Connais-toi toi-même
Diverses inquiétudes nous agitent face à la gestion de notre patrimoine, et ce quelle que soit sa valeur. Les crises exogènes de toute sorte se succèdent : un jour l’immobilier, le lendemain la Bourse, le troisième une augmentation sensible de la pression fiscale, puis un déséquilibre prévisible de la démographie, etc. Il est aussi nécessaire de prendre en considération des événements imprévisibles touchant la famille, notamment le décès ou la perte d’emploi.
La prise en compte de tous ces facteurs en rend perplexe plus d’un. En fonction de ses aspirations personnelles et de ses propres valeurs, chacun doit se prendre en mains, en considérant sa situation familiale, son souhait personnel d’aider ou non ses proches ou des organismes de son choix, son niveau de vie possible et souhaité, son cadre de vie, sa durée de vie prévisionnelle et le support médical associé, son attrait pour telle ou telle forme de dépenses ou d’investissements, son aversion plus ou moins grande au risque… Chacun a ses propres valeurs, parfois rattachables à de grands mouvements idéologiques ou religieux, en tout état de cause porteuses de « sens ».
Les méthodes d’analyse des valeurs propres à chaque personne ont peu évolué, il n’en est pas de même pour les moyens disponibles en termes d’analyse économique, juridique, fiscale, etc.
En effet, l’accès à l’information s’est considérablement amélioré durant les années récentes : il suffit pour s’en rendre compte de surfer sur l’Internet et de dialoguer dans des forums de discussion. L’échange efficace d’informations se réalise même entre concurrents !
Le client, lui, peut aujourd’hui s’adresser à des prestataires nombreux et variés, notamment en matière de gestion financière. Meilleure connaissance, plus grande liberté de choix, meilleure adaptation de l’offre aux attentes et aux besoins des clients sont les nouvelles donnes du marché : encore faut-il utiliser cette manne.
La première règle bien connue des vieux sages, maintes fois répétée et si peu de fois appliquée, consiste à diversifier ses risques : risque de perte de capital, risque de perte de revenu, risque professionnel, risque familial, risque médical, risque de perte de joie de vivre…
Un exemple, avant de s’expatrier par réaction à une pression fiscale de plus en plus forte, il faut préalablement être sûr d’être heureux à l’étranger, dans tel ou tel lieu qui semble plus approprié à un instant donné. Ne serai-je pas tenté de revenir voir mes amis, ou d’être entouré de ma famille lorsque je serai moins valide ? Mon niveau de vie et mon cadre de vie continueront-ils à être agréables, une fois « exilé » ? Ce choix, très personnel, et les conséquences qui en découlent sur le plan de l’organisation patrimoniale, ne sera fait qu’après la constatation effective de l’acceptation de ce choix de vie dans la durée.
Celui qui aura des difficultés à assumer ce choix jusqu’au bout devra plutôt construire son avenir avec les solutions mises à sa disposition (société civile, donation, assurance vie, enveloppes financières à fiscalité privilégiée, etc.), en acceptant un certain nombre de contraintes : il est peu raisonnable de rechercher systématiquement « le beurre et l’argent du beurre »… même si certaines opportunités peuvent exister à un instant donné.
C’est pourquoi nous avons essayé de présenter dans les articles qui suivent quelques réflexions importantes dans ce contexte. Il s’agit de mouvements innovants et importants, utilisant notamment les technologies aujourd’hui disponibles, en particulier Internet. Internet n’est pas la panacée, mais devient incontournable : la valeur ajoutée humaine se mérite et se paie.
Passer un ordre en Bourse est une commodité, disposer d’une gestion répondant à tel critère de risque (sous forme de volatilité prévisionnelle) et tel horizon de placement deviendra une commodité. La mise à disposition de conseils financiers, d’analyses macro et microéconomiques, d’analyses des risques, de simulations et de modèles, de conseils juridiques et fiscaux, d’idées de montages appropriés à un contexte précis, constitue des valeurs ajoutées significatives et bénéfiques pour le client.
Se prendre en mains, c’est aussi savoir choisir, et donc connaître les services offerts.
Notre camarade Jean-Pierre Bégon-Lours (62), président d’Axiva, d’Argovie et de Thema Vie, nous parle de l’assurance vie bien malmenée depuis quelques années, et pourtant un outil encore bien utile dans l’organisation patrimoniale.
Hubert Lévy-Lambert (53), président-directeur général de Sopargem, nous explique une innovation très intéressante s’appuyant sur des investissements immobiliers particuliers.
Philippe Journeau (77), président-directeur général de Sycomex, « expatrié » aux États-Unis, nous montre comment le conseil patrimonial se diffuse aujourd’hui sur Internet, et en quoi le concept devient international.
J’ai également proposé à Odette Césari, CPR Gestion, et à Jean-Paul Gires, Cardif, de nous parler de l’avenir de la retraite, et à Guillaume de Charry, CPR Bourse, de nous dire ce qu’il est possible d’obtenir aujourd’hui sur Internet, en matière d’investissements boursiers en direct sur les Bourses internationales. Enfin Jean Baby (67), directeur général Écureuil Vie, nous parle de la bancassurance.