» De la théorie au concret » David Fattal (98), lauréat du prix Pierre Faurre 2010
En 2001, sorti cinquième de l’X, j’ai intégré brièvement le corps des Mines avant de démissionner pour poursuivre un PhD à Stanford, fortement influencé par Pierre Faurre lui-même.
J’abandonne alors mes envies de physique des particules pour finalement m’orienter vers l’informatique quantique et terminer ma thèse sur les sources de photons uniques.
Professeur ou industriel
Je dois à nouveau faire face à un choix : entre un tenure track (professeur assistant avant titularisation, NDLR) qui m’est proposé par le MIT et une proposition de Hewlett- Packard (HP) qui vient de créer un groupe de recherche sur l’informatique quantique, mon cœur balance. Je me décide finalement pour HP qui m’offre la possibilité d’acquérir une expérience industrielle dans un cadre particulièrement favorable. HP recherche quelqu’un pour développer un ordinateur quantique ; je suis embauché en postdoc puis en poste permanent six mois plus tard.
Utiliser la lumière pour communiquer à l’intérieur des puces
Beaucoup de liberté et d’indépendance nous sont accordées dans le choix des directions de recherche, notamment grâce à la présence de Ray Beausoleil, qui a développé l’algorithme de la souris optique, couronné d’un large succès financier pour HP. Cet environnement idéal pour faire de la recherche n’en devient pas moins un piège car nous manquons d’objectifs clairs.
Je fais donc le choix d’aligner mes recherches sur les objectifs à court et moyen terme d’HP. En clair, je travaille désormais sur un programme d’interconnexion optique, ou comment utiliser la lumière pour communiquer à l’intérieur des puces d’ordinateur (entre deux processeurs par exemple). La lumière permet de véhiculer l’information de manière plus dense que ne le peut un courant électrique.
Si l’on résume mon parcours universitaire et professionnel, on remarque que j’ai commencé sur des travaux très théoriques pour essayer de me rapprocher, ensuite, d’applications concrètes.
Le choix industriel
Le choix de la Fondation pour m’attribuer le prix cette année récompense peut-être ce qu’on appelle le technical leadership. Mon parcours théorique, voire technique et mathématique, à l’École polytechnique m’a aidé pour développer des applications concrètes dans mon métier ; j’ai appliqué mes connaissances.