux prin­ci­paux sont : le guide bus élec­trique qui a voca­tion à accom­pa­gner les col­lec­ti­vi­tés et les pro­fes­sion­nels dans la tran­si­tion éner­gé­tique de leurs flottes ain­si qu’un guide des­ti­né aux copro­prié­tés qui a vocation à faci­li­ter l’installation des bornes de recharge. Nous avons pré­vu de mettre à jour pro­chai­ne­ment le guide des­ti­né aux copropriétés. 

Enfin, nous publions des livres blancs afin de par­ta­ger avec notre éco­sys­tème nos prises de posi­tion et les résul­tats de nos études sur des sujets comme le déve­lop­pe­ment de la charge intel­li­gente des véhi­cules élec­triques, le maillage territorial…

Baromètre de l'AVERE - France

Au cœur de vos sujets d’intérêts, on retrouve la mobilité électrique qui est un vecteur clé de la réussite de la transition écologique et environnementale de notre pays. À ce stade, quel bilan dressez-vous ? Quels sont les freins qui persistent ? les axes d’amélioration ?

En matière d’électromobilité, la dyna­mique est lan­cée. Sur les véhi­cules par­ti­cu­liers, qui sont un indi­ca­teur clé de la mobi­li­té de manière géné­rale, 15 % des nou­velles voi­tures sont 100 % élec­trique et plus de 8 % sont des hybrides rechar­geables. Sur les véhi­cules indus­triels (poids lourds, trac­teurs, bus, cars…), la dyna­mique est en cours de lan­ce­ment. Des efforts res­tent donc à faire pour accé­lé­rer cette tran­si­tion vers l’électromobilité.

Plus que des freins au déploie­ment de la mobi­li­té élec­trique, je par­le­rai plu­tôt d’actions à mettre en place pour accom­pa­gner ce chan­ge­ment d’échelle : l’information, l’offre et l’infrastructure. Sur les voi­tures neuves par­ti­cu­lières, 15 % sont 100 % élec­triques contre 13 % en 2022, 10 % en 2021 et 7 % en 2020. Il y a clai­re­ment une ten­dance à la hausse. Mais dans cette pro­gres­sion, l’enjeu va donc être de pou­voir tou­cher un public élargi.

“L’Avere-France pilote le programme Advenir dans le cadre des certificats d’économie d’énergie (CEE) du ministère de la Transition écologique en lien avec l’ADEME. Ce programme s’articule autour de deux volets : Advenir Infrastructures et Advenir Formations.”

Chaque année, on recense 2 mil­lions de voi­tures neuves imma­tri­cu­lées et 6 mil­lions de voi­tures d’occasion qui sont ache­tées. Le par­ti­cu­lier achète la moi­tié des voi­tures neuves et 100 % des voi­tures d’occasion. Pour le mar­ché du neuf, l’objectif fixé est 100 % de véhi­cules élec­triques à hori­zon 2035, alors que le mar­ché de l’occasion n’existe pas encore. Dans cette conti­nui­té, il s’agit aus­si de s’assurer d’avoir une offre en moyen de trans­port qui couvre l’ensemble des besoins, ce qui n’est clai­re­ment pas le cas aujourd’hui. Pre­nons encore une fois l’exemple des voi­tures par­ti­cu­lières. En France, le plus gros du mar­ché est com­po­sé des seg­ments A et B (les cita­dines moyennes poly­va­lentes), or cette offre en 100 % n’existe pas encore pour le moment. Nous allons pro­chai­ne­ment dif­fu­ser avec AAA Data une étude sur le mix de l’offre de véhi­cules neufs.

Au-delà se pose aus­si la ques­tion de l’infrastructure de recharge. Pour déve­lop­per cette infra­struc­ture de recharge, il y a un enjeu d’accompagnement dans la durée. Sur les recharges publiques, les opé­ra­teurs inves­tis­seurs doivent aujourd’hui surin­ves­tir pour répondre à une demande qui a voca­tion à croître rapi­de­ment. Et il en est de même pour les recharges pri­vées avec la néces­si­té d’accompagner les par­ti­cu­liers dans le temps long. 

Vous êtes aussi partie prenante de nombreuses initiatives, comme le programme Advenir dans le cadre des certificats d’économie d’énergie (CEE) du ministère de la Transition écologique en lien avec l’ADEME. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

L’Avere-France pilote le pro­gramme Adve­nir dans le cadre des cer­ti­fi­cats d’économie d’énergie (CEE) du minis­tère de la Tran­si­tion éco­lo­gique en lien avec l’ADEME. Ce pro­gramme s’articule autour de deux volets. Adve­nir Infra­struc­tures finance le déploie­ment d’infrastructures de recharge par­tout en France. Depuis sa créa­tion, en 2016, Adve­nir Infra­struc­tures a aidé au finan­ce­ment de plus de 100 000 points de recharge (publics et pri­vés). Face au suc­cès ren­con­tré, le pro­gramme a été recon­duit jusqu’en 2025. Pour l’installation de bornes en voi­rie, les aides allouées aux col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales peuvent atteindre jusqu’à 18 000 euros par point de recharge. Il existe aus­si des aides Adve­nir très ciblées comme par exemple pour équi­per les pro­fes­sion­nels de l’Automobile et la recharge au dépôt des poids-lourds.

“Avec le développement de la mobilité électrique et l’augmentation du nombre d’acteurs positionnés ou impactés, notre mission consiste à mieux fédérer l’ensemble des parties prenantes et nos adhérents, à continuer à produire et à mettre à leur disposition une information fiable, lisible et facilement accessible.”

Adve­nir For­ma­tions se concentre, quant à lui, sur la sen­si­bi­li­sa­tion et la for­ma­tion à la mobi­li­té élec­trique des par­ti­cu­liers, des élus et des acteurs locaux ain­si que des pro­fes­sion­nels de l’immobilier. Dans cette démarche, nous avons, par exemple, mis en place le stand Elec­tric Box, un espace péda­go­gique dédié à la mobi­li­té élec­trique qui a été déployé au Mon­dial de l’Auto 2022 et plus récem­ment lors de la Foire de Paris en avril et mai 2023, et au salon de l’Automobile de Lyon fin sep­tembre 2023.

Guide de l'AVERE France : Comment électrifier sa flotte de véhicules ?

Quelle est votre actualité ?

L’Avere-France contri­bue à plu­sieurs réflexions impor­tantes autour de la mobi­li­té élec­trique : l’évolution du bonus pour qu’il soit plus repré­sen­ta­tif de l’aspect éco­lo­gique des véhi­cules, le lea­sing à 100 € qui vise à démo­cra­ti­ser l’accès à la mobi­li­té électrique…

Nous tra­vaillons aus­si sur la ques­tion du maillage du ter­ri­toire qui est un sujet à la croi­sée de la ges­tion des flux, de la ren­ta­bi­li­té et de l’investissement. Il y a aus­si la ques­tion du sto­ckage des éner­gies renou­ve­lables étant don­né que la bat­te­rie peut ser­vir de lien de sto­ckage pour le renou­ve­lable. Tou­jours au niveau de la bat­te­rie se pose aus­si la ques­tion de la fin de vie de la bat­te­rie et sa pos­sible uti­li­sa­tion comme bat­te­rie de sto­ckage. Enfin, nous com­men­çons aus­si à réflé­chir à la struc­tu­ra­tion du mar­ché de l’occasion qui devrait com­men­cer à se déve­lop­per dans les 4 à 5 ans à venir. 

Alors que la transition environnementale s’accélère, comment voyez-vous votre rôle évoluer ?

Avec le déve­lop­pe­ment de la mobi­li­té élec­trique et l’augmentation du nombre d’acteurs posi­tion­nés ou impac­tés, notre mis­sion consiste à mieux fédé­rer l’ensemble des par­ties pre­nantes et nos adhé­rents, à conti­nuer à pro­duire et à mettre à leur dis­po­si­tion une infor­ma­tion fiable, lisible et faci­le­ment acces­sible. Et pour rele­ver ce défi, nous pou­vons comp­ter sur l’engagement et la mobi­li­sa­tion de notre équipe com­po­sée d’une ving­taine de personnes !


Les travaux de l’Avere-France

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