Comparaisons statistiques Allemagne-France
Indicateurs globaux
En niveau absolu, l’Allemagne a une population supérieure de 40 %, un PIB et un poids économique dans l’Union européenne supérieurs de 44% à la France.
Par contre, en pouvoir d’achat par habitant, les niveaux sont très voisins dans les deux pays (110 et 107 par rapport à la moyenne 100 de l’Union européenne).
Depuis une dizaine d’années, les taux d’inflation sont voisins (moyenne annuelle sur dix ans : D 2,9%, F 2,6%).
Par contre, depuis plus de vingtcinq ans, la France connaît en permanence un taux de chômage supérieur à l’Allemagne (en 1981 7,3 contre 3,9, en 1991 9,5 contre 5,6, en 1997 12,5 contre 9,7).
Ouverture sur l’extérieur. Repérée par le rapport au PIB des exportations ou importations de biens et services, elle est tout à fait analogue, de l’ordre du quart. Elle est voisine de celle du Royaume-Uni, mais très inférieure à celle des Pays-Bas – plus de 50 – et de la Belgique – environ les trois quarts. On retrouve l’influence classique de la taille de l’économie, qui réapparaît pour l’Union européenne tout entière, avec un chiffre de 8, comparable aux 12% des États-Unis et 11 % du Japon.
Pour l’Allemagne comme pour la France, l’autre pays est aussi bien son principal fournisseur que son principal client. Un travailleur sur trente en Allemagne, un sur vingt en France doit son emploi aux achats de l’autre pays.
Il en résulte que la conjoncture économique de chaque pays est influencée par celle de l’autre, et donc par sa politique économique. Une coordination des politiques menées chez les deux partenaires est donc dans l’intérêt de chacun d’eux, ainsi que de l’Union européenne dont ils assurent à eux deux un peu plus de 40 % du PIB.
Si on s’intéresse à la longue période (1961−1997), on constate que le taux de croissance du PIB a été légèrement plus élevé en France qu’en Allemagne (3,2 en moyenne annuelle contre 2,9 – et 3,0 pour l’Europe à 15 – avec toutefois un renversement du sens de l’écart dans les toutes dernières années).
Cet écart reflète une croissance un peu plus forte de la productivité (PIB par personne occupée) en France jusqu’en 1990, les évolutions de la population active ayant globalement été voisines.
Le talon d’Achille du pays est constitué par son évolution démographique. Alors qu’au XIXe siècle la France a connu une faible progression qui contrastait avec la croissance de l’Allemagne (comme aussi de ses autres voisins, le Royaume-Uni passant de 9 en 1800 à 31 en 1900), l’après-guerre voit s’effondrer en Allemagne l’indice conjoncturel de fécondité (enfants par femme) passant dès 1970 en dessous du niveau de remplacement ; le déclin est d’ailleurs général en Europe (en 1995, 1,7 en Grande-Bretagne, 1,2 en Italie et en Espagne) mais s’est manifesté plus tard qu’en Allemagne.
Il en résulte un vieillissement de la population, qui rendra particulièrement difficile le maintien des retraites, mais risque aussi de réduire le dynamisme innovateur de la population et de rendre plus délicats les ajustements sociétaux. Ce problème touchera toute l’Europe, mais l’Allemagne plus tôt que ses voisins1.
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1. Le caractère dramatique de cette évolution pour l’Europe est bien montré dans divers articles de Jules Leveugle (43), par exemple Extinction de l’Europe ou politique démographique. Revue Commentaire, été 1997.
2. Standard de pouvoir d’achat.
3. Y compris commerce intra-EUR 15.
4. 1995.