Bulletin numéro 17 de la SABIX
1) Cette livraison est consacrée à deux fonds d’archives dont la bibliothèque de l’École a reçu récemment le dépôt : ceux de Louis Leprince-Ringuet et d’André Danzin.
L’éditorial souligne l’importance pour un grand pays de son histoire industrielle, distincte de l’histoire des sciences ou des techniques, car plus large et s’intégrant dans l’histoire générale. Cette importance commence à être reconnue au-delà du cercle des historiens et il faut souhaiter que le retard soit peu à peu comblé par rapport à des pays comme les États-Unis d’Amérique ou le Royaume-Uni.
2) Le fonds du professeur Louis Leprince-Ringuet reste ainsi groupé et peut dès maintenant être consulté par les chercheurs à la bibliothèque de l’École à Palaiseau. Une période de près de soixante ans est couverte. Des aspects fort divers de la vie scientifique y sont évoqués, les activités – elles-mêmes diverses – de L. Leprince-Ringuet ayant été exercées à l’École polytechnique (où il a créé le Laboratoire de physique nucléaire des hautes énergies), au Collège de France, à l’Académie des sciences, au Commissariat à l’énergie atomique et au Centre européen de recherche nucléaire (Genève).
Le bulletin n° 17 de la SABIX rend compte d’ailleurs de la célébration le 3 avril dernier à l’École du quatre-vingt-seizième anniversaire de Monsieur Louis Leprince-Ringuet. On y trouve le texte des interventions de six personnalités et de la sienne propre.
3) Le fonds d’André Danzin (X 39), lui, intéresse directement l’histoire industrielle, puisqu’il livre les archives d’un homme dont l’essentiel de la carrière, avec une continuité exemplaire, a été consacré à la Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF) de 1943 à 1972 (fusion de la CSF avec la Compagnie française Thomson-Houston (CFTH ou Thomson).
Ce fonds ne sera pas seulement précieux pour ceux qui étudieront le rôle du groupe CSF – rôle qui, à vrai dire, a commencé avec la SFR dès avant la Guerre de 1914 –, mais aussi pour ceux qui voudront approfondir les relations entre secteurs public et privé, entre un grand groupe privé et la puissance publique.
Le travail considérable de dépouillement des documents, indispensable pour aboutir à un fonds d’archives exploitable, est dû en partie à François Jacq (X 86), le jeune ingénieur des Mines qui a consacré une thèse aux Pratiques scientifiques, formes d’organisation et conceptions politiques de la Science dans la France d’après-guerre, 1944–1962 (École nationale supérieure des Mines de Paris, 1996). L’article consacré dans ce bulletin n° 17 par François Jacq à la CSF au travers du fonds d’archives d’André Danzin donne une représentation schématique, mais très claire, de cette aventure industrielle.
Le sujet est vaste – et plus encore si l’on veut couvrir la période 1910–1972. Aussi bien les travaux ici mentionnés ne peuvent prétendre à le traiter de façon complète et approfondie. Je signale à cette occasion qu’une jeune chartiste travaille actuellement à une thèse dans un esprit un peu différent, thèse qui n’épuisera pas non plus le sujet.
J’encourage les lecteurs de La Jaune et la Rouge à adhérer à la SABIX (auprès du secrétariat, à la bibliothèque de l’École polytechnique – 91128 Palaiseau cedex – tél. : 01.69.33.40.42). La cotisation annuelle (150 F) inclut l’abonnement au bulletin. Devient membre bienfaiteur une personne physique à partir de 500 F de cotisation, une personne morale à partir de 1 000 F.