Vallourec

Des solutions qui fiabilisent et sécurisent le déploiement de l’hydrogène à grande échelle

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Vincent DESIGNOLLE (X02)

Val­lou­rec contri­bue à la crois­sance de la filière hydro­gène grâce à ses solu­tions des­ti­nées à la pro­duc­tion, au trans­port et au sto­ckage. Acteur his­to­rique dans le monde de l’énergie, l’entreprise accom­pagne ses clients dans le déploie­ment de leurs pro­jets hydro­gène en leur garan­tis­sant des solu­tions inno­vantes, robustes, fiables, éprou­vées et tes­tées. Vincent Desi­gnolle (X02), direc­teur de l’activité l’hydrogène au sein de Val­lou­rec, nous en dit davantage.

Depuis quelques années, nous observons un engouement de plus en plus marqué pour l’hydrogène. Qu’avez-vous pu observer à votre niveau ? 

C’est une ten­dance qui se confirme aus­si bien en France qu’en Europe, mais éga­le­ment dans le reste du monde. À ce jour, plus d’une cin­quan­taine de pays ont lan­cé des poli­tiques publiques visant à encou­ra­ger le déve­lop­pe­ment de la pro­duc­tion et de l’utilisation d’hydrogène. Par exemple, les États-Unis, dans le cadre de l’Inflation Reduc­tion Act, et l’Union Euro­péenne, ont des plans hydro­gène très ambitieux. 

Au sein de Val­lou­rec, nous avons com­men­cé à tra­vailler sur l’hydrogène dès 2019. Depuis, nous sommes en pre­mière ligne pour appré­cier le fort dyna­misme de la filière, où la plu­part des pro­jets est néan­moins encore dans une phase d’approbation. Ce dyna­misme s’accompagne de nom­breux déve­lop­pe­ments tech­no­lo­giques et par­te­na­riats entre les dif­fé­rentes par­ties pre­nantes de cet éco­sys­tème nais­sant qui laisse d’ores et déjà entre­voir de belles perspectives. 

Sur ce marché, comment se positionne Vallourec ? 

Le cœur de métier de Val­lou­rec, ce sont les tubes en acier sans sou­dure, pour de nom­breuses appli­ca­tions indus­trielles, notam­ment pour le sec­teur de l’énergie. Nous avons en interne de très fortes exper­tises en sciences des maté­riaux (métal­lur­gie, cor­ro­sion), et nous sommes recon­nus pour nos connexions pre­mium, des rac­cords méca­niques essen­tiels à l’étanchéité de nos tubes sans sou­dure. Nous avons éga­le­ment une fine connais­sance des enjeux rela­tifs à la sécu­ri­té et à la résis­tance à des envi­ron­ne­ments complexes… 

Aujourd’hui, Val­lou­rec met ces savoir-faire et exper­tises au ser­vice de la tran­si­tion éner­gé­tique, en appor­tant de nou­velles solu­tions pour contri­buer notam­ment au déve­lop­pe­ment de l’hydrogène, de la cap­ta­tion et du sto­ckage de car­bone, et de la géothermie.

Sur cette filière hydrogène en pleine structuration, à quels niveaux intervenez-vous ? 

Val­lou­rec se posi­tionne prin­ci­pa­le­ment sur le « mid­stream », le maillon entre la pro­duc­tion d’hydrogène (amont), et son uti­li­sa­tion (aval). Il s’agit de construire simul­ta­né­ment l’ensemble de la chaîne de valeur : par­fois négli­gées, les infra­struc­tures de trans­port et de sto­ckage seront déter­mi­nantes pour la sécu­ri­té d’approvisionnement et l’optimisation des coûts. 

Par exemple, en amont de cette chaîne de valeur, le déve­lop­pe­ment de l’hydrogène décar­bo­né pro­duit par élec­tro­lyse entraîne une aug­men­ta­tion de la varia­bi­li­té de la pro­duc­tion, lorsque l’électricité uti­li­sée pour ali­men­ter ces élec­tro­ly­seurs pro­vient de sources inter­mit­tentes. De même, si l’électricité pro­vient du réseau, il peut être pré­fé­rable d’optimiser les pro­fils de pro­duc­tion en pro­dui­sant davan­tage quand le prix est bas, afin de tenir compte de la varia­tion du prix de l’électricité et ain­si pro­duire un hydro­gène à un coût compétitif. 

En aval, les enjeux tournent autour de la com­pé­ti­ti­vi­té de l’hydrogène, mais aus­si de la sécu­ri­té et de la constance de l’approvisionnement. Pour un cer­tain nombre de consom­ma­teurs d’hydrogène vert, par exemple pour la pro­duc­tion d’ammoniac, d’eFuel ou d’acier, les pro­cé­dés requièrent une forte conti­nui­té : il est donc néces­saire de pré­voir a mini­ma le sto­ckage de quelques heures de pro­duc­tion, repré­sen­tant plu­sieurs dizaines de tonnes d’hydrogène.

Avec le déve­lop­pe­ment de cette filière, nous assis­tons donc à l’émergence de nou­veaux besoins en matière de dimen­sion­ne­ment du stockage. 

Val­lou­rec s’attache à répondre à l’ensemble de ces besoins : depuis les réser­voirs de sto­ckage de petite dimen­sion, cou­ram­ment uti­li­sés dans des pro­jets pilotes et les sta­tions hydro­gène, jusqu’au sto­ckage sou­ter­rain dans des cavi­tés salines qui per­met­tront, à terme, de sto­cker des mil­liers de tonnes d’hydrogène. Ain­si, en France et Europe, nous équi­pons d’ores et déjà de nom­breux acteurs comme Sto­ren­gy (pro­jet HyPS­TER), Gasu­nie ou Uni­per. Mais il sera éga­le­ment néces­saire d’avoir des solu­tions de sto­ckage plus loca­li­sées et à proxi­mi­té des sites de pro­duc­tion et des usages, de l’ordre de quelques dizaines de tonnes d’hydrogène. Dans ce cadre, Val­lou­rec déve­loppe sa propre archi­tec­ture de sto­ckage, pour pro­po­ser aux clients un sys­tème com­plet. Conçue à par­tir de nos tubes et de nos connexions étanches, cette solu­tion per­met de mini­mi­ser l’emprise au sol du sto­ckage, de faci­li­ter l’intégration dans les sites et de réduire les péri­mètres de dan­ger, en garan­tis­sant les meilleures condi­tions de sécu­ri­té. Cette évo­lu­tion du modèle de Val­lou­rec nous amène à déve­lop­per l’ensemble du sys­tème, en s’appuyant sur nos pro­duits tubu­laires et sur les exper­tises du groupe, des­ti­nées à assu­rer sécu­ri­té et fia­bi­li­té de nos solutions.

VallourecDans cette continuité, vous avez une importante activité de R&D notamment autour de l’étanchéité des connexions et de la compatibilité des matériaux. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

En matière de com­pa­ti­bi­li­té des maté­riaux en acier, il s’agit de maî­tri­ser le phé­no­mène de fra­gi­li­sa­tion par l’hydrogène. En effet, l’hydrogène favo­rise l’apparition et la pro­pa­ga­tion de fis­sures dans les maté­riaux, ce qui induit des risques pour la sécu­ri­té et réduit la durée de vie des actifs. C’est une pro­blé­ma­tique que Val­lou­rec a lar­ge­ment explo­rée dans d’autres envi­ron­ne­ments pré­sen­tant des enjeux simi­laires. Nous avons ain­si déve­lop­pé un plan de R&D spé­ci­fique pour éva­luer la per­for­mance de nos maté­riaux en milieu hydro­gène. Dans ce cadre, nous avons conduit un cer­tain nombre de tests et avons pu confir­mer la très bonne per­for­mance de nos gammes d’acier pour ces usages, nous per­met­tant ain­si de pro­po­ser à nos clients les nuances adap­tées à leurs applications. 

Sur l’étanchéité des connexions et plus spé­ci­fi­que­ment l’étanchéité à l’hydrogène, nous devons prendre en compte les carac­té­ris­tiques de cette petite molé­cule qui a ten­dance à fuir. Pour tes­ter l’étanchéité, nous avons déve­lop­pé un pro­to­cole spé­ci­fique qui vient com­plé­ter les pro­to­coles très exi­geants que nous sui­vons habi­tuel­le­ment. Ces tests ont été cali­brés sur la base de nos échanges avec les clients pour être repré­sen­ta­tifs des condi­tions d’usage (sto­ckages en cavi­té saline, par exemple) puis réa­li­sés dans notre sta­tion d’essais dans le nord de la France. C’est ain­si que nous avons tes­té une de nos connexions pre­mium et avons pu démon­trer son excel­lente étan­chéi­té, sans aucune fuite signi­fi­ca­tive ou mesu­rable d’hydrogène. Cer­tains de nos clients ont, d’ailleurs, com­men­cé à les ins­tal­ler et à les uti­li­ser sur le terrain.

Val­lou­rec est pré­cur­seur sur le sujet, et cela nous per­met d’avoir une réponse très claire à cette ques­tion cru­ciale de l’étanchéité des sto­ckages d’hydrogène : un enjeu capi­tal, tant pour la sécu­ri­té que pour l’efficacité de notre action en faveur du climat.

Forts de ces tra­vaux, nos prio­ri­tés se tournent main­te­nant vers l’optimisation des sys­tèmes hydro­gène dans leur ensemble. En tous cas, nous dis­po­sons aujourd’hui d’une base solide pour construire et pro­po­ser une offre de sto­ckage à la pointe de l’innovation, tes­tée, éprou­vée, fiable et étanche !

Quels sont les enjeux et perspectives de Vallourec ?

Nous sommes un acteur inter­na­tio­nal qui pour­suit son déve­lop­pe­ment en se concen­trant sur les zones géo­gra­phiques à forte valeur ajou­tée en matière d’hydrogène : l’Europe, les États-Unis… mais l’ambition est mondiale.

Actuel­le­ment, nous sommes en pleine phase d’expansion et notre démons­tra­teur est en construc­tion ! Cette étape pré­pare le déploie­ment de notre tech­no­lo­gie de sto­ckage, qui aura voca­tion à accom­pa­gner, dans les pro­chaines années, le déve­lop­pe­ment de nom­breux pro­jets d’hydrogène.

Quelles sont les autres pistes que vous explorez afin de contribuer à la transition énergétique ?

Nous sommes très actifs dans le domaine de la géo­ther­mie, dont les tech­no­lo­gies sont proches de celles de l’industrie du pétrole et gaz. Ce sec­teur est en crois­sance en Asie du Sud Est, en Amé­rique du Nord et en Europe. En paral­lèle, nous sommes impli­qués dans la cap­ta­tion et le sto­ckage du car­bone (CCUS), pour laquelle nous avons une offre de tubes et de connexions pour le trans­port via pipe­lines et le sto­ckage sou­ter­rain du CO₂. La géo­ther­mie comme le CCUS sou­lèvent des ques­tions tech­niques très poin­tues en matière de cor­ro­sion et ther­mo­dy­na­mique (tem­pé­ra­tures très basses ou très éle­vées). C’est pour­quoi nous accom­pa­gnons nos clients en met­tant à leur dis­po­si­tion des tech­no­lo­gies sûres et com­pé­ti­tives pour rele­ver ces défis. 

À son niveau, Val­lou­rec est aus­si mobi­li­sé pour mener sa propre tran­si­tion éner­gé­tique. En tant qu’industriel « éner­go-inten­sif », Val­lou­rec a déjà for­te­ment réduit ses émis­sions de CO₂ ces der­nières années, et se place bien en deçà du bench­mark de notre sec­teur. Aujourd’hui, nous nous sommes enga­gés à pour­suivre la réduc­tion de notre empreinte car­bone de 30 % en 2030 par rap­port à 2021, puis 35 % d’ici 2035. 

Et pour conclure ? 

Val­lou­rec se réin­vente chaque jour et recrute de jeunes ingé­nieurs et des pro­fils plus expé­ri­men­tés pour déve­lop­per ses solu­tions à la pointe de la tech­no­lo­gie des­ti­nées à décar­bo­ner les indus­tries et contri­buer à la tran­si­tion éner­gé­tique. Avis aux intéressés ! 

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