Vietnam Airlines, Airbus A321.

Coopération entre la DGAC et la CAAV

Dossier : Le Viêtnam en 2005Magazine N°609 Novembre 2005Par René GAUDIN (65)Par Emanuela LACARZE

Le Viêt­nam s’é­tire du nord au sud sur 1 600 km et repré­sente une super­fi­cie de 331 041 km². Il a connu une forte crois­sance de sa popu­la­tion qui compte aujourd’­hui 83 mil­lions d’ha­bi­tants. Depuis 1986, le Viêt­nam a enga­gé une poli­tique de réno­va­tion et de libé­ra­li­sa­tion pro­gres­sive qui a per­mis l’es­sor de son économie.
A la DGAC, René Gau­din est direc­teur de la Direc­tion des Pro­grammes aéro­nau­tiques civils et Ema­nue­la Lacarze, char­gé de mis­sion géo­gra­phique Asie-Pacifique.

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La France, qui a été l’un des pre­miers pays occi­den­taux à sou­te­nir le Viêt­nam dans sa poli­tique de réno­va­tion, entre­tient une rela­tion étroite avec ce pays. Cette coopé­ra­tion étroite s’est tout par­ti­cu­liè­re­ment illus­trée dans le sec­teur de l’aé­ro­nau­tique. C’est l’Ad­mi­nis­tra­tion de l’a­via­tion civile du Viêt­nam (Civil Avia­tion Admi­nis­tra­tion of Viet­nam – CAAV) qui est en charge, sous l’au­to­ri­té du Pre­mier ministre, de gérer le sec­teur de l’a­via­tion civile.

L’une des tâches essen­tielles de la CAAV réside dans l’é­la­bo­ra­tion de la régle­men­ta­tion et le contrôle de son appli­ca­tion de manière à s’as­su­rer que les règles inter­na­tio­nales édic­tées par l’Or­ga­ni­sa­tion de l’a­via­tion civile inter­na­tio­nale (OACI) sont res­pec­tées. D’autres enti­tés, qui sont pla­cées sous la tutelle de la CAAV, couvrent les autres sec­teurs de l’a­via­tion civile.

Ain­si la ges­tion de l’es­pace aérien natio­nal est assu­rée par » Viet­nam Air Traf­fic Mana­ge­ment » (VATM) qui est le four­nis­seur des ser­vices de navi­ga­tion aérienne. Cet orga­nisme est doté d’une per­son­na­li­té juri­dique et d’une cer­taine auto­no­mie finan­cière puis­qu’il per­çoit les rede­vances de navi­ga­tion aérienne auprès des usagers.

Le Viêt­nam dis­pose par ailleurs de 316 aéro­ports civils et mili­taires par­mi les­quels 118 ont été rete­nus par les auto­ri­tés dans le plan de déve­lop­pe­ment aéroportuaire.

Ces aéro­ports sont exploi­tés en régie directe par les trois régions Nord, Centre et du Sud, qui sont pla­cées sous l’au­to­ri­té de la CAAV (Nor­thern Air­port Autho­ri­ty, Middle Air­port Autho­ri­ty, Sou­thern Air­port Autho­ri­ty). Les trois aéro­ports inter­na­tio­naux de Hanoi, Ho Chi Minh-Ville et de Danang font l’ob­jet de tra­vaux d’a­mé­na­ge­ment importants.

Enfin, la CAAV a la tutelle du » Civil Avia­tion Trai­ning Cen­ter » (CATC) char­gé d’as­su­rer la for­ma­tion aux métiers de l’a­via­tion civile.

Face à la crois­sance du tra­fic aérien dans la région (entre 1995 et 2000, le tra­fic pas­sa­gers a aug­men­té de 30 % et le tra­fic de mar­chan­dises de 60 %) et à la concur­rence, l’au­to­ri­té de l’a­via­tion civile du Viêt­nam s’est trou­vée confron­tée à de nou­veaux défis tels que la moder­ni­sa­tion et le déve­lop­pe­ment de ses aéro­ports, le déve­lop­pe­ment de ses équi­pe­ments de navi­ga­tion aérienne et la pour­suite de la for­ma­tion de ses personnels.

Ces objec­tifs sont d’au­tant plus prio­ri­taires que le Viêt­nam sou­haite jouer un rôle pré­do­mi­nant dans la région.

Viet­nam Air­lines, Air­bus A321. © VIETNAM AIRLINES

L’une des pre­mières tâches de la CAAV a été de se doter d’une régle­men­ta­tion tech­nique cou­vrant dans un pre­mier temps les domaines liés aux licences des per­son­nels, à l’ex­ploi­ta­tion des aéro­nefs et à leur navi­ga­bi­li­té. Ella a pour ce faire choi­si de s’ins­pi­rer des règles euro­péennes éta­blies par les » Joint Avia­tion Autho­ri­ties » (JAA) et a béné­fi­cié de l’ex­per­tise fran­çaise. Cette action qui a été menée avec suc­cès a per­mis au Viêt­nam, lors des audits menés par l’OA­CI dans le cadre de son pro­gramme uni­ver­sel d’au­dit de super­vi­sion de la sécu­ri­té, lan­cé en 1999, d’être recon­nu comme se confor­mant aux normes inter­na­tio­nales figu­rant dans les annexes tech­niques à la conven­tion rela­tive à l’a­via­tion civile inter­na­tio­nale, dite conven­tion de Chi­ca­go. Ces audits ont d’a­bord por­té sur les aspects liés au contrôle tech­nique des aéro­nefs pour être éten­dus dès cette année aux autres domaines et notam­ment à ceux des aéro­ports et de la navi­ga­tion aérienne.

Ain­si, depuis près de dix ans des liens forts se sont noués entre la CAAV et la Direc­tion géné­rale de l’a­via­tion civile fran­çaise, liens qui se sont concré­ti­sés par la signa­ture en octobre 1998 d’un arran­ge­ment de coopé­ra­tion tech­nique. Cet arran­ge­ment per­met l’é­change d’in­for­ma­tion et d’ex­pé­rience dans les dif­fé­rents sec­teurs de l’a­via­tion civile, il per­met aus­si d’é­chan­ger des experts pour de courtes formations.
Forte de ces liens étroits, la CAAV n’a pas hési­té à plu­sieurs reprises à faire appel au savoir-faire de la Direc­tion géné­rale de l’a­via­tion civile dans des domaines aus­si variés que ceux de la sécu­ri­té, de la navi­ga­tion aérienne, de la cer­ti­fi­ca­tion des aéro­ports, de la main­te­nance et de la for­ma­tion des pilotes.

Des sémi­naires ont été éga­le­ment orga­ni­sés sur place avec le sou­tien de l’in­dus­trie en 1998 sur le thème de la sécu­ri­té, ou avec le sou­tien de la Com­mis­sion euro­péenne en 2004, sur le thème de la cer­ti­fi­ca­tion des aéroports.

Ces rela­tions de coopé­ra­tion étroites qui se sont nouées ont ren­for­cé l’ou­ver­ture de pers­pec­tive pour les entre­prises fran­çaises dans les dif­fé­rents sec­teurs de l’aé­ro­nau­tique. Elles consti­tuent en outre l’un des meilleurs exemples de par­te­na­riat » gagnant-gagnant » dans ce domaine. En effet, loin de se foca­li­ser sur des affaires ponc­tuelles aupa­ra­vant com­mer­ciales, les deux admi­nis­tra­tions ont dès le départ inves­ti sur une rela­tion de confiance de long terme.

Et les suc­cès déjà obte­nus sont le gage de la pour­suite réus­sie de cette rela­tion pour le futur.

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