Le temps de la vérité
Le bandeau de ce livre porte la mention Carlos Ghosn parle. De quoi parle-t-il ?
D’abord de son dernier séjour au Japon, où il espère ne plus mettre les pieds, entre son arrestation le 19 novembre 2018 et son évasion le 30 décembre 2019. Le lecteur a droit à une minutieuse description du système judiciaire japonais, comparé à celui de l’URSS sous Staline, l’assassinat excepté : pas de présomption d’innocence, aucun témoin à décharge, difficultés de communication avec l’extérieur.
Ensuite, de ce qu’il estime être la principale cause de l’attaque menée contre lui par la justice japonaise : la répartition du pouvoir au sein de l’alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi. Les Japonais ont dû accepter la position dominante de Renault en son sein, représentée par Carlos Ghosn, qui a redressé Nissan dans le passé. Cette situation est d’autant plus difficile pour lui que les représentants de l’État français au sein du CA de Renault sont plus préoccupés par des considérations politiques que par des avantages industriels. Il évoque également son salaire et ses dépenses somptuaires, dignes, selon lui, de son statut de grand patron d’une grande entreprise internationale.
Enfin, il consacre plusieurs pages à la situation de l’industrie automobile avec un tour du monde : États-Unis, Brésil, Maroc, Europe, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Chine, Corée et Japon. Il justifie son choix de la voiture électrique pour Renault par la complexité technique de la voiture hybride et le retard vis-à-vis du leader mondial Toyota.
Les auteurs ont pris soin de ne pas utiliser la première personne, ce qui permet une certaine distanciation et évite que le livre soit un simple plaidoyer pro domo.