Des X et des fresques
Le mariage entre la Zanzi et la campagne Kès est une très ancienne tradition
Après avoir gravi le « Sentier de la gloire » (le raidillon qui monte de la gare de Lozère), le visiteur qui débouche sur le Platâl ne peut manquer les fresques. Je me souviens, lors de ma première visite pour passer les oraux, d’avoir été fasciné par la fresque Sea, Kès & Sun.
Cette tradition de peindre sur les murs à l’occasion des campagnes Kès est suffisamment entrée dans les mœurs pour que, de nos jours, le règlement de la campagne Kès impose – sous peine de perte de la subvention – la réalisation d’une fresque.
La Kès Color
Glossaire
Bataclan : à l’origine, le « bâtiment des activités libres », principal lieu de vie des élèves.
Liste Kès pipeau : liste qui n’a pas l’intention d’être élue.
Platâl (de Plateau) : l’École à Palaiseau.
Zanzi : peinture (anciennement).
L’idée remonte à la promotion 78. Une liste Kès pipeau, la Kès Color – pour les plus jeunes, je rappelle que la société Kis vendait à cette époque des « clés minute couleurs » – trouva pratique d’utiliser les petites briques du Bataclan pour promouvoir son thème de campagne.
Les fresques étaient nées. Rapidement, elles « sortirent » du Bataclan, toujours sur les murs de briques – c’est pratique de compter les carreaux pour faire des dessins – puis, grâce à l’apparition du rétroprojecteur, se déplacèrent vers les caserts et leurs murs blancs.
Quand les X inventaient le tag
Ce qui est intéressant, c’est que le mariage entre la Zanzi et la campagne Kès, génération spontanée sur le Platâl, est en réalité une très ancienne tradition.
Jusque dans les années 1960, les tandems Kès s’affrontaient en jône ou en rouje selon les années.
Ainsi, on pouvait voir des bâtiments de l’École, ou même du quartier, entièrement barbouillés, sans que la Strasse puisse réellement y remédier. Les X avaient inventé le tag, et ces tags étaient du reste bien visibles de l’extérieur de l’École sans que personne semble y trouver à redire.
Un talent certain qui résiste au temps
Comment expliquer cette (re)génération spontanée en 1979 ? Par l’existence du gène du dessin chez les X ?
En tout état de cause, l’illustration qui accompagne cet article montre que les élèves ont fait énormément de progrès dans la qualité de leur dessin. Ils s’adaptent, et leurs fresques ne résistent que parce qu’elles sont objectivement plutôt réussies.