Bitcoin et monnaies décentralisées : technologie, adoption et enjeux
L’invention de Bitcoin en 2008 parachevait les recherches de nombreux informaticiens et cryptographes pour concevoir un système monétaire autonome, autorégulé et opéré en mode pair à pair, sans banque centrale.
Les unités monétaires qui circulent sur le réseau Bitcoin présentent des caractéristiques bien particulières : transférables immédiatement via Internet, divisibles à l’infini, vérifiables instantanément, non confiscables, créées en quantité strictement limitée à 21 millions.
Grâce à ces propriétés uniques, Bitcoin continue à se développer tant sur le plan de l’adoption que sur le plan technologique.
Les détenteurs de Bitcoin et autres cryptomonnaies sont aussi nombreux en 2023 que les utilisateurs d’Internet en 1999. Selon une étude du Boston Consulting Group datée de 2022, 4 % de la population mondiale posséderait des cryptomonnaies, soit environ 300 millions d’individus. Le nombre d’utilisateurs devrait atteindre un milliard en 2030.
« Les détenteurs de Bitcoin et autres cryptomonnaies sont aussi nombreux en 2023 que les utilisateurs d’Internet en 1999. »
Sur le front technologique, un développement de masse suppose la capacité de gérer, comme les grands réseaux de paiement par carte bancaire, des dizaines de milliers de transactions par seconde.
Ainsi un protocole complémentaire a été inventé dès 2015, Lightning, permettant des paiements instantanés en bitcoin sans compromettre la décentralisation et sans limite de capacité de traitement.
En tant que logiciel libre, Bitcoin tire sa force de sa décentralisation et de sa transparence. Sa décentralisation l’exempte de tout point de passage obligé, de sorte que la défaillance d’un point de présence ou d’un validateur ne peut avoir d’impact significatif. Son code source ouvert (open source) peut être scruté, mis à jour et testé par des milliers d’experts en sécurité informatique et en moyens de paiement. Il affiche ainsi un taux de disponibilité proche de 100 %, bien supérieur à celui des réseaux centralisés.
Un outil nouveau aussi puissant suscite bien des questions : ne facilite-t-il pas le blanchiment et l’évitement des sanctions internationales ? Pourquoi le « minage » des blocs de transaction s’appuie-t-il sur l’utilisation intensive de l’énergie électrique ?
Ce dossier n’a d’autre ambition que d’apporter des éclairages sous différents angles (technique, économique et financier) des implications de Bitcoin, de provoquer la réflexion et de poser les bases d’un débat apaisé sur le futur de la monnaie, dans une économie intermédiée par le numérique et l’intelligence artificielle.
Commentaire
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Bitcoin et autres « cryptomonnaies », je n’ai pas envie d’aller plus loin, l’emploi d’un langage inapproprié m’indique que le dossier ne peut être que biaisé et confus, même s’il contient d’intéressants développements. Je doute qu’y figure mention des premiers développements des jetons électroniques aux Pays-Bas dans les années 1990, de la position de la Banque centrale néerlandaise sur la « blockchain » vers 2010, ou encore un rappel sur les SEL (on en parlait déjà dans les années 1990).
J’admire les entrepreneurs qui font de l’argent sur quelque chose qui est une parfaite illustration de la vacuité dans le domaine financier : de la spéculation à l’état pur. Après tout, je ne m’intéresse depuis 1996 qu’à la sécurisation et à l’assurabilité des transactions financières de bout en bout (B2B).