Coupe du monde de voile des étudiants 1998

Dossier : ExpressionsMagazine N°541 Janvier 1999Par : Charles-Alexis DUBOIS (96)

Ce same­di 24 octobre, une acti­vi­té intense règne sur le port de la Tri­ni­té : la nou­velle édi­tion de la Coupe du monde de voile des étu­diants est sur le point de débu­ter. À peine arri­vés, les quelque 170 étu­diants, venus de 16 pays, qui com­posent les équi­pages en lice ont déjà enta­mé la course contre la montre qui doit les ame­ner à pied d’oeuvre pour la pre­mière régate lun­di matin.

Cette jour­née du same­di est donc consa­crée par les équi­pages à la véri­fi­ca­tion de l’accastillage et à la pré­pa­ra­tion des Jods 35, mono­types four­nis par l’organisation et sur les­quels vont se dis­pu­ter les épreuves. La pre­mière soi­rée est consa­crée à la pré­sen­ta­tion des équi­pages. Kilts écos­sais et sushis japo­nais : chaque pays a revê­tu ses habits tra­di­tion­nels et pré­pa­ré quelques spé­cia­li­tés culinaires.

La jour­née du dimanche voit se dérou­ler la régate d’entraînement qui per­met aux équi­pages de se fami­lia­ri­ser avec un plan d’eau incon­nu de la plupart.

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France (ISIM)
Defen­der (INSA)
États-Unis
Finlande
Danemark
Norvège
Polytechnique
Suède
Autriche
Angleterre
Pays-Bas
Écosse
Croatie
Canada
Pologne
Italie
Slovaquie
Japon
(38,1 pts)
(51,4 pts)
(56,8 pts)
(61,7 pts)
(62,1 pts)
(85,7 pts)
(94 pts)
(115,7 pts)
(118,7 pts)
(128,7 pts)
(130,3 pts)
(134,7 pts)
(145 pts)
(146 pts)
(147 pts)
(150 pts)
(157 pts)
(174 pts)

C’est donc lun­di que les choses sérieuses com­mencent. Lors de la céré­mo­nie d’ouverture, c’est au son de l’Hymne à la joie, inter­pré­té par la fan­fare de cir­cons­crip­tion mili­taire de Rennes que les pavillons sont his­sés en tête du mât de tous les bateaux. Le par­rain de l’épreuve, Thier­ry Dubois, pro­nonce un court dis­cours avant de lais­ser les concur­rents rejoindre leur bateau pour la pre­mière régate.

D’entrée de jeu, l’équipage de l’ISIM-Montpellier, repré­sen­tant offi­ciel de la France pour cette édi­tion 1998 grâce à sa brillante vic­toire à la Course de l’Edhec, s’impose.

C’est d’ailleurs cet équi­page qui va domi­ner la pre­mière par­tie de l’épreuve. En effet, après trois jours et quatre régates cou­rues sur une mer très agi­tée, la France est lar­ge­ment en tête avec deux vic­toires et deux troi­sièmes places. Der­rière, les favo­ris sont au ren­dez-vous puisque les Pays-Bas, l’Angleterre et les États- Unis occupent res­pec­ti­ve­ment les deuxième, troi­sième et qua­trième place. L’INSA Lyon, qui défend son titre après ses vic­toires en 1996 et 1997, occupe seule­ment la cin­quième place. Le pres­ti­gieux tro­phée AGPM lui est tou­te­fois remis par le contrô­leur géné­ral Dan­geart, pré­sident de l’AGPM, pour sa vic­toire dans la troi­sième manche.

Mais tout bas­cule dans la qua­trième régate. En effet, lors de ce long par­cours côtier où le vent a par­fois atteint 40 noeuds, les Pays-Bas et l’Angleterre vont cas­ser leurs mâts, inci­dent qui les obli­ge­ra à aban­don­ner la suite de la com­pé­ti­tion. L’ISIM, ain­si pri­vé de ses deux plus sérieux concur­rents, va donc pou­voir, dans la deuxième par­tie de l’épreuve, gérer sa confor­table avance sans prendre de risques excessifs.

D’ailleurs, les élé­ments se mon­tre­ront plus clé­ments lors des deux der­niers jours de régate. Cette accal­mie pro­fite au Dane­mark et à la Fin­lande, deux équipes, de très haut niveau. La Fin­lande gagne­ra ain­si les deux der­nières manches, met­tant à pro­fit les qua­li­tés tac­tiques excep­tion­nelles de son bar­reur, Kris­tian Hei­ni­lo, cham­pion du monde de 470. Mal­gré leur très belle remon­tée en fin de semaine, les équi­pages nor­diques ne par­vien­dront cepen­dant jamais à rejoindre l’ISIM.

Les Defen­der de l’INSA, d’une régu­la­ri­té excep­tion­nelle dans les neuf régates cou­rues, prennent la deuxième place.

L’équipage de Poly­tech­nique, sep­tième, réa­lise une très belle per­for­mance en gagnant la plus belle régate de la semaine : un long par­cours côtier au cours duquel une option tac­tique ris­quée le long de la côte les a pro­pul­sés en tête de la course.

Ces trois équi­pages fran­çais ont su tirer pro­fit de leur par­faite connais­sance du plan d’eau.

Le same­di matin, lors de la céré­mo­nie de clô­ture de cette 19e Coupe du monde de voile des étu­diants, en pré­sence du maire de la Tri­ni­té, M. Mar­cel Ger­main, et du direc­teur géné­ral de l’École poly­tech­nique, le géné­ral Novacq, M. Julien Dodet a remis le titre de cham­pion du monde de voile des étu­diants à l’équipage de l’ISIM. Très heu­reux de leur pre­mière vic­toire dans cette épreuve, Sté­phane Mar­ciak et Dimi­tri Des­pierres, res­pec­ti­ve­ment skip­per et bar­reur, rejoin­dront Saint-Raphaël dans deux semaines pour la der­nière phase de sélec­tion pour le défi Yaka France, qui par­ti­ci­pe­ra à la pro­chaine Coupe de l’América dans deux ans en Nouvelle-Zélande.

De retour d’une croi­sière au sud de la Bre­tagne, sur le bateau de S2COM Consul­ting, Mon­sieur Daniel Mar­tin, pré­sident, et Alain Poin­tet, cham­pion du monde de voile (Half Ton Cup 88 et 89) et consul­tant, ont remis à l’équipage fin­lan­dais le prix S2COM de la meilleure progression.

Julien Dodet a toutes les rai­sons d’être satis­fait de cette 19e édi­tion : “Les équi­pages sont heu­reux de leur semaine tri­ni­taine, avec une bonne ambiance à terre et un excellent esprit sur l’eau. Sur le plan spor­tif, le niveau était incon­tes­ta­ble­ment très bon, car les sélec­tions sont sévères dans chaque pays. L’année pro­chaine, la Coupe du monde de voile chan­ge­ra cer­tai­ne­ment de ville d’accueil, pour varier les condi­tions nau­tiques, peut-être la Méditerranée… ”.

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