Changer Bercy pour changer la France
Dans son court pamphlet Changer Bercy pour changer la France, Bernard Zimmern n’a pas de ces pudeurs. Dès le sous-titre, il annonce la couleur Les riches sont la solution, pas le problème.
Il commence par une démolition en règle du best-seller de Thomas Piketty, sous une avalanche de chiffres et de statistiques, et continue en énonçant quelques évidences de mauvais goût : ce sont les entreprises qui créent l’emploi utile ; avant d’être grande, une entreprise doit être moyenne, et avant d’être moyenne, elle doit être petite ; pour qu’il y ait du travail (de l’emploi), il faut du capital (et réciproquement) ; sans capitalistes, et donc sans liberté de devenir riche, pas de création d’emplois.
Il faut donc que les « pauvres », s’ils sont entreprenants, aient un réel espoir de devenir millionnaires, et que les millionnaires aient un réel espoir de devenir milliardaires. S’en prendre aux riches, c’est in fine tuer l’emploi.
Ce qui manque le plus en France, ce sont les business angels, des entrepreneurs qui ont accumulé assez de fortune et conservé assez de passion pour tomber amoureux de jeunes projets et y risquer de leur poche quelques centaines de milliers d’euros, tout en apportant leur expérience pour les aider à passer de l’état d’idée à celui de jeune pousse candidate au capital-risque.
Encore faut-il que leurs poches soient suffisamment garnies, ce que Bercy s’acharne à empêcher quelle que soit la couleur du gouvernement, préférant transférer l’argent vers des constructions étatiques qui ne pourront jamais remplacer l’alchimie de passion et d’expérience qu’incarnent les business angels.
Bernard Zimmern raconte ses confrontations sur ce sujet avec la poignée de fonctionnaires qui décident souverainement de taxer tel ou tel, sur fond d’idéologie égalitaire marxisante et d’ignorance économique soigneusement entretenue par l’enseignement académique.
À lire toutes affaires cessantes.