Gestion d’actifs : une maison indépendante au service de la performance

Dossier : Vie des entreprises, FintechMagazine N°798 Octobre 2024
Par Laure NÉGIAR
Par Jérémy SEGUY

Dans le pay­sage de la ges­tion d’actifs, COMGEST fait par­tie des acteurs qui se dis­tinguent en visant une per­for­mance durable sur le long terme grâce à une approche dite « qua­li­té et crois­sance ». Laure Négiar, ana­lyste-gérante de l’équipe actions inter­na­tio­nales et membre du conseil des asso­ciés de COMGEST, et Jéré­my Seguy, res­pon­sable de la stra­té­gie et du déve­lop­pe­ment du groupe COMGEST, nous en disent plus.

Dans le monde de la gestion des actions, quel est le positionnement de COMGEST ? 

COMGEST est une socié­té de ges­tion d’actifs indé­pen­dante qui gère envi­ron 30 mil­liards d’euros d’actifs à fin juin 2024 et qui sert une clien­tèle ins­ti­tu­tion­nelle. COMGEST est aus­si un acteur inter­na­tio­nal avec un siège basé à Paris et 13 bureaux hors de France (8 en Europe, 4 en Asie et 1 aux États-Unis). La diver­si­té est un mar­queur fort de l’ADN de COMGEST. Nous avons près de 200 col­la­bo­ra­teurs de plus de 30 natio­na­li­tés dif­fé­rentes. Les femmes représentent
35 % de l’équipe d’investissement avec des rôles d’analystes ou analystes-gérantes.

Créé en 1985, COMGEST est un acteur de convic­tion spé­cia­li­sé dans les actions cotées avec une phi­lo­so­phie d’investissement
« qua­li­té et crois­sance » qui a pour objec­tif de géné­rer sur le long terme de la sur­per­for­mance, de l’« alpha*». 

Enfin, plus de 170 des 200 col­la­bo­ra­teurs sont action­naires de COMGEST en 2024. Cette struc­ture capi­ta­lis­tique aty­pique sur le mar­ché nous per­met de nous défaire de ce que nos fon­da­teurs ont appe­lé la « tyran­nie des indices ». En effet, une des prin­ci­pales rai­sons qui a moti­vé la créa­tion de COMGEST rési­dait dans la volon­té de lan­cer un nou­vel acteur indé­pen­dant avec une vision à long terme pour pou­voir dépas­ser les périodes de sous-per­for­mance. Cela dans l’intérêt de nos clients. 

Au cœur de votre stratégie, on retrouve deux notions : la qualité et la croissance. Comment cela se traduit-il ? 

Nous inves­tis­sons essen­tiel­le­ment dans des socié­tés qui ont une forte bar­rière à l’entrée. C’est cet élé­ment qui favo­rise, selon nous, une cer­taine lon­gé­vi­té de la crois­sance des pro­fits, géné­ra­le­ment à deux chiffres. Les socié­tés que nous sélec­tion­nons visent ain­si une crois­sance béné­fi­ciaire au-des­sus de celle du mar­ché, qui avoi­sine géné­ra­le­ment 6–7% sur longue période. Elle néces­site bien sûr de déve­lop­per une connais­sance appro­fon­die des socié­tés avant d’investir : le busi­ness model, le mana­ge­ment, la dura­bi­li­té… Notre objec­tif est d’avoir une vision la plus exhaus­tive pos­sible de la socié­té en ques­tion, mais d’avoir aus­si la convic­tion de sa capa­ci­té à se déve­lop­per et à croître sur le long terme. Nous sommes, en effet, des inves­tis­seurs de long terme, avec un hori­zon d’investissement de 5 ans en moyenne et pou­vant gar­der des socié­tés en por­te­feuille sur de plus longues périodes. À court terme, le mar­ché peut être irra­tion­nel et/ou ne pas éva­luer la durée de la crois­sance d’une socié­té. Nous pen­sons qu’à long terme, la crois­sance des béné­fices converge avec le prix de l’action.

Nos por­te­feuilles sont rela­ti­ve­ment concen­trés ce qui per­met d’exprimer des convic­tions fortes sur cer­taines socié­tés tout en gar­dant un bon niveau de diver­si­fi­ca­tion. Ce sont géné­ra­le­ment des socié­tés déjà éta­blies et ren­tables, comme L’Oréal, qui est dans cer­tains de nos por­te­feuilles depuis la créa­tion de COMGEST, Novo Nor­disk depuis 2005 dans notre stra­té­gie Europe, Micro­soft depuis 2008 dans notre stra­té­gie Amérique…

Alors que nous entendons de plus en plus parler de l’ESG et d’investissement responsable, COMGEST s’était emparé de ces sujets depuis déjà 35 ans. Qu’en est-il ? 

Les notions d’ESG et d’investissement res­pon­sable font écho à notre stra­té­gie d’investissement. En effet, chez COMGEST, nous pen­sons que l’ESG est au ser­vice de la com­pré­hen­sion de la qua­li­té des entre­prises, de leur capa­ci­té à croître et, in fine, de l’alpha. Nous par­lons d’ailleurs plu­tôt de dura­bi­li­té en interne. Dans cette logique, pour chaque entre­prise, nous essayons de voir com­ment les cri­tères extra-finan­ciers peuvent deve­nir des cri­tères finan­ciers sur le long terme. Avec le sou­tien d’une équipe de spé­cia­listes de l’ESG, nous étu­dions chaque entre­prise de manière spé­ci­fique afin d’identifier les quelques sujets clés à suivre dans le temps dans une approche d’intégration. Cette démarche nous per­met de mettre l’ESG au ser­vice de notre mis­sion de base, cou­pler à la qua­li­té et la crois­sance dans un objec­tif de créa­tion de performance.

“Les notions d’ESG et d’investissement responsable font écho à notre stratégie d’investissement.”

Notre équipe dédiée à l’ESG est aujourd’hui com­po­sée de 12 per­sonnes et est struc­tu­rée autour de deux axes : d’une part, des ana­lystes, dont le rôle est d’étudier les socié­tés sous un prisme ESG en col­la­bo­ra­tion avec les ana­lystes finan­ciers afin de défi­nir une thèse d’investissement unique pour cha­cune des socié­tés en déga­geant les sujets clés à suivre, et, d’autre part, des experts dont le rôle est d’approfondir nos connais­sances sur cer­taines grandes thé­ma­tiques rela­tives à l’ ESG.

Enfin, COMGEST est aus­si sen­sible à la notion de RSE que nous appré­hen­dons via 3 axes : nos opé­ra­tions, nos col­la­bo­ra­teurs et notre com­mu­nau­té. En 2017, nous avons créé une fon­da­tion (« The Com­gest Foun­da­tion ») qui a depuis sou­te­nu 55 pro­jets à tra­vers le monde dans le domaine de l’éducation, de l’environnement, de la san­té et du déve­lop­pe­ment éco­no­mique des per­sonnes vulnérables. 

Dans le contexte actuel, quels sont les principaux enjeux auxquels vous êtes confrontés ? 

Ces der­nières années, nous avons assis­té à de pro­fondes trans­for­ma­tions de notre indus­trie avec un déve­lop­pe­ment du non coté et une démo­cra­ti­sa­tion de l’accès au mar­ché via la ges­tion pas­sive. De plus, le cadre régle­men­taire pèse aujourd’hui plus for­te­ment sur les socié­tés de ges­tion qui doivent s’adapter, ren­for­cer leurs res­sources et leur capi­tal humain pour appré­hen­der cette dimension.

Une des consé­quences est que la com­pé­ti­tion sur le mar­ché évo­lue avec un phé­no­mène de conso­li­da­tion des socié­tés de ges­tion. Ce contexte contri­bue à valo­ri­ser notre posi­tion­ne­ment de spé­cia­liste avec une taille cri­tique. Nous avons la chance de faire par­tie de la mino­ri­té de gérant d’actifs qui sur­per­forment le mar­ché à long terme. 

Concer­nant nos inves­tis­se­ments, ces der­niers mois, on observe que le mar­ché est extrê­me­ment concen­tré sur le thème de l’Intelligence Arti­fi­cielle (IA) et d’un nombre res­treint de capi­ta­li­sa­tions bour­sières. Cela induit de la vola­ti­li­té, notam­ment en période de secousses macroé­co­no­miques. Il faut savoir gar­der la tête froide. La ges­tion COMGEST en équipe per­met cela. Enfin, l’inflation que nous avons connue ces der­nières années dans la plu­part des zones géo­gra­phiques dimi­nuant, cela devrait être sui­vi par une baisse des taux qui en toute logique devrait être un vent por­teur pour notre style d’investissement.

Aujourd’hui, comment vous projetez-vous sur le marché ?

Notre prin­ci­pale ambi­tion est de conti­nuer à géné­rer de la sur­per­for­mance sur le long terme pour nos clients. Nous conti­nuons donc à culti­ver nos leviers de dif­fé­ren­cia­tion qui nous per­mettent jus­te­ment de géné­rer de la performance.

En paral­lèle, nous explo­rons des pistes de diver­si­fi­ca­tion géo­gra­phique. His­to­ri­que­ment COMGEST est une bou­tique euro­péenne qui s’est inter­na­tio­na­li­sée au fil du temps. Au 30 juin 2024, 70 % de nos encours sont loca­li­sés en Europe, dont 36 % sont gérés pour le compte de clients fran­çais. L’idée est donc de pour­suivre notre inter­na­tio­na­li­sa­tion et la diver­si­fi­ca­tion de notre base clients. Au-delà, nous diver­si­fions nos gammes de pro­duits. En 2008, au sor­tir de la crise finan­cière, nous avons lan­cé une stra­té­gie Japon, alors que tout le monde s’en reti­rait. Aujourd’hui, c’est une
« suc­cess-sto­ry » inté­res­sante pour COMGEST, tout comme notre stra­té­gie actions inter­na­tio­nales qui est un de nos pro­duits emblématiques.

Pour mener de front l’ensemble de ces chan­tiers, nous avons un enjeu en matière de recru­te­ment afin de ren­for­cer nos équipes avec de nou­veaux talents à tous les niveaux de notre orga­ni­sa­tion. Enfin, il s’agit aus­si de s’intéresser de plus près à l’IA, qui, même si elle ne rem­place pas un bon gérant ou ana­lyste, ouvre de nou­veaux hori­zons en matière de pro­duc­ti­vi­té au quotidien. 


Com­gest S.A est une socié­té de ges­tion de por­te­feuilles régle­men­tée par l’Autorité des Mar­chés Finan­ciers et dont le siège social est au 17, square Édouard VII, 75009 Paris

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Inves­tir com­porte des risques, y com­pris la pos­si­bi­li­té d’une perte du capi­tal investi. 

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