Cette Chine qui n’existe plus
Marcel Cassou a mis à profit le confinement pour écrire son onzième livre. Ce n’est pas le Sahara, qui l’a inspiré, mais la Chine dont il dévoile une connaissance remarquable. Cette Chine qui n’existe plus est un recueil de souvenirs accumulés au cours d’une centaine de voyages. Responsable du financement de projets à l’étranger, il nous livre une analyse qui illustre l’évolution de l’économie chinoise.
En 1979, Deng Xiaoping a lancé son fameux slogan : « Il est bon de s’enrichir. » C’est alors que Marcel Cassou fait son premier voyage. La Chine le reçoit avec la déférence que les milliards de sa banque inspirent à ses dirigeants. On lui a réservé une suite dans l’une des plus prestigieuses Guest Houses où il découvre un confort et un service très relatifs mais surtout… qu’il y est en résidence surveillée. Pas de téléphone et pour ainsi dire pas de possibilité de sortie. Mais tout se passe bien : sa banque signera vite ses premiers contrats et il nouera beaucoup d’amitiés fidèles.
Vingt-deux années plus tard, l’ambiance a bien changé : finies les Guest Houses, remplacées par les meilleures chaînes mondiales. Les interlocuteurs ont abandonné les cols Mao. Les amateurs des débuts sont devenus des spécialistes qui n’ont presque plus rien à apprendre de l’Occident. Mais la Chine reste l’empire du Milieu. Marcel Cassou décrit divers épisodes vécus tout au long de cette évolution, mettant en jeu aussi bien des représentants du plus haut sommet de l’État que quelques personnages étonnants de la société « civile ». Un court essai (90 pages) écrit d’une main alerte, et que quiconque s’intéresse à l’histoire récente de la Chine se doit de lire.