Confessions d’une mangeuse d’âmes
Le titre du livre se réfère à une coutume d’une tribu du Burkina Faso décrite entre autres dans Le Monde du 15.11.97. À la suite d’un décès inattendu, la dépouille du défunt était portée en procession devant les cases jusqu’à ce qu’elle arrive devant celle que l’esprit (Seingo) leur indiquait. Le coupable ainsi désigné, de préférence une femme, était exclu du village. Une organisation spéciale avait été créée pour accueillir les « mangeuses d’âmes », ainsi désignées.
Une femme de 53 ans, Lucille Donnadieu, en cure dans un asile d’aliénés depuis quinze ans, raconte l’enquête menée par un policier, Martin Georges Halifax, sur la mort du psychiatre maison, le docteur Murat. Elle se sent coupable de sa mort et revient sur sa vie antérieure, au cours de laquelle elle est persuadée d’avoir causé le décès d’une dizaine de personnes. Le plus souvent en suscitant une jalousie meurtrière.
Par exemple, après avoir séduit sa directrice par la qualité de son travail scientifique puis par ses aptitudes à des relations sexuelles, elle fait le nécessaire pour que le mari les découvre au lit : il tue son épouse puis se suicide.
Ces récits alternent avec le déroulement de l’enquête.
Le style est léger, plein d’imprévu, ce qui rend le récit très agréable à lire, un extrait : « J’affectionnais en particulier les buffets de gare, là où l’on parle sans détour parce que l’on sait que le train qu’on attend nous délivrera d’une intimité nouvellement apparue. Bref, que le sex-appeal dépendait davantage d’une question mentale que physique. »
C’est donc en bonne compagnie que l’on atteint la résolution du mystère de la mort du docteur Murat.