CHASSEUR D’OMBRES
Il n’est pas courant dans ces colonnes de parler d’un roman d’espionnage. C’est que Chasseur d’ombres a été écrit par un scientifique, avec une longue expérience de l’entreprise, y compris dans ses aspects militaro-industriels, sujet fort propice à imaginer des actions de renseignement.
Construits autour du même et truculent personnage, en fait deux romans, basés sur deux inventions (destructions) convoitées par des groupes terroristes.
Bien sûr la vraisemblance technologique n’est pas de mise, mais ces inventions ne heurtent pas les principes de la physique : les métastables atomiques existent, pourquoi pas les métastables nucléaires ?
Mais le véritable intérêt est ailleurs, dans l’analyse de situations industrielles : de « Custo-Laser », entreprise naissante, issue d’une idée, torpillée par un tribunal de commerce aux vues étroites, à la multinationale « Battle-Star », plus préoccupée de préséances nationales et de rentabilité financière que de révolution technologique, et que la logique comptable va livrer à un mystérieux acquéreur, en fait complice des terroristes !
Certains aphorismes sur les relations entre administration – actionnariat – gestion technique sont dignes de Barenton confiseur du regretté Detœuf !
Mais ces romans n’ont pas vocation à être des recueils de philosophie industrielle ! Un vrai polar ne se conçoit pas sans quelques belles espionnes, et celui-ci n’échappe pas à la règle.
S’y ajoutent des descriptions bien vivantes des lieux, avec leurs ambiances particulières, comme celles de Dubaï ou de Palerme, où l’auteur a séjourné, toujours à l’écoute des cultures locales, et comme il le dit : « La Sicile a inventé la Renaissance à Monreale…»