L’X me faisait rêver, et en même temps, je n’avais pas une vocation d’ingénieur technique très affirmée
Comment le choix de faire Polytechnique s’est-il réalisé ?
L’X me faisait rêver, et en même temps, je n’avais pas une vocation d’ingénieur technique très affirmée. J’étais bonne élève en maths et physique mais j’étais aussi passionnée de littérature, de langues étrangères et de musique et hésitais avec une carrière de pianiste.
L’intégration de l’X relève donc selon moi du hasard. Le côté sportif m’attirait spécialement.
Mon service militaire très international a été l’occasion de côtoyer des milieux très différents. L’ouverture de tous les possibles à l’X est vraiment grisant !
Être une femme a‑t-il changé la perception de vos souvenirs à l’X ?
Nous étions en effet une minorité, 23 filles dans ma promo sur 300 étudiants. Nous étions donc très repérées ! Aujourd’hui, lorsque je croise des anciens de ma promo, eux se souviennent de nous mais la réciproque n’est pas forcément vraie.
J’ai toujours pensé être chouchoutée mais n’ai jamais eu le sentiment que cela me pesait. J’ai un très bon souvenir de mes années d’études.
La quête de l’autonomie par le travail est-elle pour vous la clé de la place de la femme dans nos sociétés ?
Mes amies commerciales issues d’HEC arrêtaient davantage de travailler que celles polytechniciennes. C’était étonnant. Statistiquement, beaucoup arrêtaient de travailler au bout de 4 ou 5 ans pour s’occuper de leurs enfants.
EN BREF
Le groupe Caisse des Dépôts est un groupe public, investisseur de long terme au service de l’intérêt général et du développement économique du pays.
Créateur de solutions durables, il invente en permanence de nouvelles manières d’appuyer les politiques publiques nationales et locales.
Parmi mes amies polytechniciennes, pratiquement aucune n’a fait ce choix. En tant que maman, j’encourage mes filles à avoir un bagage qui puisse leur permettre de choisir et de gagner ainsi leur indépendance.
C’est également ce que j’essaye de faire au sein de la Caisse des Dépôts où nous soutenons la promotion des femmes via le club Alter-égales. Il existe deux catégories de femmes, celles qui aident les autres et celles qui s’évertuent à rester les happy few.
J’ai toujours souhaité appartenir à la première ! Madeleine Albright disait : « Il y sûrement une place en enfer pour les femmes qui n’aident pas les autres femmes ».