Des pyramides en forme de toupies
Les pyramides démographiques, qui méritaient leur nom au début du siècle passé, ont tendance aujourd’hui à s’allonger en hauteur (durée de vie en augmentation) et à se rétrécir à la base (faible taux de naissance). En France, par exemple, l’espérance de vie à la naissance est passée de 48 ans en 1900 à 80 ans de nos jours. L’espérance de vie à 60 ans, qui n’était que de 13 ans en 1900, atteint 24 ans en 2008.
Les pyramides démographiques, qui méritaient leur nom au début du siècle passé, ont tendance aujourd’hui à s’allonger en hauteur (durée de vie en augmentation) et à se rétrécir à la base (faible taux de naissance). En France, par exemple, l’espérance de vie à la naissance est passée de 48 ans en 1900 à 80 ans de nos jours. L’espérance de vie à 60 ans, qui n’était que de 13 ans en 1900, atteint 24 ans en 2008.
A contrario, le nombre de naissances a diminué considérablement, tombant aujourd’hui en deçà du seuil de renouvellement de 2,1 enfants par femme. La population vieillit inexorablement et la pyramide ressemble de plus à plus à une toupie.
Encore la France est-elle, en termes de naissance, en première position dans l’Europe des 25 qui ne compte plus, en moyenne, que 5 naissances annuelles pour 1 000 habitants.
La politique familiale en première ligne
À l’étude d’un grand nombre d’évolutions de pyramides des âges, on constate une corrélation étroite entre les naissances et les mesures d’aide à la politique familiale. Que ce soit en France, en Pologne, ou aux États-Unis, l’abandon pour des raisons de politique budgétaire d’aides à la famille s’est traduit deux ou trois ans plus tard par une baisse spectaculaire de la natalité. A contrario, une politique très volontariste menée en Suède dans les années quatre-vingt s’était manifestée rapidement par une hausse de la natalité. Des études menées aux États-Unis montrent une corrélation frappante entre le taux des naissances et la perception que les familles ont de leur propre niveau de vie.
On observe une corrélation frappante entre le taux des naissances et la perception que les familles ont de leur propre niveau de vie
La régression observée n’est pas propre à l’Europe. Le Mexique, l’Iran, la Russie suivent ce mouvement. En Chine, par exemple, il ne naît plus chaque année que 10 millions de garçons et 8 millions de filles (le taux naturel fait naître environ 5 % de garçons de plus que de filles, la mortalité infantile ramenant à l’équilibre en quelques années).
Un phénomène mondial
Le recul des naissances est donc un phénomène mondial, à l’exception de l’Afrique noire. On estime que 43 % de la population est tombée en dessous du seuil de renouvellement. C’est le cas, par exemple, de la Tunisie ou du Maroc. L’idée parfois avancée en France qu’il suffit, pour assurer le taux de renouvellement de la population, de faire appel à l’immigration, ne tient guère. Actuellement, 18 % des naissances en France sont dues à des immigrés qui représentent 9 % de la population. Mais, à supposer que les enfants soient « interchangeables », les nouveaux venus en viendront rapidement à la même politique de restriction des naissances que les anciens. Alors que de nombreuses théories tablent sur une expansion continue de la population mondiale vers 10 milliards d’habitants à la fin du siècle, d’autres estiment que la population mondiale pourrait culminer à 7 milliards d’habitants en 2040 pour subir ensuite un véritable écroulement.
Faire voter les enfants
Que peut-on faire ? Limiter l’immigration ne résoudrait pas pour autant le phénomène de vieillissement.
Il faut se résoudre à relancer une politique familiale. Une politique familiale, qu’il faut distinguer d’une politique sociale, consiste à veiller à ce que les familles qui veulent beaucoup d’enfants ne subissent pas de perte de niveau de vie. Il faut y mettre les moyens nécessaires. Une solution, selon Christian Marchal, consisterait à donner le droit de vote aux enfants par le truchement de leur mère qui disposerait d’autant de voix supplémentaires que d’enfants à charge.
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