Des écrans transparents photovoltaïques

Dossier : ExpressionsMagazine N°699 Novembre 2014
Par Pere ROCA I CABARROCAS
Par Alice TSCHUDY

Par­ler de pho­to­vol­taïque trans­pa­rent peut appa­raître d’entrée comme un non-sens. Mais les cher­cheurs du Labo­ra­toire de phy­sique des inter­faces et couches minces (LPICM, École poly­tech­nique- CNRS) ont réus­si à sur­mon­ter cette contra­dic­tion en gra­vant un réseau de traits dans une cel­lule à base de couches minces de sili­cium amorphe.

Opacité et transparences nécessaires

Les pan­neaux solaires trans­forment l’énergie lumi­neuse en éner­gie élec­trique grâce à leurs cel­lules pho­to­vol­taïques. Ces der­nières sont opaques afin d’absorber un maxi­mum de lumière et de pro­duire un maxi­mum d’énergie électrique.

“ On peut recharger ces appareils tout en les utilisant, même à la lumière artificielle ”

Des cher­cheurs du LPICM ont réus­si à fabri­quer une plaque de cel­lules pho­to­vol­taïques trans­pa­rente pour l’oeil.

« Ce film pho­to­vol­taïque est très fin, souple et résis­tant. Il peut être incor­po­ré à toutes sortes de sur­faces trans­pa­rentes tac­tiles comme les télé­phones por­tables, les tablettes numé­riques. On peut donc rechar­ger ces appa­reils tout en les uti­li­sant, et ce même à la lumière arti­fi­cielle », expliquent Pere Roca, direc­teur du LPICM, et Dmi­try Dai­ne­ka, ingé­nieur de recherche CNRS.

Le principe du store vénitien

LE PROJET SMART 4G TABLET

Ces recherches ont été réalisées dans le cadre du projet SMART 4G, financé par le Fonds unique interministériel (FUI), qui vise à développer une nouvelle génération de tablettes communicantes, sécurisées et durables.
Il est soutenu par le pôle de compétitivité mondial Solutions communicantes sécurisées (SCS) et implique le Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces (LPICM), l’Institut des matériaux de Nantes (IMN), EURECOM et les entreprises Gemalto, Archos et Wysips.
Cette dernière prévoit d’équiper des écrans de téléphone portable avec des panneaux transparents dès cette année.

Le secret de ce film pho­to­vol­taïque trans­pa­rent est de se com­po­ser de ran­gées de cel­lules pho­to­vol­taïques d’une lar­geur micro­sco­pique. Il peut être com­pa­ré à un store de fenêtre minia­ture dont les lattes repré­sentent les bandes de cel­lules pho­to­vol­taïques : l’espace entre les lattes per­met de voir au tra­vers. L’illusion pour notre oeil est totale, car celui-ci ne détecte pas les cel­lules d’une lar­geur de quelques cen­tièmes de mil­li­mètre et espa­cées de quelques cen­tièmes de millimètre.

Plus pré­ci­sé­ment, la tech­nique consiste à dépo­ser une couche mince de cel­lules pho­to­vol­taïques sur un film conte­nant un oxyde trans­pa­rent conduc­teur (TCO). Ce maté­riau récu­père l’énergie élec­trique pro­duite tout en lais­sant pas­ser la lumière. Cet assem­blage opaque est ensuite gra­vé pour enle­ver une par­tie des cel­lules pho­to­vol­taïques et rendre le film transparent.

La dif­fi­cul­té majeure sur­mon­tée par les cher­cheurs du LPICM est de gar­der l’efficacité des cel­lules pho­to­vol­taïques mal­gré la gravure.

Poster un commentaire