C’était bien chez Flora, on y retournera
Très vite ce fut aux Olivades, la première « affaire » de notre hôte, à Paris, dans une ambiance purement provençale que nous nous retrouvions. Tous se remémorent avec émotion sa Barigoule, son fondant au chocolat accompagné de sa boule de sorbet à la lavande.
Flora redoute habitude et lassitude : elle quitta l’avenue de Ségur pour un nouveau concept, plaçant la barre toujours plus haut, elle emmena les 83 avenue George‑V, aux Saveurs de Flora. Les camarades, toujours fidèles, gagnaient, eux aussi, galons ou étoiles, parfois bedaine, la gourmandise accompagnant l’exigence gustative. Flora affûtait son talent, la carte restant élégante, féminine et raffinée. La promo y conviait volontiers confrères, partenaires professionnels, des potes, continuant de s’y retrouver pour des soirées gourmandes, joviales et bien arrosées. Tous les prétextes étant les meilleurs pour aller se délecter chez Flora Mikula.
Aujourd’hui c’est boulevard Richard- Lenoir que Flora nous attend. À présent, elle nous propose le gîte avec le couvert et l’affluence est déjà là. Deux espaces s’articulent autour d’un zinc rétro où Raphaël, son mari, dirige la fosse d’orchestre. D’un côté le bistrot chaleureux et traditionnel, de l’autre, la salle élégante et jolie à la fois dans son bleu lumineux.
L’ambiance, très actuelle, très colorée, mais avec la touche féminine qu’apporte la nuée d’assiettes au mur, les fleurs fraîches et de conviviales tables en bois. Flora ne nous accueille plus seulement dans son restaurant, mais aussi dans sa maison.
Pas de doute, nous sommes bien dans l’office d’un chef, un chef qui a de la poésie au coeur. L’ouverture directe sur la cuisine, via le passeplat, nous laisse participer à la vie du restaurant et apporte du rythme, de l’ambiance. Flora, en cantatrice chevronnée, donne le ton et régale nos palais. Des trouvailles sympathiques, les gourmandises du brunch dominical, succulentes tapas servies en pyramide ; une sophistication alliée à une élégante simplicité qui rend le lieu agréable.
Flora, mi-avignonnaise, mi-polonaise, nous a habitués aux merveilles de la cuisine provençale ; ici, dans cet élément qu’elle a voulu plus personnel, elle laisse libre cours à ses envies sans pour autant trahir ses sources. Du croustillant, du sucré, du surprenant, accords colorature de saveurs du Midi, légumes et viandes, avec des condiments orientaux, par exemple, donnent à cette nouvelle partition une interprétation dans l’humeur du temps.
Moi aussi, j’ai dégusté ma petite madeleine : Crostini de sardines comme une pissaladière, petits farcis provençaux au coulis de poivrons, crème de thym, fondant doux-amer comme le passé qui me revient, plus fort et plus vif. On y retrouve toutes les qualités, tous les ingrédients que cette artiste au caractère bien trempé marie avec fantaisie. Petit regret, pour une vieille de la vieille comme moi, c’est de n’avoir ingurgité que par les yeux le lièvre à la royale ou les saint-jacques rôties beurre d’amande et mousseline de céleri. On ne peut pas tout avoir, j’ai eu le chant, la musique, le rythme, les envolées et même les trémolos.
Il y a fort à penser qu’en allant dîner à l’Auberge Flora, vous aurez tout cela. En outre, vous y rencontrerez un camarade. Ce ne sera pas la seule surprise, Flora vous suggère également sa « surprise en 6 plats ». Pour ceux qui ont quitté la Capitale, Flora a livré quelques- unes de ses recettes dans un bel ouvrage : faute de grives… Et pour ceux qui aiment y revenir, des chambres ravissantes, thématiques, les y attendent à la même adresse.
D’autres promotions ont leur magnan de prédilection, alors merci de me le faire savoir, je me précipite volontiers pour en tâter !
2 Commentaires
Ajouter un commentaire
un excellent article
Bravo pour ce sympathique article sur ce chef Flora qui change des récréations mathématiques. je le note 5/5
Un lieu très agréable où l’on
Un lieu très agréable où l’on prend plaisir à déguster un brunch entre amis ! Merci pour ce précieux conseil !