Bachelors 2020 : que sont-ils devenus ?
Nos lecteurs ont suivi année après année les étudiants de la première promotion du programme Bachelor, lancé en 2017 (voir les JR nos 725 – 728 – 739 et 755). Une fois diplômés, que sont-ils devenus ?
Sur soixante-quatre diplômés, cinquante-sept poursuivent des études supérieures, un petit nombre ayant choisi de plutôt poursuivre un projet personnel ou d’entrer directement dans la vie active. Sur ces cinquante-sept, trente ont choisi de rester en France, dont le plus gros contingent (dix) dans les écoles de l’IP Paris, dont deux qui ont intégré le cursus ingénieur de l’X, mais aussi cinq à la rue d’Ulm, trois à HEC, etc. Les vingt-sept autres ont été acceptés dans des universités étrangères d’excellence, comme Cambridge, Oxford, le MIT, l’EPFL ou UCL… et avec un engouement particulier pour l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ), puisque ce sont sept étudiants qui l’ont choisie. Au total, on en retrouve vingt dans des universités du Top 40 du QS World University Rankings. Nous sommes très fiers de ces résultats !
Sur les cinquante-sept qui poursuivent en Université, les plus nombreux sont en informatique (douze), puis en physique (neuf), puis en master en management (sept), mathématiques (six) et en sciences des données (cinq)…
Quels sont les enseignements tirés de ce premier cycle complet ?
Les étudiants de la première promotion se sont montrés très positifs et ont été moteurs dans les améliorations à apporter au programme. Cette collaboration a permis d’introduire davantage de flexibilité dans un programme très intense. Les étudiants des promotions suivantes bénéficient ainsi de leurs retours constructifs.
Nous nous sommes aussi rendu compte qu’ils attendaient beaucoup de nous pour les aider dans leurs choix d’orientation, que ce soit pour le choix de leurs parcours pendant la scolarité ou pour leurs choix après la sortie. Outre l’équipe de conseil pédagogique dédiée à leur orientation, nous nous sommes dotés d’un doyen pour renforcer le pilotage académique du cycle, en la personne de Patrick Le Tallec (73), professeur à l’X.
Avez-vous vu changer la physionomie des promotions depuis trois ans ?
Absolument : par exemple, la proportion d’étudiants internationaux (binationaux) est montée maintenant à 80 %, en partant de 66 % la première année. De même, le taux de féminisation se maintient entre 30 % et 40 %, et a même atteint 43 % à la rentrée 2020. Mais c’est aussi le volume des promotions qui a fortement augmenté : nous sommes partis de 64 diplômés la première année, et arrivons maintenant à 114 inscrits en 1re année, pour viser peut-être 135 l’an prochain !
Je suppose que la crise sanitaire a eu un impact sur la vie de ces promotions.
Bien sûr ! Bien des choses ont dû être adaptées, dans l’organisation, l’approche pédagogique ou encore la vie de campus. Ainsi, on n’a pas pu organiser les activités de cohésion en début de scolarité, comme la journée à Houlgate qui permettait aux étudiants de mieux se connaître. Mais les étudiants sont quand même présents sur le campus, avec des contraintes sanitaires strictes, évidemment. Les examens se passent en « présentiel ». Ils ont même pu organiser – en virtuel – la traditionnelle fête que nous faisons chaque année vers Thanksgiving. Ils ont organisé un concert (toujours virtuel…) il y a quelques semaines, à l’initiative du Music Committee, constitué d’étudiants des trois années.
Dès la première rentrée, nous avions mis en place un dispositif d’accompagnement individualisé, en recrutant une conseillère pédagogique par année d’études. Les étudiants bénéficient aussi d’un fort soutien de la DFHM en termes de coaching et d’encadrement liés à la vie de campus. Et ce dispositif s’est révélé être une force dans la situation que nous connaissons actuellement.
Pour nous, la plus belle satisfaction a été de constater que nos étudiants ont vraiment eu de très belles offres pour intégrer les plus grandes universités à la fin de leur parcours, ce qui confirme l’excellence académique du programme.
Que sont devenus les Bachelors ?
Agathe de Vulpian
La dernière fois (JR n° 755), nous avions rencontré Agathe confinée dans sa famille en Normandie. Nous l’avons retrouvée cette année… toujours confinée en Normandie ! Mais la donne a changé : elle a intégré la prestigieuse université de Cambridge, où elle prépare un master en machine learning, qu’elle veut appliquer à la recherche d’optimisation des flux dans les transplantions d’organes. « Dès le début, je voulais aller étudier à Cambridge. Je n’ai donc pas hésité, même si j’étais aussi admise à Zurich (ETHZ). » Malheureusement, la Covid-19 sévit aussi à Cambridge et, après un premier trimestre sur place, les étudiants qui le pouvaient ont été priés de rester chez eux après les vacances de Noël : retour à la case confinement et distanciel… Le Bachelor de l’X ? « Une expérience extraordinaire : la qualité de l’enseignement nous a largement ouvert les portes des universités les plus cotées. Et puis, ce sont de nombreux très bons copains pour la vie, dans la promo, mais aussi dans la promo suivante et aussi avec les X, avec qui nous avons tissé de nombreux liens. »
Phoebe Macdonald
Phoebe, elle, est à Oxford, au Mansfied College où elle prépare un master en économie. Elle aussi n’a eu que l’embarras du choix, étant admise aussi à l’École d’économie de Paris et à Cambridge. Elle aussi est confinée, mais sur place à Oxford. « Le Bachelor de l’X a été un vrai plus au moment de présenter nos candidatures. Cela a fait une vraie différence ! » La scolarité sur le plateau a été un moment exaltant, malgré – ou grâce à – l’aspect expérimental du programme : « J’ai beaucoup aimé le fait de participer au lancement d’un nouveau programme. »
Michael Chan
Michael Chan est chinois, actuellement à l’EPFL où il prépare un master en sciences des données. Lui aussi, sans être vraiment confiné, est au régime des cours à distance. « Le Bachelor m’a vraiment bien préparé pour ce master : bien sûr les connaissances acquises, mais je retrouve ici des méthodes de travail, des relations avec les professeurs très similaires à celles du Bachelor. » Il envisage peut-être de continuer par un doctorat.
Raymond Diab
Raymond Diab, Belge-Libanais, a rejoint le MIT, et a entrepris un cursus en vue d’un doctorat en physique (fusion nucléaire). Lui aussi est en « distanciel », mais peut quand même aller au labo régulièrement. « Le Bachelor m’a surtout permis de faire de nombreuses expériences de recherche : j’ai pu faire des stages au LLR (Laboratoire Leprince-Ringuet), puis au LULI (Laboratoire pour l’utilisation des lasers intenses) et enfin un échange en astrophysique à l’ETHZ. L’environnement offert par le Bachelor sur le camus de l’X est exceptionnel pour ça. »