MIPIH

Construire ensemble un système de santé performant, éthique, responsable et souverain

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°783 Mars 2023
Par Mostafa LASSIK

Mos­ta­fa Las­sik, direc­teur géné­ral du Mipih, nous parle de son éta­blis­se­ment, ses métiers et son rôle en matière d’accompagnement des acteurs de la san­té dans leur trans­for­ma­tion numé­rique. Rencontre.

Mipih est un acteur majeur du numérique en santé. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre positionnement et vos missions ?

Le Mipih est un grou­pe­ment d’intérêt public qui a vu le jour il y a déjà une tren­taine d’années. C’est un indus­triel public spé­cia­li­sé dans le numé­rique en san­té qui regroupe aus­si bien des acteurs publics que pri­vés et qui réin­ves­tit l’ensemble de ses béné­fices au ser­vice de ses adhérents.
Notre objec­tif est de contri­buer à la co-construc­tion du sys­tème de san­té de demain avec l’ensemble de l’écosystème. Dans cette conti­nui­té, le Mipih a quatre métiers. His­to­ri­que­ment, nous sommes édi­teur de solu­tions logi­cielles uti­li­sées par les hôpi­taux pour la ges­tion des res­sources humaines, éco­no­miques et finan­cières, du patient. Nous met­tons aus­si à leur ser­vice des logi­ciels et des solu­tions axés sur la e‑santé, la rela­tion ville hôpi­tal, et depuis plus récem­ment sur la digi­ta­li­sa­tion. Notre second métier consiste à pro­duire la paie des hos­pi­ta­liers. Tous les mois, cela concerne, près d’un tiers de la fonc­tion publique hos­pi­ta­lière, soit près de 400 000 bul­le­tins de paie. Notre troi­sième métier est celui de l’assistance à maî­trise d’ouvrage et de pres­ta­tions intel­lec­tuelles avec un cabi­net de conseil et de for­ma­tion spé­ci­fique. Et enfin, nous sommes, depuis une dizaine d’années, héber­geur de don­nées de san­té, mais aus­si le pre­mier héber­geur public fran­çais cer­ti­fié HDS avec deux data­cen­ters en propre, 100 % fran­çais et sou­ve­rains, situés à Tou­louse et Amiens.
Nos pre­miers adhé­rents sont les struc­tures hos­pi­ta­lières, essen­tiel­le­ment des hôpi­taux publics. Depuis, nous avons ouvert nos com­pé­tences en matière d’hébergement et de trai­te­ment de don­nées au monde de l’enseignement supé­rieur et de la recherche avec notam­ment un par­te­na­riat avec l’Université de Jules Verne Picar­die. En paral­lèle, nous tra­vaillons aus­si de plus en plus avec les col­lec­ti­vi­tés locales.

Au cœur de vos enjeux, on retrouve la question de la digitalisation des acteurs de santé. Qu’en est-il ?

Nous accom­pa­gnons près de 700 éta­blis­se­ments de san­té adhé­rents au Mipih. Nous équi­pons en solu­tions logi­cielles près des deux tiers des GHT (Grou­pe­ments Hos­pi­ta­liers Ter­ri­to­riaux). Et, comme pré­cé­dem­ment men­tion­né, nous pro­dui­sons près de trois mil­lions de bul­le­tins de paie par an. Nous sommes donc en pre­mière ligne pour accom­pa­gner les acteurs de la san­té dans leur digi­ta­li­sa­tion et leur trans­for­ma­tion numé­rique. Dans cette démarche, nous tra­vaillons sur plu­sieurs axes dont la prise en charge du patient ; la digi­ta­li­sa­tion des pro­ces­sus des hôpi­taux ; le ren­for­ce­ment de la coor­di­na­tion des par­cours de soins et, in fine, de la rela­tion ville l’hôpital. Le main­tien et l’optimisation de la sécu­ri­té et de la pro­tec­tion des don­nées de san­té, reste notre prio­ri­té, dans un contexte où nous avons assis­té à une recru­des­cence de cybe­rat­taques visant les éta­blis­se­ments de santé.

Quels sont les sujets qui vous mobilisent ?

Il est aujourd’hui évident que la péren­ni­té et l’efficacité de notre modèle et sys­tème de san­té dépendent de notre capa­ci­té à prendre col­lec­ti­ve­ment ce virage digi­tal. C’est, par ailleurs, aus­si un enjeu poli­tique et citoyen que la crise sani­taire et la pan­dé­mie sont venues ren­for­cer. Dans ce cadre, la digi­ta­li­sa­tion de la rela­tion aux patients est un véri­table enjeu d’avenir pour l’hôpital public, mais éga­le­ment un levier d’innovation qui va venir nour­rir cette transformation.
Forts de ces constats, notre rôle est donc d’accompagner en pre­mier lieu nos adhé­rents en met­tant à leur dis­po­si­tion des offres qui vont leur per­mettre de cou­vrir l’ensemble de leurs besoins. Dans cette logique, nous avons notam­ment déve­lop­pé Digi­hosp, un por­tail dédié à la ges­tion du par­cours de soins qui per­met aux patients de deve­nir acteurs de leurs par­cours. À tra­vers cette pla­te­forme, un patient va, par exemple, pou­voir pré­pa­rer son hos­pi­ta­li­sa­tion, avoir accès à l’ensemble des infor­ma­tions rela­tives à son séjour ou à ses consul­ta­tions. Au-delà, la pla­te­forme per­met aus­si de faci­li­ter la trans­mis­sion de toutes ces don­nées per­son­nelles à l’ensemble des par­ties pre­nantes. Pour réus­sir cette trans­for­ma­tion, notre enjeu est de déve­lop­per et de pro­po­ser des solu­tions simples, ergo­no­miques, per­for­mantes et sécurisées.

« La digitalisation de la relation aux patients est un véritable enjeu d’avenir pour l’hôpital public. »

La digi­ta­li­sa­tion des solu­tions et des pro­ces­sus per­met éga­le­ment de redon­ner du temps aux per­son­nels soi­gnants. Ils ont ain­si accès plus rapi­de­ment à la bonne infor­ma­tion ce qui opti­mise le pro­ces­sus de prise de déci­sion. La digi­ta­li­sa­tion per­met aus­si de réduire, voire sup­pri­mer, les tâches répé­titves et redon­dantes à très faibles valeur ajou­tée. Pour ce faire, nous capi­ta­li­sons sur toutes les der­nières tech­no­lo­gies, comme l’intelligence arti­fi­cielle ou encore le Big Data, tou­jours au ser­vice de l’humain.
En paral­lèle, nous accom­pa­gnons aus­si la trans­for­ma­tion des ter­ri­toires de san­té en amé­lio­rant la rela­tion ville hôpi­tal, et de manière plus glo­bale, la prise en charge du patient, sans perdre de vue la pro­tec­tion des don­nées. Cela implique non seule­ment de l’innovation pour étendre le champs d’application de nos solu­tions et pres­ta­tions, mais aus­si pour ren­for­cer et conso­li­der notre offre en matière de mana­ge­ment de don­nées. Nous nous sommes ain­si enga­gés dans un pro­gramme de renou­vel­le­ment de l’intégralité de nos offres afin de mieux prendre en compte les besoins et attentes de nos dif­fé­rentes inter­lo­cu­teurs, mais aus­si d’inclure les der­nières technologies.
Sur le volet héber­ge­ment et data, en notre qua­li­té de pre­mier her­be­geur cer­ti­fié HDS en France, nous pre­nons part aux ini­tia­tives euro­péennes en la matière et par­ta­geons l’ambition de construire un éco­sys­tème de don­nées sou­ve­raines, éthiques et per­for­mantes en oppo­si­tion aux GAFAM qui cherchent éga­le­ment à se posi­tion­ner de plus en plus dans le domaine du numé­rique en san­té. À notre niveau, nous contri­buons à pro­mou­voir l’hébergement de ces don­nées sur le ter­ri­toire natio­nal et par des acteurs fran­çais. Ce par­ti pris est, par ailleurs, au cœur même de notre ADN.
Enfin, il y a aus­si une dimen­sion RSE autour du numé­rique en san­té. Le Mipih est notam­ment le pre­mier acteur de la san­té numé­rique à avoir inté­gré l’Institut du Numé­rique Res­pon­sable. Une ini­tia­tive qui sou­ligne notre enga­ge­ment en matière de sobrié­té numé­rique, d’optimisation de la consom­ma­tion éner­gé­tique, ou encore sur la ques­tion d’obsolescence programmée.

Et pour conclure ?

Le Minis­tère de la San­té a pré­sen­té la feuille de route du numé­rique en san­té 2023–2027. Elle doit être approu­vée d’ici la fin du 1er semestre 2023 après une phase de concer­ta­tion. Cette feuille de route recoupe un cer­tain nombre d’enjeux et de sujets qui sont por­tés par le Mipih comme le ren­for­ce­ment du rôle des citoyens dans la san­té. La mise à dis­po­si­tion de solu­tions per­for­mantes pour les pro­fes­sion­nels de san­té afin notam­ment de leur per­mettre d’accorder plus de temps à la rela­tion soi­gnante et humaine avec les patients ; l’utilisation du numé­rique pour amé­lio­rer l’accès à la san­té ; le déve­lop­pe­ment des usages numé­riques en san­té avec une matu­ri­té accrue sur la cybersécurité.
Notre stra­té­gie est donc par­fai­te­ment ali­gnée avec la stra­té­gie natio­nale et nous res­tons mobi­li­sés pour y contri­buer à notre niveau.


EN BREF :

Acteur public du numé­rique en san­té, édi­teur et pre­mier héber­geur fran­çais cer­ti­fié HDS, le Mipih accom­pagne les éta­blis­se­ments de san­té, les GHT, le médi­co-social et les méde­cins libé­raux, dans leur digi­ta­li­sa­tion afin de répondre à leurs enjeux numé­riques. Avec cinq agences, à Tou­louse, Amiens, Bor­deaux, Reims et à Paris au sein de Pari­San­té Cam­pus, le Mipih et ses 900 col­la­bo­ra­teurs par­tagent leurs savoirs et exper­tises avec plus de 700 éta­blis­se­ments adhé­rents et clients pour construire ensemble le sys­tème de san­té de demain.

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