“Choisir le gaz, c’est aussi choisir l’avenir”
Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de biogaz et de méthanisation. De quoi s’agit-il ?
Le biogaz, un gaz 100 % renouvelable est produit localement notamment à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets fermentescibles. Après épuration, il atteint le même niveau de qualité que le gaz naturel et peut donc être injecté dans les réseaux dont GRDF est le principal gestionnaire en France.
On l’appelle alors biométhane, un gaz vert, qui sert à chauffer, cuisiner et peut également être utilisé comme carburant (BioGNV) afin d’offrir une solution économique et écologique pour le transport de marchandises et de personnes.
Dans le cadre de la Transition Énergétique, quels sont les enjeux qui découlent du développement de la méthanisation ?
Nous sommes convaincus que le gaz vert représente l’avenir du gaz car il permet de réduire les émissions de CO₂ et tendre vers l’objectif de neutralité carbone fixé par l’État. Le biométhane permet d’augmenter la part d’énergie renouvelable dans les consommations d’énergies et accroître la proportion de carburant d’origine renouvelable dans les transports.
Il contribue à l’ancrage d’une économie circulaire pour les territoires et favorise le développement d’une agriculture durable et pérenne économiquement en créant des emplois non-délocalisables directs.
En 2030, on estime que près de 50 000 exploitants agricoles pourraient être concernés par la méthanisation.
L’émergence du biométhane apporte une solution vertueuse pour le traitement et la valorisation des déchets. La production de biogaz génère également un coproduit appelé digestat. Engrais organique naturel, il peut être épandu sur les terres agricoles et se substitue ainsi aux engrais minéraux d’origine fossile.
Enfin, la production de gaz renouvelable sur notre territoire en substitution d’importation permet d’améliorer la balance commerciale de notre pays en renforçant son indépendance énergétique.
En tant que distributeur de gaz, comment vous positionnez-vous par rapport à ce sujet ?
GRDF se mobilise pour favoriser l’injection de biométhane dans le réseau de distribution et pour fédérer la filière professionnelle. Il est important de souligner qu’en plus des externalités positives déjà évoquées, le développement du gaz vert ne nécessite pas d’investissements massifs en matière d’infrastructure de réseau mais une série d’adaptations techniques ciblées au service d’une gestion décentralisée et digitalisée.
Un ensemble de facteurs qui rendent cette énergie déjà compétitive alors que la filière est jeune. Le prix des énergies fossiles va fortement augmenter, notamment avec la montée en puissance de la contribution climat énergie ; la décarbonation est un réel choix de société et le gaz renouvelable une opportunité.
Quelles sont vos perspectives ?
Le dynamisme de la filière et le potentiel de développement de la méthanisation dans notre pays, conforte l’ambition que GRDF porte d’injecter, d’ici à 2030, 30 % de gaz renouvelable dans le réseau.
Nous avons présenté avec l’ADEME une étude intitulée « Vers un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ? ». Cette étude détaillée définit des perspectives claires et concrètes qui pourraient permettre d’atteindre 100 % de gaz renouvelable en 2050.
Chez GRDF, nous sommes convaincus de l’importance du gaz dans le mix énergétique français et de sa place incontournable pour permettre le succès de la transition énergétique.
Nous souhaitons que la future Programmation Pluriannuelle de l’Énergie donne une place plus importante au biométhane du fait de son potentiel.
Fixer un objectif de 50 TWh d’injection en 2028 constituerait un signal politique déterminant pour le développement de cette filière exemplaire de l’économie circulaire.