Courrier des lecteurs

Dossier : ExpressionsMagazine N°594 Avril 2004Par : Nicolas PÉTRIKOWSKI (93) et Jean JOST (47)

Un de nos cama­rades, dont nous res­pec­tons l’a­no­ny­mat, nous adresse la lettre ci-des­sous. L’AX espère en rece­voir beau­coup d’autres avec la même pièce jointe .. .

Chers amis,

En lisant le numé­ro de mars de La jaune et la Rouge ‚je me sens pous­sé à par­ti­ci­per, même de manière fort dis­crète, à l’ef­fort que veut déga­ger notre Asso­cia­tion pour aider à la réa­li­sa­tion du Plan X2000.

C’est le sens de l’en­voi de ce chèque réglant l’a­bon­ne­ment à La Jaune et la Rouge, et com­por­tant un don équi­valent à la coti­sa­tion deman­dée aux membres ni per­pé­tuels ni fondateurs.

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À propos de l’article de Marc Flender intitulé » Pour qui roulent les polytechniciens ? « , n° 585, mai 2003

C’est avec un inté­rêt que j’ai. lu l’ar­ticle de Marc Flen­der inti­tu­lé » Pour qui roulent les poly­tech­ni­ciens ? » ain­si que les réac­tions qu’il a sus­ci­tées, Au-delà de la ques­tion de l’adhé­sion des poIy­tech­ni­ciens aux doc­trines du libé­ra­lisme éco­no­mique, il me semble que cet article posait une inter­ro­ga­tion que je for­mu­le­rais ain­si : notre qua­li­té de poly­tech­ni­cien nous vaut géné­ra­le­ment une consi­dé­ra­tion par­ti­cu­lière de la part de nos conci­toyens, ceci ne nous engage-t-il pas en retour à nous mon­trer digne de cette considération ?

Il me semble que c’est cette forme d’en­ga­ge­ment que sym­bo­lise la devise » Pour la Patrie. les Sciences, la Gloire « , À mon sens, cet enga­ge­ment n’est pas vain même si l’on croit que c’est en sui­vant son inté­rêt propre que l’on assure le mieux l’in­té­rêt col­lec­tif : il est dans l’in­té­rêl de tout poIy­tech­ni­cien que notre École conti­nue à être per­çue de manière posi­tive par nos conci­toyens, De ce fait, il n’est pas inutile de nous inter­ro­ger lorsque le fonc­tion­ne­ment de notre éco­no­mie est décrié par une par­tie de nos conci­toyens alors que nous en sommes des acteurs par­ti­cu­lié­re­ment impliqués,

Nico­las PÉTRIKOWSKI (93)

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À propos du Bicentenaire du collège Stanislas, n° 592, février 2004

La Fondation du collègc Stanislas
A.B.C. Froment de Champlagarde (1798)

L’ar­ticle de Georges Sau­vé paru dans La Jaune et la Rouge de février der­nier m’a pas­sion­né ‚Je suis tou­te­fois un peu déçu de n’y avoir trou­vé qu’une brève men­tion concer­nant l’ab­bé Fro­ment de Cham­pla­garde, de la pro­mo 1798,

A.B.C. Froment de ChamplagardeA, B. C. (Armand , Ber­nard , Charles) Fro­ment de Cham­pla­garde était le qua­trième de onze enfants, fils cadet de Joseph Fro­ment de Cham­pla­garde, sei­gneur des Conda­mines (ancêtre de mon épouse), qui fut le der­nier Bailly de Ver­sailles et qui a lais­sé son nom à deux rues de Ver­sailles : la rue de Cham­pla­garde et la rue des Conda­mines (quar­tier de Montreuil),

Ne à Paris le 20 août 1772, il fut élève du col­lège de Juilly, rapi­de­ment orphe­lin de mère, et ter­mi­na ses études au col­lège Sainte-Barbe à Louis-Ie-Grand où il fit la connais­sance de Claude Marie Rosa­lie Liau­tard, son cadet de deux ans. Il entra au sémi­naire Saint- Sul­pice en 1789, et le quit­ta pour rai­son de santé,

Il revint alors à Tulle, patrie de sa famille, et par­tit en 1793 dans l’ar­mée des 300 000 hommes où il ser­vit pen­dant un an au régi­ment du Doubs. Épui­sé, il revint à Tulle où il récu­pé­ra len­te­ment, y assis­tant en 1795 au mariage de sa sœur Agnès Jeanne Julie qui avait été éle­vée à la Cour de Marie-Antoi­nette1.

Il fut admis à l’É­cole poIy­te­çh­nique dans la pro­mo­tion 1798 (Concours de l’an VII ), c’est-il-dire quatre ans après l’ab­bé Liau­tard , bien que de deux ans son aîné, et il figure dans les archives de l’É­cole comme n’ayant pas ter­mi­né ses études : « S’est reti­ré de l’É­cole le 1er Fri­maire an X (22. 11.1801) après trois années d’é­tudes « , et ailleurs : « Ses exa­mens n’ayant pas été satis­fai­sants (cf séance du 17 Bru­maire an X) « , Il avait été absent plu­sieurs fois pen­dant ces trois ans, sans doute pour rai­son de san­té, mais peut-être sen­tait- il aus­si que son ave­nir était ailleurs. On est éton­né de voir com­ment à cette époque des pre­mières années d’exis­tence de l’X, il y avait semble-t-il, une grande tolé­rance sur l’âge, l’ab­sence, le retour des candidats.

A. B. C. Fro­ment retourne alors en 1801 à Saint-Sul­pice où il y retrouve son » ancien » Liau­tard. Il vont fon­der grâce au dyna­misme de Liau­tard et avec l’ab­bé Augé plu­sieurs mai­sons d’é­du­ca­tion, dont Sta­nis­las et une seconde à Gen­tilly dont A. B. C. Fro­ment fut le supé­rieur. Les autres furent les petits sémi­naires de Ver­sailles, Reims et Châ­lons, ain­si qu’un pen­sion­nat à Ter­mi­niers, dans le dio­cèse de Blois et deux mai­sons en Amé­rique. A. B. C. Fro­ment est dit » supé­rieur du petit col­lège sta­nis­las » en 1823 dans l’acte de mariage de son frère Anne Charles, consul de France aux Baléares.

A. B. C. Fro­ment devint enfin le supé­rieur de la Mai­son Marie Thé­rèse, rue d’En­fer à Paris, où l’on rece­vait les prêtres infirmes tan­dis que Liau­tard deve­nait pré­cep­teur du duc de Bordeaux.

A. B. C. Fro­ment était cha­noine hono­raire de Paris, vicaire géné­ral de Tulle. Contrai­re­ment à Liau­tard qui était un fon­ceur, il était, disait- on dans la famille, d’une grande timi­di­té, par ailleurs doux et modeste. On le regar­dait comme un saint. Une chute qu’il fit a Tulle lui » dis­lo­qua » une jambe. Il n’en gué­rit jamais. Il est res­té bien des années chez son neveu et sa nièce qui l’ont entou­ré de soins et d’af­fec­tion pour adou­cir sa soli­tude. Il décé­da le 23 juillet 1852 dans la mai­son de son neveu. Son por­trait enca­dré a figu­ré long­temps dans les bureaux de la Direc­tion à Sta­nis­las, puis dans la gale­rie des élèves au pre­mier étage. li y était encore dans les années quatre-vingt2.

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1. Agnès Jeanne Julie née en 1770 refu­sait de se faire pré­nom­mer Agnès car la « sainte Agnès » tombe un 21 jan­vier, jour de la mort de Louis XVI, el c’é­talt pour elle un jour de deuil.
2. La pho­to ci-contre. repro­duit ce tableau.

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