Des écoles au cœur de l’industrie aéronautique, spatiale et de défense
Pendant qu’elle fusionnait les corps, la DMA a lancé une rationalisation des formations avec 3 écoles qui sont maintenant : l’Isae-Supaéro à Toulouse, l’ENSTA ParisTech à Saclay, l’ENSTA Bretagne. L’enseignement a évolué en permanence pour assurer l’excellence et répondre au choc de la mondialisation.
En même temps qu’elle créait le corps des IA en 1968, la Direction ministérielle pour l’armement avait lancé une rationalisation des formations d’ingénieurs du ministère de la Défense, qui s’est traduite par de grandes manœuvres à la fin des années 60.
Ces manoeuvres débutent en 1968 par le déménagement de Supaéro de Paris à Toulouse. Elles se poursuivent en 1970 avec la création de l’Ensta qui regroupe les écoles du Génie maritime, des Poudres, de l’Armement et des Hydrographes de la Marine, et s’installe dans les locaux libérés par Supaéro boulevard Victor.
Elles se concluent en 1971 par la création à Brest de l’Ensieta, à partir des écoles des arsenaux de la Marine.
REPÈRES
Les trois écoles issues de la fusion des divers corps de l’armement forment chaque année près de 1 200 ingénieurs et diplômés, dont environ 30 % d’étrangers, qui nourrissent les secteurs aéronautique, spatial et de défense.
Leurs associations d’anciens comptent environ 35 000 personnes.
UN LIEN FORT AVEC LE CORPS DE L’ARMEMENT
Pendant les cinquante années qui ont suivi, ces trois écoles ont formé la plupart des IA : pour Supaéro ou l’Ensta, en école d’application de l’X ou en formation initiale des « recrutés directs » ; pour l’Ensieta, en formation initiale d’ingénieurs des études et techniques d’armement qui deviendront ensuite IA au cours de leur carrière.
Réciproquement, les ingénieurs de l’armement ont tenu une place essentielle dans la tutelle et les équipes de direction de ces écoles. Sans être des spécialistes du domaine de l’enseignement supérieur, ils ont su s’appuyer sur leurs qualités de managers et leur connaissance du monde industriel pour les faire évoluer et les développer considérablement.
UN ENSEIGNEMENT D’EXCELLENCE
Aujourd’hui, sous des noms légèrement différents mais toujours sous la tutelle du ministère des Armées et de la DGA, l’Isae-Supaéro, l’Ensta ParisTech et l’Ensta Bretagne assurent encore la formation de la plupart des IA – mais surtout, beaucoup plus largement, ces écoles contribuent fortement à la variété et à l’excellence de l’offre française en matière d’enseignement supérieur scientifique.
PRÉPARER L’AVENIR
En effet, ces trois écoles répondent aujourd’hui à des besoins qui dépassent largement ceux de leur ministère de tutelle et irriguent des pans essentiels de l’industrie française : aéronautique, espace, nucléaire, naval…
“ Ces trois écoles ont formé la plupart des ingénieurs de l’armement ”
Former des ingénieurs d’excellent niveau, c’est poser les bases de l’innovation et du développement industriel des décennies à venir.
Avec les développements technologiques et la stratégie industrielle, c’est là une autre expression du penchant des ingénieurs de l’armement pour les investissements de long terme – et l’ensemble constitue un tout suffisamment cohérent pour que les résultats suivent : les secteurs industriels associés aux écoles de la DGA sont à la pointe mondiale.
Alors même que le cœur de métier « armement » a souffert de la baisse des budgets militaires depuis la chute du mur de Berlin, les nombreux groupes industriels à caractère dual, voire essentiellement civils, qui en sont issus (Airbus, ArianeGroup, Safran, Thales, Dassault Aviation, Dassault Systèmes…), et dont l’encadrement technique est composé en grande partie de diplômés de ces trois écoles, ont connu un développement remarquable et sont reconnus aujourd’hui comme des joyaux de l’industrie nationale et européenne
FAIRE FACE À LA MONDIALISATION DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
On sait sans doute moins que ces écoles ont également beaucoup évolué cette dernière décennie. Ceux qui y sont passés comme étudiants gardent le souvenir d’un monde stable, mais il suffit qu’ils reviennent dix ou vingt ans après pour se rendre compte de l’ampleur des transformations.
ISAE-SUPAÉRO
Leader mondial de l’enseignement supérieur pour l’ingénierie aérospatiale, l’Isae-Supaéro offre une gamme unique de formations : ingénieur Isae-Supaéro, ingénieur par apprentissage Cnam-Isae, mastère Aero- space Engineering enseigné en anglais, 5 mastères orientés recherche, 15 mastères spécialisés®, 6 écoles doctorales.
Il rassemble près de 120 enseignants et chercheurs permanents et 1 700 étudiants dont plus de 200 doctorants, et s’appuie sur 1 800 enseignants vacataires.
Plus de 30 % de ses 650 diplômés annuels sont étrangers. Son réseau compte plus de 20 000 alumni.
1ere école d’ingénieurs aéronautique
au monde
sur le campus
de Toulouse Rangueil
OFFRE DE FORMATION ET FLUX DE DIPLÔMÉS
Pour répondre aux attentes des employeurs, la taille des promotions et la diversité des parcours de formation proposés augmentent chaque année : par exemple, l’Isae- Supaéro propose plus de trente cursus de formation et a vu la taille des promos d’ingénieurs Supaéro presque doubler en quinze ans.
RECHERCHE ET PARTENARIATS
À l’activité historique de formation s’adjoignent désormais des activités de recherche très importantes et un fort développement de l’innovation (valorisation de la recherche, entrepreneuriat des étudiants).
Les partenariats se sont multipliés, avec les homologues académiques (laboratoires partagés avec les universités et les organismes de recherche), comme avec l’industrie via le développement de chaires de recherche et de formation sous le régime du mécénat.
OUVERTURE INTERNATIONALE
L’internationalisation des cursus et du corps étudiant est aujourd’hui une réalité : tous les élèves ingénieurs français doivent passer plusieurs mois à l’étranger pour obtenir leur diplôme, et nos campus accueillent près de 30 % d’étrangers du monde entier.
ENSTA PARISTECH
L’Ensta ParisTech forme des ingénieurs à forte composante technique, futurs responsables de projets techniques complexes, et mène des recherches dans les domaines du transport, de l’énergie et de l’ingénierie des systèmes complexes, pour les applications terrestres et maritimes.
L’offre de formation : cycle ingénieur Ensta ParisTech, 24 mastères recherche, 5 mastères spécialisés®, 5 écoles doctorales.
Près de 1 000 étudiants dont 30 % d’étudiants étrangers et plus de 120 doctorants, 130 enseignants- chercheurs et chercheurs permanents.
Un réseau de plus de 10 000 alumni.
« Grandes écoles d’ingénieurs de Paris » qui devient ParisTech en 1999
RESTRUCTURATIONS
Les périmètres et les campus ont fortement évolué, et vont continuer à le faire : à Toulouse, l’Ensica et Supaéro ont fusionné en 2007 au sein de l’Isae-Supaéro, créant ainsi le leader mondial de la formation supérieure à l’ingénierie aérospatiale ; l’Ensta ParisTech a déménagé en 2012 de Paris à Palaiseau, sur le campus de Polytechnique ; cette même année, l’Isae-Supaéro a créé le Groupe Isae avec trois autres écoles aéronautiques ; en 2015, l’Isae-Supaéro a regroupé toutes ses activités sur son campus de Toulouse Rangueil…
UN MONDE EN MOUVEMENT
Et les transformations vont se poursuivre : en 2017 ont ainsi été annoncés un rapprochement de l’Ensta Bretagne avec l’IMT Atlantique, la sélection de l’Isae-Supaéro par l’Agence nationale de la recherche pour créer une école universitaire de recherche avec l’Onera et l’Énac, et la participation de l’Ensta ParisTech à la création d’un grand pôle d’enseignement supérieur scientifique autour de l’École polytechnique.
RÉPONDRE AU CHOC DE LA MONDIALISATION
Ces évolutions qui s’accélèrent répondent au choc de la mondialisation, qui touche fortement les meilleurs établissements d’enseignement supérieur depuis les années 90.
Elles s’accompagnent d’une transformation du modèle économique : la subvention étatique ne pouvant pas suivre le rythme de croissance imposé par la compétition, les écoles développent à marche forcée leurs autres ressources – contrats de recherche, mécénat industriel, mais aussi frais de scolarité (aujourd’hui entre 2 000 et 3 000 euros par an pour les non-boursiers) et appel à la générosité des alumni.
Autant de petites révolutions culturelles qu’il est essentiel de réussir pour l’avenir du modèle français de formation d’ingénieurs généralistes à haut potentiel, dont la pertinence est aujourd’hui reconnue dans la Silicon Valley comme chez Airbus, et de notre industrie aéronautique, spatiale et de défense !