Construire aujourd’hui la santé de demain
La santé est au cœur des préoccupations des Français : on le voit bien par l’intérêt que suscitent les débats qui agitent le monde médical en général et l’hôpital en particulier ; on le voit dans les arguments échangés au sujet de la réforme des retraites, tant du côté de ceux qui rappellent l’augmentation extraordinaire de l’espérance de vie que du côté de ceux qui estiment qu’espérance de vie n’équivaut pas à la vie en bonne santé ; on le voit dans les échos donnés aux progrès médicaux, notamment quand une première sensationnelle fait les gros titres des médias. Et notre pays peut effectivement s’enorgueillir d’être parmi ceux qui au monde sont les plus avancés dans ce domaine.
Mais cette situation enviable n’est pas garantie dans la durée si les pouvoirs publics, le monde académique et les entreprises ne joignent pas leurs efforts pour entretenir le dynamisme d’un secteur où les investissements matériels, financiers et humains sont déterminants. C’est pourquoi le Conseil stratégique des industries de santé a réuni en 2021 l’ensemble des acteurs impliqués et a débouché sur un plan Innovation Santé qui a été décidé par le gouvernement et qui comporte notamment un financement de 7,5 milliards d’euros sur cinq ans. Il est fondamental que, alors que la situation économique donne quelques raisons d’inquiétude, chacun dans son domaine fournisse les efforts nécessaires. C’est d’autant plus important que le secteur est un pourvoyeur majeur d’emplois qualifiés à tous les niveaux.
« Les progrès de la médecine ont été et sont toujours impressionnants. »
De fait, les progrès de la médecine ont été et sont toujours impressionnants. Il n’est que de citer l’apparition de l’immuno-oncologie, qui a permis des avancées inimaginables dans le traitement des cancers. Ou encore le développement du numérique, qui contribue de plus en plus à des solutions de santé très novatrices. Ou encore le traitement de la donnée, qui permet de dépasser dans les analyses les possibilités de l’esprit humain, pour le plus grand bénéfice des diagnostics et des traitements. Ou encore les thérapies cellulaires et géniques. Ou la santé bucco-dentaire, qui était un sujet encore tellement douloureux il y a une génération et qui maintenant est passée dans l’habitude banale.
C’est une course folle où notre pays doit garder sa position dans le peloton de tête, tant dans l’intérêt des malades que dans celui du tissu industriel, tout en veillant à garder son indépendance face aux mastodontes venant du monde de l’internet et tout en préservant la population d’une exploitation privative des données de santé.