Chaire d’enseignement-recherche X‑Thales
La conférence de presse du mercredi 22 septembre a permis aux journalistes de rencontrer, au Centre d’accueil de la presse étrangère, à la Maison de Radio France, à Paris, trois des principaux créateurs de la chaire “ Ingénierie des systèmes complexes ”. Denis Ranque, le PDG du groupe Thales, a d’abord expliqué comment, en matière de sécurité, la sophistication des technologies et la diversification des acteurs entrant en jeu avaient amené son groupe à faire face à de nouveaux besoins qui nécessitent aujourd’hui une formation spécifique.
Yannick d’Escatha, président du Conseil d’administration de l’X (également président du CNES, Centre national d’études spatiales), a indiqué qu’en répondant à cette demande émanant d’un industriel, l’X renforçait ses relations avec le monde de l’entreprise, démarche qui s’inscrit dans la réforme X2000 et le développement du campus de l’École.
Daniel Krob, chercheur au LIX et enseignant de l’École, a expliqué que la chaire s’articulerait principalement autour d’un mastère prévu pour la rentrée 2005, c’est-à-dire une formation en deux ans ouverte aux X pour leur fin de cursus mais aussi à d’autres étudiants français et étrangers.
M. Krob a précisé le sujet de cette chaire : la notion d’ingénierie renvoie à l’industrie ; le terme de système suppose une interdépendance entre plusieurs éléments ; quant à la complexité, elle est liée à l’existence de plusieurs sous-systèmes et à une transversalité de disciplines. Concrètement, la chaire aura trois champs d’études : les transports (trafic aérien…), l’équipement (chaînes de fabrication…) et les systèmes d’information (systèmes à dominante logiciel…).
L’après-midi, au ministère de la Recherche, dans l’amphi Poincaré de l’ancienne école à Paris, un colloque était organisé sur le thème des “Systèmes industriels complexes”. Il a été ouvert par Patrick Devedjian. Le ministre de l’Industrie s’est félicité du développement du plateau de Saclay, sur lequel le gouvernement mise dans sa politique de pôles de compétitivité : pour lui, la naissance de la chaire est un symbole d’autant plus exemplaire dans ce développement qu’elle porte sur un sujet interdisciplinaire.
Plusieurs industriels ont ensuite pris la parole : Gilles Michel (PSA), Niel Ransom (Alcatel) et Dominique Vernay (Thales) ont montré, chacun dans leur domaine, à quel point les systèmes complexes faisaient partie de leur quotidien. Daniel Krob s’est ensuite exprimé pour présenter la chaire au public de l’amphi comme il l’avait fait le matin aux journalistes.
Puis quatre intervenants ont abordé la question de la maîtrise des systèmes industriels complexes. Gérard Berry (INRIA) a présenté avec humour et efficacité les difficultés de la croissante “ numérisation du monde ”. Dominique Bolignano (Trusted Logic) a évoqué les enjeux de la sécurité informatique. Riadh Cammoun (CEA) a discuté du développement prodigieux dans notre vie quotidienne des systèmes à logiciels prépondérants. Alain Bloch (HEC) s’est réservé la question du facteur humain, à la fois source de dysfonctionnement et ressource créatrice.
Yannick d’Escatha et Denis Ranque ont conclu l’un après l’autre sur l’opportunité que représente cette collaboration entre l’X et Thales, l’X ayant une tradition pluridisciplinaire propice à former à la complexité, Thales renforçant par ce partenariat sa compétitivité sur un sujet précis au moment où la concurrence internationale se fait de plus en plus menaçante.
Dans son discours de clôture, le ministre de la Recherche, François d’Aubert, a confirmé ces idées, insistant sur la montée de l’Asie et sur la nécessité pour y faire face d’associer entreprises et établissements d’enseignement dans des pôles de compétitivité : “ Les alliances permettent de gagner la bataille de la recherche et de la technologie. ”