“Des scientifiques pour épauler l’entreprise”

Dossier : L’École polytechnique aujourd’huiMagazine N°695 Mai 2014
Par Franck PACARD (84)

Frank Pacard dirige l’ensemble des dix dépar­te­ments d’enseignement et de recherche (mathé­ma­tiques appli­quées, éco­no­mie, langues et culture, etc.). Il met l’accent sur la recherche, l’entrepreneuriat et l’innovation.

« Paral­lè­le­ment au cycle poly­tech­ni­cien, sou­ligne-t-il, nous accor­dons une impor­tance pri­mor­diale à la construc­tion des mas­ters de Paris-Saclay, ain­si qu’aux écoles doc­to­rales. Cela don­ne­ra à notre école une visi­bi­li­té accrue. »

Construire Paris-Saclay

Frank Pacard (84)

49 ans, X‑Ponts, professeur des universités en mathématiques, a enseigné à l’École polytechnique et dirigé le centre de mathématiques Laurent- Schwartz, avant de devenir en 2012 le directeur général adjoint chargé de l’enseignement, puis le directeur de l’enseignement et de la recherche.
Secondé pour la recherche par Patrick Le Quéré (74), il gère plus directement l’enseignement du cursus polytechnicien, des masters et des doctorats, l’entrepreneuriat, le transfert de technologie et l’innovation.
Archéologue dans l’âme, il se passionne pour une villa gallo-romaine récemment découverte et qui pourrait bien être l’ancêtre de Paris-Saclay.

« C’est dans le cadre de ces mas­ters, aux­quels les poly­tech­ni­ciens ont accès en qua­trième année, que nous met­tons en place une nou­velle for­mule de pré­pa­ra­tion à l’entrepreneuriat.

« Il s’agit d’un cycle s’étalant sur dix semaines, le ven­dre­di, le same­di et le soir. Il est fon­dé sur des études de cas por­tant sur les propres pro­jets des élèves. Ce cycle payant (7 000 euros) a débu­té en 2013 avec une tren­taine d’élèves sélec­tion­nés (sur cent can­di­dats). Nous allons faire une deuxième ses­sion à l’automne 2014.

« C’est en fait une variante du Stan­ford Ignite1, que Stan­ford a déci­dé d’externaliser sur les cinq conti­nents. L’X est le repré­sen­tant choi­si pour l’Europe. Le pro­gramme a été lan­cé l’an der­nier avec le sou­tien des pou­voirs publics. »

À travers le monde

« Nous for­mons de plus en plus d’ingénieurs inter­na­tio­naux, de pro­ve­nances les plus diverses. Cette mixi­té est un point très important.

La moi­tié des élèves étran­gers retournent dans leur pays. « Ils por­te­ront nos valeurs à tra­vers le monde. »

Des stages pour des ingénieurs

« Nous formons des ingénieurs avant tout, souligne Frank Pacard. La réforme en cours du cursus se propose d’améliorer encore cette formation. Nous mettons toujours en avant la formation humaine et militaire, en l’accompagnant de stages, en particulier de stages civils à l’étranger. Tout polytechnicien devra passer au moins trois mois à l’étranger au cours des trois premières années.
« À partir de la promo 2013, tous effectueront un stage en entreprise de trois mois en fin de deuxième année.
Nous offrirons aussi la possibilité, en fin de troisième année, d’effectuer un stage de six mois (contre quatre mois actuellement) dans la recherche, en laboratoire ou en entreprise. Il ne s’agit pas de former cinq cents chercheurs, mais que tout ingénieur ait touché du doigt ce qu’est la recherche. »

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1. To ignite signi­fie en anglais enflam­mer, carac­té­ri­sant une forme très dyna­mique d’enseignement

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