Claude Beaumont (X47) un mineur passionné des sciences de la terre
Décédé le 9 novembre 2023, Claude Beaumont a consacré toute sa carrière aux recherches géologiques et minières, tout d’abord au sein du BGRM dont il est devenu directeur général, puis dans le secteur privé.
Claude est né le 26 février 1928 à Mulhouse. Ses parents enseignants s’installent à Nice en 1937. Il étudie au lycée du Parc-Impérial et au lycée Masséna. Admis major à l’X, il en sortira également major. De ce fait il fait partie de la délégation française chargée de remettre la Légion d’honneur à l’Académie militaire de West Point. Puis il passe un an à l’université de l’Illinois où il obtient son Master of Sciences. Il y rencontre sa future épouse Monique, une étudiante bénéficiaire comme lui du programme des bourses Fulbright. De retour à l’École des mines de Paris, il se découvre une passion pour la géologie et les sciences de la terre. Il en fera sa carrière.
À la tête du BGRM
En 1953, Claude Beaumont entre au Bureau de recherches géologiques, qui deviendra le Bureau de recherches géologiques et minières, dont il assure la direction scientifique (1956), puis technique (1961), pour devenir directeur général en 1968.
Le BRGM, établissement public qui gère les ressources et les risques du sol et du sous-sol depuis l’aspect scientifique, comme l’établissement et la publication des cartes géologiques, jusqu’au financement de projets miniers publics ou en coopération internationale. Le BRGM est actif dans de nombreux pays du monde et Claude ne manque pas de se rendre sur le terrain pour se faire une idée par lui-même et connaître les détails de chaque opération.
« Une des réalisations notables du BRGM est le projet Miferma (Mines de fer de Mauritanie). »
Une des réalisations notables du BRGM est le projet Miferma (Mines de fer de Mauritanie). Le BRGM était l’actionnaire principal (27 %) de ce projet : réalisation des sites d’extraction, construction en plein désert d’une voie de chemin de fer de 650 km et d’un terminal portuaire. Deux trains quotidiens de 2 km de long tirés par trois locomotives acheminent chacun 10 000 tonnes de minerais. Le tout fut construit en trois ans. Le PIB de la Mauritanie s’en trouva doublé et il reçut la distinction d’officier de l’ordre national du Mérite de la République Islamique de Mauritanie.
En 1975, il devient PDG de Minatome (Total-Pechiney) puis passe dans le groupe Total : PDG de Total Compagnie Minière et directeur de Total Mines Nucléaires jusqu’à son départ en retraite en 1991. La gestion et l’optimisation des ressources sont sa préoccupation : il impose de continuer l’exploitation des mines d’uranium de Lodève dans les filons les moins rentables, en gardant les meilleurs pour une exploitation ultérieure.
Claude Beaumont finit sa carrière comme président de la Société de l’industrie minérale et de la chambre syndicale des industries minières, puis comme président d’ABC Mines, une nouvelle occasion d’organiser des voyages pour explorer des sites naturels remarquables tant en France que dans le monde (Brésil, Madagascar, etc.). Recherchant l’efficacité plus que le pouvoir hiérarchique, et grâce à sa tolérance, son respect d’autrui et son sens de l’humour, il a su créer et garder beaucoup de liens d’amitié, de son enfance jusqu’à la fin de sa carrière.
Un skieur émérite
Claude apprend le ski très jeune, avant la guerre, autour de Mulhouse puis dans l’arrière-pays niçois. Il skiait encore à l’âge de 85 ans. Il fut éclaireur pendant sa jeunesse à Nice et aimait les randonnées avec les copains et camper dans les montagnes. Grâce à lui, son épouse et ses trois enfants prirent aussi le goût du ski et des voyages. Claude aimait également la plongée sous-marine. Il explore la rivière souterraine de Cassis avec le BRGM, et les eaux exotiques au cours de ses nombreux voyages.
Il décède chez lui, paisiblement et entouré des siens le 9 novembre 2023 dans sa maison familiale, près de Paris, où il aimait « cultiver son jardin », suivant en cela comme tout au cours de sa vie le conseil de Candide.