Courrier des lecteurs
Un de nos camarades, dont nous respectons l’anonymat, nous adresse la lettre ci-dessous. L’AX espère en recevoir beaucoup d’autres avec la même pièce jointe .. .
Chers amis,
En lisant le numéro de mars de La jaune et la Rouge ‚je me sens poussé à participer, même de manière fort discrète, à l’effort que veut dégager notre Association pour aider à la réalisation du Plan X2000.
C’est le sens de l’envoi de ce chèque réglant l’abonnement à La Jaune et la Rouge, et comportant un don équivalent à la cotisation demandée aux membres ni perpétuels ni fondateurs.
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À propos de l’article de Marc Flender intitulé » Pour qui roulent les polytechniciens ? « , n° 585, mai 2003
C’est avec un intérêt que j’ai. lu l’article de Marc Flender intitulé » Pour qui roulent les polytechniciens ? » ainsi que les réactions qu’il a suscitées, Au-delà de la question de l’adhésion des poIytechniciens aux doctrines du libéralisme économique, il me semble que cet article posait une interrogation que je formulerais ainsi : notre qualité de polytechnicien nous vaut généralement une considération particulière de la part de nos concitoyens, ceci ne nous engage-t-il pas en retour à nous montrer digne de cette considération ?
Il me semble que c’est cette forme d’engagement que symbolise la devise » Pour la Patrie. les Sciences, la Gloire « , À mon sens, cet engagement n’est pas vain même si l’on croit que c’est en suivant son intérêt propre que l’on assure le mieux l’intérêt collectif : il est dans l’intérêl de tout poIytechnicien que notre École continue à être perçue de manière positive par nos concitoyens, De ce fait, il n’est pas inutile de nous interroger lorsque le fonctionnement de notre économie est décrié par une partie de nos concitoyens alors que nous en sommes des acteurs particuliérement impliqués,
Nicolas PÉTRIKOWSKI (93)
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À propos du Bicentenaire du collège Stanislas, n° 592, février 2004
La Fondation du collègc Stanislas
A.B.C. Froment de Champlagarde (1798)
L’article de Georges Sauvé paru dans La Jaune et la Rouge de février dernier m’a passionné ‚Je suis toutefois un peu déçu de n’y avoir trouvé qu’une brève mention concernant l’abbé Froment de Champlagarde, de la promo 1798,
A, B. C. (Armand , Bernard , Charles) Froment de Champlagarde était le quatrième de onze enfants, fils cadet de Joseph Froment de Champlagarde, seigneur des Condamines (ancêtre de mon épouse), qui fut le dernier Bailly de Versailles et qui a laissé son nom à deux rues de Versailles : la rue de Champlagarde et la rue des Condamines (quartier de Montreuil),
Ne à Paris le 20 août 1772, il fut élève du collège de Juilly, rapidement orphelin de mère, et termina ses études au collège Sainte-Barbe à Louis-Ie-Grand où il fit la connaissance de Claude Marie Rosalie Liautard, son cadet de deux ans. Il entra au séminaire Saint- Sulpice en 1789, et le quitta pour raison de santé,
Il revint alors à Tulle, patrie de sa famille, et partit en 1793 dans l’armée des 300 000 hommes où il servit pendant un an au régiment du Doubs. Épuisé, il revint à Tulle où il récupéra lentement, y assistant en 1795 au mariage de sa sœur Agnès Jeanne Julie qui avait été élevée à la Cour de Marie-Antoinette1.
Il fut admis à l’École poIyteçhnique dans la promotion 1798 (Concours de l’an VII ), c’est-il-dire quatre ans après l’abbé Liautard , bien que de deux ans son aîné, et il figure dans les archives de l’École comme n’ayant pas terminé ses études : « S’est retiré de l’École le 1er Frimaire an X (22. 11.1801) après trois années d’études « , et ailleurs : « Ses examens n’ayant pas été satisfaisants (cf séance du 17 Brumaire an X) « , Il avait été absent plusieurs fois pendant ces trois ans, sans doute pour raison de santé, mais peut-être sentait- il aussi que son avenir était ailleurs. On est étonné de voir comment à cette époque des premières années d’existence de l’X, il y avait semble-t-il, une grande tolérance sur l’âge, l’absence, le retour des candidats.
A. B. C. Froment retourne alors en 1801 à Saint-Sulpice où il y retrouve son » ancien » Liautard. Il vont fonder grâce au dynamisme de Liautard et avec l’abbé Augé plusieurs maisons d’éducation, dont Stanislas et une seconde à Gentilly dont A. B. C. Froment fut le supérieur. Les autres furent les petits séminaires de Versailles, Reims et Châlons, ainsi qu’un pensionnat à Terminiers, dans le diocèse de Blois et deux maisons en Amérique. A. B. C. Froment est dit » supérieur du petit collège stanislas » en 1823 dans l’acte de mariage de son frère Anne Charles, consul de France aux Baléares.
A. B. C. Froment devint enfin le supérieur de la Maison Marie Thérèse, rue d’Enfer à Paris, où l’on recevait les prêtres infirmes tandis que Liautard devenait précepteur du duc de Bordeaux.
A. B. C. Froment était chanoine honoraire de Paris, vicaire général de Tulle. Contrairement à Liautard qui était un fonceur, il était, disait- on dans la famille, d’une grande timidité, par ailleurs doux et modeste. On le regardait comme un saint. Une chute qu’il fit a Tulle lui » disloqua » une jambe. Il n’en guérit jamais. Il est resté bien des années chez son neveu et sa nièce qui l’ont entouré de soins et d’affection pour adoucir sa solitude. Il décéda le 23 juillet 1852 dans la maison de son neveu. Son portrait encadré a figuré longtemps dans les bureaux de la Direction à Stanislas, puis dans la galerie des élèves au premier étage. li y était encore dans les années quatre-vingt2.
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1. Agnès Jeanne Julie née en 1770 refusait de se faire prénommer Agnès car la « sainte Agnès » tombe un 21 janvier, jour de la mort de Louis XVI, el c’étalt pour elle un jour de deuil.
2. La photo ci-contre. reproduit ce tableau.